Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
calamarboiteux
28 abonnés
440 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 17 août 2008
Georges, un jeune homme orphelin, devient voleur par dépit de n’avoir pu épouser sa cousine Charlotte. Il découvre que cette activité est sa raison de vivre. Louis Malle réalise un film sur la belle époque, aux décors et costumes soigneusement reconstitués, centré sur le destin curieux de ce voleur joué par un Belmondo étonnant, ni gouailleur ni cascadeur. Une distribution parfaite, des acteurs excellents, un dialogue souvent fin, beaucoup d’ingrédients donc pour une réussite, sans compter que l’amoralité du propos rappelle avec plaisir celle du film « les amants ». Malheureusement d’autres choix sont plus contestables : l’utilisation d’une voix off, et d’une action complètement en flash back qui distancient et ralentissent le propos, la longueur de la production qui l’alanguit, le peu de progression du scénario qui crée une impression de répétitivité, et un détachement trop grand qui annihile l’impact d’un humour noir pourtant souvent sous-jacent, et annule les effets d’une critique sociale bien présente. Un film à demi réussi donc, principalement de par la faute d’un climat inapproprié et d’un rythme trop languide.
Un bon départ où l'on assiste à un cambriolage et à la narration de Belmondo qui nous explique ses procédés. Par la suite, un petit flash back de son passé et de ses relation avec son oncle et sa cousine. Le reste est mondain, ennuyeux, sans saveur si ce n'est des costumes, une ambiance et des décors réussis. Mais c'est beaucoup trop long et les dialogues semblent interminables.
Belmondo va de salon en salon à la rencontre de la bourgeoisie en prenant comme prétexte le métier de voleur dandy. Méprisant son travail comme d’ailleurs le milieu qu’il côtoie. Un portrait un peu caustique et plaisant qui n’est pas sans rappeler un « drôle de paroissien »
Le film avait très bien commencé, je n'en attendais rien et j'ai été passionné par ce qui se passait à l'écran cette technique de vol, les détails, le personnage, Belmondo. C'était mon premier Malle. Mais la deuxième heure m'a moins passionnée, j'ai trouvé ça plus lent, plus répétitif, qu'on n'en voyait pas le bout. Même si la fin est excellente. Je tâcherai de voir d'autres Malle en espérant que le film me passionnera en entier cette fois ci !
Le dépit puis le plaisir : les raisons que donnent Belmondo pour expliquer que son personnage devient voleur, ce sont les préceptes-mêmes de la bourgeoisie dont il se venge et qu'il cherche à fuir. Il le dit d'ailleurs : la profession était sa destinée, comme si ni sa vie ni son contexte social ne pouvaient être contrôlés.
Cet enfermement doctrinal permet au film de rêver une révolution de plus en plus hors d'atteinte à l'époque décrite (surtout des riches), et de dépeindre avec beaucoup d'humour noir les derniers bastions anticapitalistes d'une ère politique entière. On médit sur les Juifs, la bourgeoisie se complaît, le monde bouge assez peu : les doctrines du siècle à venir se forgent sur une enclume froide et hautaine. Pour le moment, les "faces interdites" sont personnelles : on vole pour soi-même et l'on se révolte contre ce qu'on a vécu seul ; mais demain, quand le monde changera et que les voleurs passeront de mode, le vol et la révolte globalisés ne seront-ils pas la progéniture idéologique de ces gentilshommes insatisfaits ?
À chaque instant, la beauté pastel de la reconstitution passionnée que le film abrite parle au nom d'un siècle sur le point de se fermer tandis que l'on transitionne du monde moderne au monde contemporain. C'est avec cette nostalgie, et des dialogues sans une once d'anachronisme, que se déroule ce film-roman qui, encore aujourd'hui, rafraîchit l'idée du gentleman et du cambrioleur à la fois. Car que les décors et le fond politique ne nous le fassent pas oublier : nous sommes devant Belmondo, acteur intemporel d'une classe incomparable, aussi agile avec les mots que le premier et habile de ses gestes que le second.
Ce film m'a plu mais il manque quand même un peu de finesse dans la critique : les bourgeois sont tous obnubilés par l'argent et/ou le pouvoir tandis que leurs femmes ne pesnet qu'à gagner de l'argent en couchant avec n'importe qui (la seule femme qui couche "gratuitement" est une bonne). Les acteurs sont très bons.
Du Maupassant . Un regard mélancolique , teinté de cynisme, sur le pouvoir corrupteur de l'argent ; mais plus encore sur la solitude profonde des individus , sur la douleur infini de la lucidité . Voleur , violeur métaphorique, faussement détaché , Belmondo incarne un homme devenu une mécanique jouant un rôle d'être humain . Gyomar tient là un grand rôle , incarnant la conscience torturée des autres protagonistes . Profond, efficace ,sans effets : de l'excellent Louis Malle.
Tout d'abord un rôle fort pour Belmondo montrant encore une fois son talent. Ensuite un livre à fort potentiel bien adapté dénonçant certaines valeurs mais que le film n'arrive pas à s'approprier d'où un manque de personnalité. Les décors et costumes sont quant à eux impeccables, tout comme la mise en scène de Malle, toujours soignée.
C'est un des plus grands films du cinéma français des années 60 et sans aucun doute un des plus accomplis de Louis Malle et un des tous meilleurs interprété par Jean-Paul Belmondo. Tiré du livre de Georges Darien, il raconte l'histoire d'un jeune orphelin spolié par son oncle et qui fait justice lui-même en volant d'abord sa parentèle puis les grands bourgeois. Il y a de l'Arsene Lupin chez ce personnage. Magnifiquement filmé, interprété, scénarisé, les décors sont exceptionnels, il offre de surcroît un casting de premier ordre ou tous les rôles sont magnifiquement incarnés. Il n'y a pas une seule rupture de rythme pendant les deux heures de projection. A titre personnel, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé la splendide Francoise Fabian dans un second rôle. On y rencontre aussi Geneviève Bujold, Marlene Jobert, Marie Dubois, Julien Guiomart, Charles Denner entre autres. Le film qui date de 1967, n'a pas pris une ride . A mes yeux, c'est un chef-d'oeuvre.
La première chose importante c'est que Randal n'agit pas pour l'argent qui reste secondaire,ainsi, les butins sont souvent bien dérisoires et le voleur reste particulièrement pragmatique. Sur le fond, sous couvert d'un film d'aventure Louis Malle instaure une réflexion sur le pouvoir et l'argent mais finalement le cinéaste passe un peu à côté de son propos. En effet le Voleur reste toujours un bourgeois, il ne court pas après l'argent parce qu'il en a, et la fin finit de casser la légende en devenir ce qui arase aussi la critique politico-sociale. Niveau acting, on notera un des rares rôles de Bébel de l'époque qui soit aussi posé (pas de cascades ni courses bondissantes), mais qui laisse aussi transparaître son côté malicieux et désenchanté à la fois. Site : Selenie
Alors que George devient majeur, il espère bien récupérer sa fortune familiale, et la main de sa cousine. Pas de bol, son oncle lui a spolié les deux ! George va rapidement devenir un voleur, et rencontrer un gang habitué à dévaliser la haute bourgeoisie européenne... Pas vraiment un film criminel, "Le Voleur" est à mi-chemin entre drame et comédie. Il y a clairement de l'humour, souvent noir, à travers la peinture de ces bourgeois déconnectés et de ces femmes opportunistes. Ou les répliques saillantes de Belmondo, et celles de son complice, un abbé aux airs sérieux qui cache un redoutable chef de bande (excellent Julien Guiomar !). Mais aussi un aspect mélancolique. Car le protagoniste ne vole pas vraiment pour l'argent, et l'on sent une pointe de tristesse dans ses motivations qui ne seront peut-être jamais satisfaites. Et puis le film se déroule dans les années 1890, présentées comme un tournant de ce petit monde de criminels. Habitués à voyager en Europe pour détrousser généreusement leurs victimes, les brigands vont se frotter à l'anarchisme, et à une société qui les tolère de moins en moins. Le tout filmé avec une certaine noirceur, et de l'ambition dans les décors (nombreux intérieurs très convaincants). Je reprocherai quelques lenteurs sur deux heures, mais l'interprétation de Belmondo moustachu fait sans mal passer la pilule.
Adapté du roman éponyme de Georges Darien, écrivain pamphlétaire virulent proche des mouvements anarchistes, « Le voleur » est réalisé en 1967 par Louis Malle qui se reconnaît en partie dans le tempérament contestataire de Georges Randal, le personnage interprété par Jean-Paul Belmondo. Avec plus de quarante films à son actif, l’acteur âgé de 34 ans a déjà une très solide expérience des plateaux. Il s’oriente doucement mais sûrement vers le cinéma grand public qu’il ne quittera pratiquement plus à partir de 1970 pour devenir « Bébel ». Fils de bonne famille, Georges Randall est élevé par son oncle (Christian Lude) qui le spolie de l’héritage de ses parents pour doter sa propre fille Charlotte (Geneviève Bujold, exquise de grâce juvénile) dont le jeune homme est amoureux. spoiler: Dépité après les fiançailles de sa cousine avec un jeune notable local, il décide de cambrioler la demeure de son oncle puis de s’enfuir sans avoir pu convaincre Charlotte de le suivre. Dans le train, qui l’emmène à Bruxelles, il fait la rencontre de l’abbé Margel (Julien Guiomar) qui est en fait un cambrioleur professionnel. Ce dernier lui fait rencontrer Roger La Honte (Paul Le Person) qui va le prendre sous son aile pour le former . Georges découvre tout à la fois l’adrénaline qui lui emplit les veines à chaque larcin mais aussi la confraternité entre les voleurs qui semblent regroupés par l’idée un peu folle de déstabiliser une société reposant essentiellement sur la rente et la transmission familiale. En somme, le triste constat un siècle après la grande Révolution de 1789 que les choses n’ont pas beaucoup évolué. spoiler: S’étant taillé une réputation liée à son agilité et à sa volonté de travailler seul, Randal émigrera un temps à Londres pour y rejoindre sa cousine et fera tragiquement la connaissance de Jean-François Cannonier (Charles Denner), un voleur acquis à la cause anarchiste, récemment échappé du bagne. Doctement, Louis Malle délivre son film comme la chronique désenchantée de l’itinéraire d’un homme qui au gré des circonstances s’est placé dans une position hors des sentiers balisés qui s’ouvraient devant lui. Une vocation acquise en marchant dont même quand elle semble quelque peu le lasser, il ne pourra se défaire comme nous le montre le cambriolage mécaniquement effectué lors de la dernière scène. Belmondo, sobre au possible, accompagne Louis Malle dans sa vision plutôt amère d’une fin de siècle où une bourgeoisie comme toujours recroquevillée sur elle-même ne veut pas voir les bouleversements qui fatalement s’imposeront consécutivement à la Révolution Industrielle qui bat son plein. Le portrait de l’industriel aussi ridicule qu’il est plein de lui-même (Fernand Guiot), livrant quasiment la combinaison de son coffre à Randal, est l’illustration parfaite de l’état d’esprit qui anime Louis Malle. Tous les autres portraits des bourgeois que croisera Randal sur sa route ne sont pas moins acerbes qu’ils soient féminins (Martine Sarcay, Marie Dubois, Françoise Fabian) ou masculins (Christian Lude, Roger Crouzet). Le film un peu froid et sans doute un peu répétitif dans sa construction narrative ne rencontrera pas son public. Il n’en constitue pas moins une preuve éclatante de la ductilité du jeu de Jean-Paul Belmondo et de l’éclectisme du talent de Louis Malle. Le film mérite d’être vu ou revu pour en goûter la saveur notamment grâce à un casting parfaitement distribué qui contribue à faire briller Belmondo et réciproquement.
Un film majeur de Louis Malle , très réussi, qui frôle la noirceur absolue. On est très proche du ton du roman de O. Mirbeau , avec ce désespoir sournois ,et féroce qui le caractérise. On est pas dans la gentillesse de Arsène Lupin , mais dans la révolte sociale latente. Bemondo est formidable , tout en retenue, sans en faire trop , jouant tout de l'intérieur , Un de ses meilleurs rôles , loin de son profil habituel. La mise en scène est brillante mais sobre. Marie Dubois et Geneviève Bujold , sont excellentes aussi ,actrices un peu trop oubliées. Vraiment un beau film .
C'est sans doute l'un des meilleurs rôles de Belmondo. Il y incarne à merveille un anti-héros charismatique, un bourgeois en révolte contre son monde à l'époque de la mouvance anarchiste de la fin du 19ème siècle. C'est l'adaptation du roman du même nom de Georges Darien, est-elle fidèle, je ne sais pas, mais j'ai trouvé le scénario excellent, et évidemment la réalisation de Louis Malle est à la hauteur. "Le voleur" est un film que j'avais vu il y a très longtemps, dont je gardais un très bon souvenir, et le revoir a été un véritable plaisir.
Georges Randal, orphelin très jeune, est élevé par un oncle cupide dont il s’aperçoit jeune adulte qu’il l’a dépossédé de son héritage. Issu de la bourgeoisie, comme son oncle, mais ruiné par ce dernier il se retrouve sans le sou. Pire encore, il s’aperçoit que sa cousine ; les deux s’aiment depuis leur plus jeune âge ; est promise à un homme fortuné. Lui ruiné ne la mérite pas, les bourgeois n’ont comme valeur que la volonté de faire prospérer les biens familiaux ; cupidité et cynisme seront les premières attaques faites à cette caste. Tiré d’un roman, Louis Malle comme à son habitude est d’une précision absolue sur la description d’une époque et l’ambiance général du roman. Georges Randal commet alors son premier vol ; la motivation de cet acte est clair, faire capoter le futur mariage de sa cousine. L’objectif est atteint, sa cousine reste disponible ; mais lui y perd son âme. Comme un drogué ; et le décor est planté dès le premier délit par une voix off précise ; il ne pourra plus vivre sans cette adrénaline. Il intègre alors la société très organisée des voleurs ; anarchisme, s’enrichir, désir de se ranger tranquillement sont les motivations de ses comparses ; lui ne répond à aucune de ces motivations. Sans dévoiler la fin, cette addiction finit par le consumer et lui faire perdre de vue son objectif initial. Durant toutes ses aventures, Louis Malle en profite pour charger au possible la bourgeoisie de l’époque ; les trahisons et coups bas au sein de cette caste tranche avec la solidarité entre brigands. Pour jouer le héros glacial, Jean Paul Belmondo est un choix étonnant. Il est glacial ; une forme d’Arsène Lupin, le côté charmeur en moins. A contre-emploi de ce qu’il fera plus tard, ce rôle ne lui offre aucune cascade. On suit un professionnel au travail, pas de glamour et ni de panache. Ce personnage que l’on pense complexe très longtemps se révèle au bout du compte assez basique et c’est ce qui est le plus étonnant au bout des deux heures de film. Passionnant de suivre ce voleur incarné par un Belmondo tout en retenue, un Louis Malle au sommet de son art et un Jean-Claude Carrière toujours aussi précis dans l’écriture de ses scénarii. Un Belmondo méconnu mais à voir absolument tout-un-cinema.blogspot.com