En visionnant cet excellent film de Louis Malle, plusieurs choses nous frappent. Tout dabord, un superbe casting, avec de nombreuses vedettes de lépoque, du sublime cambrioleur de service, Jean-Paul Belmondo, à un Julien Guiomar (Tricatel, dans Laile ou la cuisse), déguisé en écclésiastique, en passant par Marie Dubois (Juliette, de La Grande Vadrouille), Paul Le Person (Perrache, dans Le Grand Blond), Marlène Jobert ou Charles Denner. Ensuite, un esthétisme de réalisation quasiement parfait, lavantage aujourdhui étant peut-être que le film est historique (fin XIXème), et quil aurait létonnante tendance, par le biai de la décoration, des costumes ou des coiffures, de rajeunir les têtes daffiches. Autrement dit, une fiction qui se conserverait fort bien. Rarement les Fabian, Jobert, Dubois, Bernardette Lafont aussi, mais surtout la Canadienne Geneviève Bujold vue plus tard dans lIncorrigible, et dont la carrière française fut assurément trop courte ! nous sont rarement apparues aussi belles. La réussite du film se traduit également par lévolution linéaire du film, sans fausse note rythmique, et qui à son terme, donnerait presque au spectacteur lenvie
dimiter notre héros et ses comparses, dans leur « sale » besogne. Ce serait à peine exagéré. Bien que peu respectacle, notre voleur attire pourtant la gent féminine très critiquée ici -, et véhicule des idées anarchiques qui, dans le contexte particulier de lépoque, se justifieraient presque. Car à la base, Randal cambriole pour se venger de la bourgeoisie. Un film rare, mais bien apprécié par les cinéphiles, et qui mérite assurément mieux. A (re)découvrir sans faute.