Dix-huitième opus de la franchise de films James Bond, Demain Ne Meurt Jamais est un très bon cru réalisé par Roger Spottiswoode. L'histoire nous fait suivre l'agent 007 devant retrouver le responsable d'un attentat ayant fait couler une frégate de la Royal Navy dans les eaux territoriales chinoises. Il va également devoir remonter jusqu'au cerveau de l'opération Elliot Carver, patron du plus grand empire médiatique de tous les temps. Ce scénario nous offre une intrigue particulièrement prenante et haletante de bout en bout de ses près de deux heures de bobine. La couleur est annoncé dès la scène d'introduction, avant de nous offrir un bon générique d'ouverture, se poursuivant sur une mission convenue et sans surprise mais efficace grâce à la tension et l'enjeu qui en découle. En effet, celle-ci est parfaitement rythmée et comporte tous les ingrédients nécessaires pour en faire un bon divertissement. Courses poursuites, fusillades, explosions, romance et gadgets inspirés en tout genre en font une formule qui fonctionne à la perfection. Tout cela nous gratifie de scènes d'actions spectaculaires tout du long. De plus, malgré son aspect distrayant, le récit traite d'un sujet intéressant, à savoir celui de la manipulation de l'information à travers son méchant magnat des médias. Tout cela est rendu possible grâce aux différents personnages, interprétés par une distribution à la hauteur. Pierce Brosnan revêti le costume pour la deuxième fois et celui-ci lui sied toujours autant à ravir. Il se retrouve face à un antagoniste mégalomane, certes caricatural, mais très bien joué par Jonathan Pryce. Le rôle de la James Bond girl est lui assuré par une Michelle Yeoh cascadeuse. On retiendra aussi les visages de Teri Hatcher, Ricky Jay et Götz Otto, en plus des habituels agents M et Q toujours incarnés par Judi Dench et Desmond Llewelyn. Tous ces individus entretiennent des échanges fortement agréables à la faveur de dialogues de bonne facture déclamés avec prestance. De surcroit, le ton est particulièrement bien équilibré entre le sérieux de la gravité de la situation et l'humour toujours bien senti, dosé et présent au bon moment. Sur la forme, l'œuvre est soigneusement réalisé par Roger Spottiswoode. Sa mise en scène exploite à merveille les différents lieux variés traversés. Seul regret, que ces environnements soient trop en intérieur, manquant de beaux paysages extérieurs. Ce visuel est accompagné par une b.o. qualitative donnant de l'ampleur aux images et en parfait accord avec les situations. On retrouve les compositions mythiques de la saga mêlées à d'autres compositions signées par David Arnold. La chanson du générique d'ouverture chantée par Sheryl Crow est elle parfaitement dans l'esprit de la franchise et appréciable, sans pour autant être parmi les plus mémorables. Cette aventure s'achève sur une fin abrupte mais satisfaisante, venant mettre un terme à Demain Ne Meurt Jamais, qui, en conclusion, est un James Bond pur jus méritant plus de reconnaissance.