Pour moi, le meilleur des Batmans (de Burton ou de ceux de Nolan)!
Je l'ai préféré à la dernière trilogie. Pourquoi? D'abord pour son ambiance des plus abouties. Burton nous plonge dans un univers sombre avec un tableau nocturne de Gotham city (la ville est littéralement plongée dans la nuit) et de nombreuses scènes en milieu souterrain (les égouts et la grotte). Il y ajoute une dimension poétique bienvenue avec une esthétique gothique imposante et la présence mélancolique de la neige. Autant d'ingrédients qui font de ce film une toile vivante des plus envoûtantes. Quant aux rapports de force, il sont vraiment sous tension.. Batman est plus que jamais seul contre tous : il doit faire face à plusieurs ennemis (un industriel véreux, le pingouin et face, en partie, à Catwoman) avec pour unique soutien, l'incontournable Alfred. Il apparaît toujours aussi grave et sérieux quand ses ennemis, pardonnez-moi l'expression, se déchaînent. Différence de style qui était, certes encore plus marquée avec le joker (ce fameux clown délirant et criminel), mais qui là, est bien respectée. Quant à l'histoire, quoique complexe, elle est cohérente et bien articulée. L'accent est mis sur le parcours et la psychologie de 2 personnages pour le moins surprenants : le Pingouin et Catwoman. Le Pingouin, un être difforme, qui abandonné à la naissance, va être élevé par des pingouins dans les égouts. Parcours insolite et triste qui va le transformer sous l'influence d'un autre (l'industriel véreux) en criminel. Même chose pour Catwoman qui de femme effacée, soumise et maltraitée par les hommes va se transformer en une créature sensuelle et provocante qui entend bien, imposer son autorité au sexe fort. Et pour cela, elle agira sur le même terrain qu'eux, le combat physique, où elle suppléera le manque de force par une agilité et une vivacité redoutables. Sauf que bien, malgré elle, Batman ne la laisse pas insensible tout comme lui, d'ailleurs, qui est sous le charme...mais ce n'est pas le sujet premier de l'histoire et l'ambiguïté de leur rapport persiste.
Bref, à travers eux, c'est tout une réflexion sur le thème du monstre qui est, ici, suggérée et qui est un sujet cher à Burton. Quant à l'industriel véreux, meurtrier de Sélina (la future Catwoman), ami opportuniste du Pingouin et homme des plus puissants de Gotham, il manipule son monde pour asseoir ses ambitions, s'enrichir et diriger la ville. Le type même de l'homme d'affaire avide qui étend sa sphère en politique pour son seul profit au détriment du reste (c'est un industriel qui pollue et encore pollue). Ca ne vous rappelle pas quelque chose ? Peut-être, un avant-goût de ce qui se passe aujourd'hui. Enfin, les scènes d'action sont impressionnantes avec un Batman qui, grâce à ses inventions (bat mobile et autres armes) nous en met plein la vue et une Catwoman tout en acrobaties, prête à " fouetter" ses adversaires. Couse-poursuite, affrontements musclés et pièges par surprises étaient déjà là bien avant que Nolan ne reprenne la recette et ne l'applique puissance V. Bref, une réussite, à tous points de vue. Seule chose que l'on peut regretter : Batman paraît bien fade face à ses ennemis (tant il semble effacé) mais ça, et c'est à mon avis son seul point fort, Nolan y suppléera en lui donnant une forte psychologie (surtout Batman Begins qui retrace son parcours). Un film que j'ai vu et revu sans me lasser...