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    Southland Tales
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    423 critiques spectateurs

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    Tarak Elgharbi
    Tarak Elgharbi

    1 abonné 11 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 8 septembre 2024
    J'ai hesité a mettre 5 étoiles, mais il faut reconnaître que le film démarre d une façon inutilement compliquée (voir les prequels graphiques du même auteur). Au delà des détails ou des critères habituels de notation, il se passe quelque chose avec Southland Tales. Une oeuvre puissante et anormale. Une véritable sensation. Un film unique bien que tronqué mais une véritable réflexion philosophique sur la fin du monde. Certes le film n est pas facile d acces. Certains comme moi y verront la démesure et l ambition de Richard Kelly, dans sa quête sincère et profonde, théologique même parfois... La quête de l'objet filmique absolu, révélateur des failles de notre société et de sa fin proche. D autres n' y verront qu' un navet avec The Rock et Sarah Michelle Gellar.
    Audrey L
    Audrey L

    640 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 septembre 2023
    La véritable fin du monde qu'est Southland Tales, c'est surtout Richard Kelly qui l'a vécue. Avec sa petite notoriété de réalisateur de Donnie Darko, le voilà qui débarque en Compétition Officielle du Festival de Cannes 2006 avec un film de 2h50 pas terminé, incompréhensible, hué et moqué de tous, et dont le long travail de remontage (un an à le charcuter) n'y ont rien fait : il est le tombeau de ce réalisateur de 31 ans. Et trois ans plus tard, son The Box sera les clous. Apocalypse pour Kelly... Mais nous ? Qu'on se le dise, on n'a pas tout compris à cet Idiocracy très énervé, furax contre à peu près tout ce qui aurait dû rester des vannes ou des cauchemars dystopiques, mais sont malheureusement devenus l'Amérique d'aujourd'hui. Imaginez un pays où les Républicains les plus véhéments l'emportent aux Présidentielles, où les Démocrates les plus extrêmes réagissent en montant des complots pour faire tomber la police devenue anti-minorités (et coupent des doigts, pour limiter les votes par empreintes et voler les accès privés des dirigeants), où pendant que les mastodontes se battent, les petits se permettent tout et n'importe quoi (on ne fait pas attention à eux, alors...) comme révolutionner les énergies renouvelables en jouant avec les forces maritimes (jusqu'à tout dérégler), créer une secte régie par la sacro-sainte arme à feu accessible par n'importe quel fou, faire de la femme un objet sexuel qu'on présente même à la télévision... And God Save America. Littéralement. Dans un final qui spoiler: reprend le premier sens de l'Apocalypse (pas une fin, un recommencement qui advient lorsque tout est à changer... Vous voyez le lien ?),
    on ouvre nos yeux un dernier grand coup, pas vraiment sûr de tout saisir à ce grand bazar visuel et narratif, essayant de raccrocher tant bien que mal nos interprétations aux images signifiantes noyées sous beaucoup de fioritures comiques (on pense notamment aux 4x4 qui copulent, à la dame qui braque Dwayne Johnson pour l'obliger à se laisser "faire" sexuellement, à ce clip déjanté - et génial - de Justin Timberlake sur I Got Soul But I'm Not A Soldier qui déboule de nulle part, à toutes les interventions de Dwayne Johnson qui tapote des doigts en continu sur 2h30 de film...). Southland Tales est aussi fascinant qu'interminable. 2h30 de grand n'importe quoi comique, satirique, dystopique, inquiet pour l'avenir, mal joué, mal fagoté entre les scènes (on suit plusieurs personnages aux histoires différentes, en sautant de l'une à l'autre sans prévenir), où l'on doit trier en continu ce qui nous demande de rigoler bêtement et ce qui nous demande de frissonner à l'idée que cela soit vrai, avec une mise en scène qui aime bien les "bloubiboulga sous amphet" : bref, un vrai chaos. C'est exactement là où Southland Tales veut en venir, un chaos qui appelle ce final rédempteur avec toutes les trompettes assourdissantes qu'il peut trouver sous les roues des pick-up forniquant ensemble. Mais très rapidement, ce chaos nous paraît infernal pour de vrai, même si l'on valide franchement tout ce qu'il a à nous dire (dont la majorité sont les actus d'aujourd'hui, grande tristesse...). Au moins, ça nous passe l'envie d'acheter ces gros 4x4 pervers. C'est déjà un petit pas pour la planète (à sauver, si l'on n'a pas compris).
    Rémi Gilles Fleury
    Rémi Gilles Fleury

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 mai 2023
    sérieux Jai jamais rien vue de pire comme film et que Dwayne Johnson alias the rock joue dans ce film et que ce film est été fait par les studio de Universal ces surprenant et très décevant vue la qualité médiocre du film Jai arrêter d'écouter le film a 35 minutes car pour moi ce n'étaient pas la penne de perde du temps sur cette merde
    Estonius
    Estonius

    3 392 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 avril 2022
    Que celui qui a compris quelque chose me fasse signe. De plus cet embrouillamini semble volontaire, traduisant, consciemment ou non, une incapacité du réalisateur à construire et à raconter une histoire. Raté du point de vue narratif, le film tente de se rattraper de par son ton complètement décalé (notamment de la part des actrices) sur ses aspects burlesques, sur son casting féminin et sur l'insolite de certaines scènes ce qui fait que malgré sa vacuité on regarde jusqu'au bout sans ennui, ni déplaisir excessif..
    Chaîne 42
    Chaîne 42

    142 abonnés 3 076 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 avril 2021
    Le film se laisse voir avec ses acteurs vedettes, ses idées multiples, sa prospective et son déroulé qui parfois laisse penser qu'il y a un peu de cohérence dans tout cela. Mais seulement parfois car les règles du jeu ce sont: de la provocation modale continuelle, un délire apocalyptique soutenu par des références absurdes à l'apocalypse et un humour noir et cynique avec beaucoup de violence et souvent à la limite de la vulgarité. Sans doute beaucoup sont éblouis par ce numéro de jonglerie entre le mauvais goût et des effets qui tiennent de l'auto flagellation et des limites modales de la vulgarité qui est une forme d'équilibre beaucoup apprécié. Mais le manque de cohérence casse quand même le tout pour que le sentiment consensuel modal l'emporte, il faut croire que ce réalisateur est un poil trop chtarbé pour qu'on lui accorde de faire un chef d'oeuvre avec autant d'outrances et de provocations. Pour ma part c'est tellement outrancier sans sembler l'être que j'accorde qu'il y a une forme d'esthétisme abject qui fait que ce n'est même pas mauvais mais juste curieux, complexe et mondain sans tellement de mauvaises intentions. La fin elle même est on ne peut plus incompréhensible n'ayant en elle même aucun intérêt.
    Nicow L.
    Nicow L.

    6 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 18 mars 2021
    Incompréhensible, mauvais acteurs, mal filmer.. Bref à éviter et ne pas perdre son temps devant se nanar
    Fifou7
    Fifou7

    2 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 mars 2021
    Au final, le scénario pourrait faire un très très bon film. Seulement, voilà l intrigue est très compliqué à suivre en début de film. Ce qui fait qu on a vraiment du mal à rentrer dans l'histoire et on subit l enchaînement des scènes, en ne comprenant pas grand chose...
    Pourrait mériter un second visionnage, mais pas motivé...
    cinéman
    cinéman

    42 abonnés 809 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 février 2021
    Seules les premières minutes sont impressionnantes, tout le reste s'apparente à une suite de débilités et d'idioties, et mal jouées en plus, dans un scénario absurde et incohérent autour de la menace terroriste.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 606 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2020
    Un film intense dès le début, les spectateurs sont bombardés d'une myriade de stimuli : le format, de multiples intrigues compliquées et dispersées, des événements absurdes, etc. The Southland Tales développe une langue qui lui est propre. Il est plus grand qu'un film parce qu'il fait bien plus que simplement raconter un récit car il en dit long sur notre situation sociopolitique actuelle. Le commentaire sur le statut de l'Amérique est terrifiant. Il y a tellement de distractions que vous ne pouvez même pas dire avec certitude ce qui se passe vraiment. Les républicains et les démocrates dans le film sont absurdes. Il n'y a pas de bons gars mais seulement du chaos, des distractions, des luttes de pouvoir et finalement une apocalypse. Les politiciens avides de pouvoir, les annonceurs, les médias, l'industrie de la musique, l'industrie du porno, l'armée, la drogue et même des intérêts particuliers. Les critiques seront mauvaises car ce n'est pas un film typique mais il sera défendu comme un classique culte et réédité. Richard Kelly est un réalisateur en avance sur son temps et c'est un penseur indépendant qui ne se soucie pas de faire des films à succès. C'est un réalisateur qui a en fait quelque chose d'important à dire...
    wincent
    wincent

    3 abonnés 51 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 mai 2020
    Après un deuxième visionnage, je baisse légèrement ma note.
    Si vous aviez trouvé le premier film "Donnie Darko" du réalisateur Richard Kelly complexe, l'univers de son nouveau film est encore plus riche et alambiqué. Pour vraiment en profiter et l'apprécier à sa juste valeur, il vaut mieux avoir lu avant le prequel en comics. En effet, Richard Kelly avait souhaité créer une expérience "multi-médias". Les comics forment les chapitres 1 à 3 (tandis que le film raconte les chapitres 4 à 6) et donnent plus de background sur les personnages principaux (Boxer Santeros, Krista Now) et introduisent également des personnages secondaires qu'on (re)voit dans le film tels que Serpentine ou les néo-marxistes.
    Mais même avec les informations supplémentaires donnés par les comics, le montage final est (trop) rapide et la voix-off est parfois trop présente pour expliquer des choses qui auraient pu être présentées en prenant le temps de quelques scènes d'exposition supplémentaires. Dommage que le montage initialement présenté à Cannes ne soit jamais sorti en bonus d'une édition DVD/Blu-ray.
    Les acteurs ne jouent pas mal, au contraire ils interprètent de manière juste des personnages paumés.
    Enfin, Richard Kelly fait preuve par moment d'une virtuosité comme lors de la scène musicale du "trip" de Pilot Abilene.
    Peut-être que Richard Kelly a voulu être trop ambitieux, mais dommage qu'on ait jamais eu la version définitive de son projet.
    this is my movies
    this is my movies

    706 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 mars 2020
    Pensé comme une œuvre totale, avec un prequel sous forme de comic books et un site web très élaboré, ce produit multi-plateforme est certes novateur dans sa forme, et son casting hétéroclite est une bonne surprise car les performances sont homogènes, chacun des acteurs signant une performance marquante (Dwayne Johnson n'a jamais retrouvé un rôle aussi complexe, même s'il a été très bon à plusieurs reprises ensuite, Seann William Scott est extraordinaire, Sarah Michelle Gellar est excellente, les 2nds rôles sont fabuleux aussi, y compris notre Christophe Lambert national), mais voilà, une mise en scène léchée, des images inédites et des acteurs au top ne font pas un film. Malgré une introduction nous plaçant les enjeux, on se retrouve avec des méchants insignifiants (on les présente comme fascistes mais on ne verra jamais en quoi ils le sont vraiment, quand les défenseurs néo-marxistes sont présentés comme des libérateurs, sans qu'on sache vraiment contre quoi ils luttent) et tout est dilué sous des tonnes de bizarreries, d'explications foireuses, de références pop balancées n'importe quand et n'importe comment, avec des persos qui débarquent de nul part (mais qu'on avait dû nous présenté dans les comic books), bref, c'est aussi génial qu'agaçant, aussi long que fascinant, aussi creux que complexe. Donc comme d'habitude, le fil ma trouvé ses fans, irréductibles et passionnés, mais moi, je trouve ces débats stériles, tant la forme cinématographique reste forte et puissante (hallucinant de voir ce que Kelly offre visuellement malgré son budget de 17 M$), mais au service d'un néant intellectuel assez désespérant. Trop ambitieux, trop arty, trop dense. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
    Mark Twang
    Mark Twang

    15 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2018
    Une fable sur l'effondrement d'une civilisation réductrice, où chacun agit selon son intérêt et lutte selon sa vision, ajoutant le chaos au chaos.
    maxime ...
    maxime ...

    244 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 novembre 2018
    Southland Tales est une comédie névrotique complètement détraqué qui se confond entre absurdité et rire nerveux ... Le scénario est assurément un des plus fantasques jamais écrit, une habitude avec ce dingue de Richard Kelly ! Il englobe tout les maux et déviance de la société et les détournes dans un sketch aux allures horrifiques tout à la fois contemporain et futuriste pour un résultat hybride jubilatoire et déconcertant. Alors je ne cache pas que dans un premier temps j’espérais plus de " sérieux ", j'entends par là un traitement plus direct mais en fin de compte c'est bien son originalité qui m'a tant fasciné. Le casting suit et fonce à toute berzingue dans cette idée et surprennent comme jamais ... Rien ne sert de s'étaler bien plus les concernant sans tomber dans le mot de trop hormis qu'ils et elles déchirent ! Cette caricature satirique sous fond de paranoïa et de dégénérescence est sublimé par la caméra de Richard Kelly qui trouve toujours une petite folie supplémentaire et trouve le bon ton pour tout faire concorder. Néanmoins plusieurs visionnages ne seraient point de trop puisque la ribambelle de détails est ici déterminante à la " compréhension " de cet ovni. Pour ma part j'ai souvent été perdu, j'ai même lâché prise mais un rien m'a ramené vers l'histoire. Southland Tales prend aussi plaisir à nous égarer et conforte sa force narrative de par ces nombreux dérivés et intrigues additionnels. Un long métrage pour Aficionados sans aucuns doutes ! Il faut vite que je revois Donnie Darko ...
    Eric C.
    Eric C.

    241 abonnés 2 273 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 novembre 2018
    J'ai beau aimer les films décalés, déjantés, truffés de second degré, de bizarreries, de personnages atypiques et au scénario pas prêt à consommer sans aucune surprise, là j'ai vraiment eu du mal tellement ça part dans tous les sens genre puzzle mais avec des pièces qui même en essayant de les déplacer ne coïncident pas totalement entre elles. Du coup, dans ce film relativement long, outre le fait que l'on ne comprend pas tout, que l'on est souvent perdu et que certaines scènes ne servent finalement pas à grand chose, il y a forcément au delà de l'incompréhension, une petite dose d'ennui et un vrai sentiment de longueur. En fait il est clair que le réalisateur lance de nombreuses pistes, aborde de nombreux thèmes actuels à l'époques ou prophétiques dont nombre sont depuis totalement vérifiés voir dépassés mais dans une désorganisation totale, le spectateur devant s'y retrouver comme il peut. Le parti pris en voix off et en animation de construction par référence biblique et prophétie apocalyptique apporte plus de lourdeur que d'éclairage. Malgré cela, le nombre d'excellents acteurs présents nous proposent des scènes vraiment décalées et hilarantes et l'impression est que c'est très bien joué, scène par scène, intéressant scène par scène, pas toutes évidemment, et que c'est bien l'ensemble qui pose problème en allant dans tous les sens et en ne présentant pas suffisamment d'intérêt pour ce qui est de l'histoire elle même ou du moins le fil rouge. Il est tout à fait compréhensible que certains détestent et trouvent cela nul et que d'autres adorent et crient au génie. Je me situe non pas entre les deux mais dans les deux pour avoir trouvé le film ennuyeux et désorganisé jusqu'à en être inintéressant tout en ayant adoré nombre de scènes et jeux d'acteurs, Dwyane Johnson, Justin Timberlake, Sarah Michelle Gellar, Bai Ling pour ne citer qu'eux.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    122 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 août 2018
    Entre found footage à la District 9 (Neill Blomkamp, 2009) et encarts vidéo à la Starship Troopers (Paul Verhoeven, 1997), le film creuse son propre trou avec prégnance et originalité. Il ne perd pas de temps pour nous mettre à l'esprit la Troisième Guerre mondiale, et l'intégration de cette dernière dans le monde moderne est parfaite ; elle arrive avec un grand et littéral boum, pourtant elle devient immédiatement abstraite. Tout laisse à penser que c'est ce qui se passerait si une guerre globale devenait possible à nouveau, et Southland Tales gère parfaitement le compromis entre la distance (les Américains et la mobilisation qui les emmène dans un Proche-Orient où personne ne sait vraiment ce qu'il se trame) et la proximité (par les médias et un Internet florissant) de cette guerre impromptue. Mais il est très possible que ce génie de l'année 2006 ait à fâner très vite.

    Bon, ainsi donc la guerre est-elle bien intégrée dans la société. Mais le film prend le risque de baser entièrement l'intrigue sur cette Troisième Guerre mondiale sans rien nous en montrer de concret, et c'est là que frappe le premier bémol : c'est bien fait aussi, mais trop dense, surtout dans l'introduction, et l'intégration des médias dans le scénario ne parvient à être réaliste que par son absence de contexte. Que ce soient les lignes d'un journal relatant la guerre, ou les lignes du script de Southland Tales, il nous manque trop de choses, et Kelly ne cultive pas assez le mystère pour boucher le trou : on perd pied.

    Là où l'œuvre devient totalement ambiguë, c'est dans l'ironie dont elle fait preuve : l'amateurisme des sous-groupes politiques est un des aspects de cette ironie que je n'ai absolument pas digérés. [Spoiler] Cela aurait fonctionné si le scénario cultivait l'idée d'une fin du monde imminente, qui aurait justifié bien des choses... ce qu'il fait dans l'esprit du spectateur, mais pas des personnages. Alors les gens qui s'accrochent à leur verre de bière au milieu d'un attentat, ça sonne faux. Très faux.

    Le cœur de Southland Tales, c'est quelque chose qui ressemble au cœur de Mr. Nobody (Jaco Van Dormael, 2009) : même impalpabilité du sens profond, même façon de présenter les choses avec une clarté originale et évanescente, et même propension à mélanger plusieurs chemins scénaristiques jusqu'à ce que l'histoire devienne presque opaque. Dans Southland Tales, c'est moins sophistiqué... mais moins bon, aussi, car il n'y a ni génie ni harmonie dans le procédé. La guerre ? On perd totalement le fil d'une introduction trop lourde qui vient de perdre tous son sens sous le poids additionnel des péripéties où trop de personnages se succèdent.

    Les scènes absconses, passe encore. Aux commandes de la musique, le reconnaissable entre tous Moby (que j'ai quand même été surpris d'avoir reconnu), qui participe à créer l'ambiance parce qu'elle semble flotter comme des électrons autour de l'atome filmique ; elle ne fait pas exactement partie du film (dans le sens où elle n'est pas en symbiose avec lui) et c'est pour cette raison qu'elle est si audible et que son rôle est si grand. Aux alentours de la moitié du film, Southland Tales crée sa propre addiction en même temps qu'elle l'assouvit ; c'est un équilibre qui ne tient pas très longtemps mais qui l'immunise contre le n'importe quoi qui rôde.

    Le n'importe quoi finit par percer légèrement, mais heureusement aucune bourde ne lui laisse le champ libre. La création de Kelly tient la route jusqu'au bout parce qu'elle parvient formidablement à dépeindre la décadence – même s'il ne s'embête pas à dire d'où elle vient, ce qui justifie à mon avis que les gens ne comprennent pas Southland Tales – par la mise en opposition grotesque mais assumée du bonheur et du malheur simultanés ; les incendies qui ravagent les parages de Los Angeles sont totalement ignorés au profit du spectacle capitaliste qui se joue devant ses yeux technophiles, et c'est beau, c'est décadent, c'est la fin du monde comme si tout le monde l'avait à l'esprit sans le savoir.

    On peut reprocher au film d'être américano-centré, et les Américains eux-même peuvent faire la remarque qu'il est californio-centré, mais je pense qu'il s'assume dans sa manière de délier sans arrogance un conflit économique condamné à l'inanité et à l'amateurisme depuis le tout début.

    En résumé, Southland Tales est un Mr. Nobody d'action, en beaucoup moins bon parce qu'il n'a pas tout à fait trouvé sa niche. On y trouve un Justin Timberlake et un Christophe(r) Lambert compétents, des acteurs secondaires débridés, et un bon boost à la loi de Murphy : tout ce qui peut arriver arrivera. Y compris les accidents, les coïncidences, et l'inexpliqué dont le film fait tellement usage parce que son sujet n'est pas fait pour être circonvolué par son spectateur. Pour toutes ces raisons, j'admets que Southland Tales soit mal compris, mais sans lui accorder la Palme en conséquence.

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