Généralement, les mangas, en dehors de ceux du célèbre Studio Ghibli, ne sont pas ma tasse de thé. Après avoir entendu et encore entendu parler d'un certain dessin-animé japonais nommé « Akira » et considéré comme un chef d’œuvre, mon sang n'a fait qu'un tour. Il fallait absolument que je vois ce film. Chose prévue, chose faite. Et point déçu, loin de là.
Le réalisateur, Katsuhiro Otomo, a vraiment mis les bouchées doubles pour son film que ce soit en matière de scénario ou de graphiques.
Commençons par le côté graphique. « Akira » est beau, en tout point de vue. Chaque détail, que ce soit dans l'architecture des immeubles et autres bâtiments ou encore dans la démarche des personnages, les dessins sont fluides et excellemment réalisés. Mais surtout, je béni Otomo pour n'avoir pas écrit un scénario complètement con comme dans d'autres mangas mainstream dont je ne citerai pas les noms. La richesse du script emmagasine des thèmes tels que la politique, la génétique, les problèmes de société, le complexe d’infériorité, etc. Les genres sont aussi mélangés : action, fantastique, social, Otomo a fait un boulot gargantuesque pour donner une résultat violent, mature et crédible à son œuvre.
Le film démarre dans un Tokyo futuriste, Neo-Tokyo, reconstruite après une explosion nucléaire ayant pulvérisé les environs. Dans cette société, des gangs de motards se livrent des rivalités sans faille. Un des gangs en question se retrouvera, après la perte de l'un d'eux embarqué par l'armée, livré à une histoire des plus incroyable dans laquelle l'avenir de l'humanité est en jeu.
Sacré synopsis. Pourtant, l'ensemble est juste et d'une cohérence exceptionnelle sans sombrer dans des extrapolations jusqu’au-boutistes qui auraient fait perdre la crédibilité de l'histoire. Optant pour un réalisme verbal, Otomo jongle entre vocabulaire soutenu pour les scientifiques et autres hautes figures de l'armée tandis qu'auprès des jeunes motards délinquants, le vocabulaire familier est de mise. Dans l'absolu, cela ne relève que du détail, pourtant ce détail est fort appréciable et permet de distinguer un réalisme ambiant dans les dialogues.
Pas étonnant que d'autres films, dont le récent « The Prodigies » se soient inspirés des idées de Katsuhiro Otomo, sans atteindre sa subtilité certes.
« Akira » est un film unique, à l'emprunte indélébile chez celui qui le regarde. Petit regret personnel concernant la fin mais cela ne dépend que de moi. Et surtout, ce regret est trop infime par rapport à la grande qualité du métrage. Simplement, « Akira » mérite son statut de film culte.