Pandora, vous ne viendrez plus chez nous par hasard.
Voilà, il fallait bien y passer. Encore une fois, mon hésitation à suivre la liesse générale m'avait laissé sur la touche. Il aura fallu attendre 13 ans, presque l'âge de ma grande, aujourd'hui en demande d'une séance de cinéma pour aller voir le deuxième Avatar.
Il nous fallait donc trouver 3 heures entre les devoirs de 5ème, les "vocals", et ses deux frères pour rattraper le temps perdu et voir le démarrage de l'épopée Green IT de James Cameron. Et comme l'a mentionné une certaine chimère mi-homme mi-batracien dont j'affectionne particulièrement les critiques, le moment où l'on voit Avatar peut fortement influencer notre opinion et notre ressenti.
J'aime à penser que je lui aurait finalement mis une meilleure note si je lui avais donné sa chance plus tôt, une ou deux étoiles de plus.
Si même en 2023, personnellement, je l'ai trouvé visuellement bluffant, qu'est-ce que ça aurait été 12 ans plus tôt dans des conditions toutes autres ?
La faune et la flore de Pandora nous offre des paysages et des scènes aussi belles que les couleurs qui les accompagnent. L'émerveillement pour cette planète et ce peuple de schtroumpfs-lapins-humanoïdes-géants aux cheveux USB 5.0 ultra-sensoriels est bien là. Les idées de Cameron pour faire de sa mythologie futuriste un pamphlet à rallonge sur la cupidité de l'homme au détriment de la nature se succèdent pour le plaisir de nos pupilles, l'arbre des âmes et ses graines luminescentes en tête. Mais pour autant, si Avatar est beau, Avatar est aussi terriblement manichéen. Oui, me direz-vous, c'est un film à grand spectacle avant tout, mais ce divertissement XXL porte un message écologique plus que jamais d'actualité (à Nouvel An, on hésitait entre une pierrade et un barbecue). Et là, mis à part une ou deux exceptions, bonjour la simplicité et le déjà-vu !
D'un côté, les gentils scientifiques ouverts et les Na'vis. Les premiers, éternels optimistes désireux d'en apprendre plus sur les seconds, tentent de créer un lien avec un peuple extra-terrestre par delà la galaxie alors que mes deux voisins sont en train de se foutre sur la gueule pour la hauteur non-réglementaire d'une haie de tuyas.
De l'autre, les méchants industriels sans scrupules à l'appétit monétaire insatiable, persuadés d'être supérieurs, et les militaires décérébrés désireux d'une seule chose : en découdre.
Alors même si la magie est là, on ne criera pas au génie quant au scénario et on se laissera porter par l'imaginaire qui nous est offert et les petites choses qui y sont associées.
Avatar joue donc son rôle à merveille, même 13 ans après, même sur un écran plat avec un son 3.1. La prouesse technique est toujours là et je n'espère qu'une chose, que la voie de l'eau me montre le chemin parcouru techniquement et me replonge au cœur de Pandora.