J’ai toujours été intrigué par cette suite : que pouvaient-ils y mettre vu la fin du 1 ? J’ai pas été déçu…
Dans les seconds opus, surtout si le dénouement du 1er n’aide pas, il faut une raison de remettre la machine en route. Dans ce cas là le prétexte est soit fallacieux, soit ridicule ou tiré par les cheveux. On est dans cette dernière configuration ici, et dans le style des suites habituelles : affligeant.
L’histoire déjà : un prêtre qui enquête, oui pas un policier, admettons, mais il officie des années après la mort du prêtre Merrin (l’Exorciste du 1). Pourquoi si tard ? Pas d’explications, enfin trouver des preuves est bien plus difficile et la raison pour s’y mettre à ce moment n’est pas donnée. Passons, mais on se retrouve vite avec des souvenirs du fameux Merrin, comment ? Par hypnose ? On peut voir ce qu’à fait autrui en fixant une lumière pendant 5 minutes ? Je sais qu’il ne faut pas toujours chercher le réalisme dans les films d’épouvante mais quand même. D’ailleurs l’horreur je la cherche encore, à part
revoir Regan possédée sans corps servant de réceptacle
on n’a rien. C’est d’ailleurs le seul bon point du film : ça reste dans la même veine, avec la même actrice (Linda Blair), même si elle est moche.
Hormis ça donc c’est une purge. Si la musique passe encore cela demeure en dessous des standards habituels d’Ennio Morriconne, les FX ont trop vieillis et sont moches (la sauterelle en est un bon exemple), les décors sont en carton pâte trop visible (sauf l’asile), le jeu d’acteur est très moyen, trop strict et sobre, allié aux dialogues pompeux et pseudo catholiques, dits sans conviction, ça donne une impression scolaire, trop appliquée. Soulignons que la psy principale est l’infirmière en chef de Vol au dessus d’un nid de coucous, on reste dans le médical… D’ailleurs ces séances sont chiantes, presqu’autant que les cris du petit Africain.
Cela fait déjà pas mal, mais si on rajoute tout est mou et plat, plutôt qu’atmosphère onirique (c’est ce qu’il a décrit sur la jacquette du DVD) je dirai anxiogène, et ce qui est surréaliste n’est pas le climat mais la vision des scénaristes des africains, vu comme un peuple arriéré. Sous couvert de mysticisme on nage dans le flou et l’approximatif. Cela traine en longueur, mais on a droit en plus à des scènes inutiles qui sonnent bien bouche trous ou remplissage. La trame est classique, devinable et la mise en scène plate. L’opposition entre science et foi n’est pas exploitée, les seuls évènements paranormaux durent 2 minutes à partir d’1h36, quand tout part en sucette en somme. La fin est pourrie, sans morale ou épouvante. La 1ère scène inédite des bonus aurait bien aidé à faire le lien entre les 2 films, ça situait aussi les persos, tant pis pour le montage car là les raccords sont grotesques…
Au final ça se résume à une errance hérétique pour trouver un Africain qui
a repoussé Pazuzu
. C’est pas passionnant, c’est vide et creux, sans intérêt ni aucune portée, ça ressemble plus à une mauvais attraction dans un parc de loisirs, bref c’est pourri et raté.