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lugini
18 abonnés
245 critiques
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5,0
Publiée le 5 avril 2013
Je ne pourrais pas choisir entre une séparation et les enfants de belle ville. Ce sont deux films magnifiques d'une intelligence et d'une justesse terrible. On y découvre la société iranienne autrement plus réelle qu'à travers des infos plus ou moins tronquées.
Film très triste , je n'ai pas compris la fin mais on reconnait bien le style du realisateur , ce n'est pas mon préféré de ce réalisateur mais il reste tout de même à voir
Je ne comprendrai jamais, la dichotomie entre les critiques des spectateurs et de la presse.Ce film montre bien le gouffre qui sépare les uns et les autres.Je n'ai absolument pas attaché à l'histoire.Le manque de profondeur, les cultures différentes, la fadeur des personnages, n' ont fait que rajouter de l'ennui et un endormissement presque instantané au tout déjà bien insipide.Ma seule hâte, voir le générique de fin qui arrive en une fausse note finale , et coupant au passage, une énième scène sans intérêt.
Je suis fidèlement l'oeuvre de Farhadi au fur et à mesure qu"elle est diffusée sur nos écrans Ici pour la première fois on sort des rapports entre bourgeoisie et ceux qu'ils emploient pour être au plus prés des classes populaires et...c'est réussi Une fois encore les ambiguités des apparences, les points de vue contradictoires mais pertinents de chacun sont ciselés ; j'ai l'impression de voir du Balzac perse régénéré par un Marivaux ... farsi !
Plongée en Iran par le futur réalisateur d'"Une Séparation" où la Société apparaît moderne sur certains points mais totalement archaïque (le prix du sang, consternant !!!) sur d'autres notamment à cause de la forte présence de la religion. On peut reprocher des longueurs et des répétitions mais le souci du cinéaste de ne jamais se montrer manichéen ou de juger ses personnages rend ces derniers très proches de nous et inévitablement suscitent l'empathie. Une oeuvre qui a le mérite de regorger d'humanité et de justesse.
Suite à l’imposant succès rencontré au box-office français avec le brillant Une séparation (2011) de Asghar Farhadi, il n’est pas surprenant de voir débarquer dans nos salles huit ans après, la sortie de son second long-métrage, à savoir Les Enfants de Belle Ville (2004). Les distributeurs ayant eu la bonne l’idée de profiter du succès rencontré par le cinéaste iranien pour mettre en avant ses précédentes œuvres qui elles, n’avaient jamais connues d’exploitation dans l’hexagone. Avec ce drame, une fois de plus Asghar Farhadi nous plonge de plein fouet dans la triste réalité qu’est la société iranienne (ici, il s’agit de la peine de mort, un châtiment actuellement pratiqué dans le pays). Le film narre l’histoire de deux jeunes détenus dans un centre de redressement. L’un écope d’une peine suite à un vol tandis que le second y est pour meurtre (il a tué celle qu’il aimait). Ce dernier vient d’ailleurs de fêter ses 18 ans, il angoisse car il sait qu’à partir de sa majorité, les détenus sont transférés dans une prison pour adulte et il peut donc être légalement exécuté. Sa seule chance de ne pas l’être serait qu’il obtienne le pardon du père de la victime, mais ce dernier y est formellement opposé. Son meilleur ami et sa sœur n’ont alors que très peu de jours pour tenter de le dissuader que la mort de ce jeune de 18 ans ne fera pas revenir sa fille ou ne dissipera pas son chagrin pour autant. Il en résulte un drame humain d’une puissance émotionnelle palpable, parfaitement (voir magistralement) interprété par Taraneh Alidoosti (qui est devenue au fil des années une habituée du cinéaste), aux côtés de bons nombre de seconds rôles tout aussi intéressants. Ce qui nous frappe aussi (et c’est totalement aberrant !), on découvre ce qu’est en Iran "le prix du sang", à savoir que selon la loi islamique, les parents de la victime peuvent demander (lorsqu’il s’agit d’un meurtre) une compensation en argent (et ainsi gracier l'auteur des faits ou bien permettre l'exécution de la peine), mais attention, il faut savoir qu’en Iran, "le prix du sang" d'une femme est la moitié de celui d'un homme !
Tourné 7 ans avant "Une séparation", ce film possède déjà toutes les qualités qu'on retrouvera dans "La fête du feu", "A propos d'Elly" et, bien sûr, "Une séparation" : qualité de la mise en scène, choix des comédiens, direction d'acteur, longueur des plans, ... Dans "Les enfants de Belle Ville", Asghar Farhadi se montre le digne successeur des grands réalisateurs du néoréalisme italien. Il nous plonge dans le monde kafkaïen de l'Iran, pays dans lequel la loi religieuse et la loi civile cohabitent, pays dans lequel la vie humaine se monnaye, pays dans lequel le prix de la vie d'une femme représente la moitié du prix de la vie d'un homme. Avant le film qu'il va tourner avec Marion Cotillard et Tahar Rahim, on aimerait que sorte enfin le premier film d'Asghar Farhadi, "Danse dans la poussière".
La lutte acharnée de deux jeunes adultes iraniens pour sauver le frère de l’un d’entre deux, condamné à mort, et obtenir le pardon face à la loi du talion. Un drame social intense et passionnant qui nous plonge dans la complexité du système judiciaire iranien.
Tous les thèmes, et une écriture solide, véritable base de travail de l'auteur sont là. Maintenant on se passionne moins pour le récit de ces deux âmes bourré d'amours et d'envies sabotées que pour les mésaventures des autres personnages qui peuple l'univers Farhadien (À propos d'Elly / une séparation), la faute à un manque de rythme évident.
Asghar Farhadi propose donc un cinéma de la dialectique et de la confrontation qui bouscule les idées établies et tend à démontrer que rien n’est jamais simple. Au cœur d’un Téhéran poussiéreux et peuplé, le meilleur ami d’un garçon condamné à mort pour le meurtre de sa petite amie et la sœur de ce dernier vont tenter d’obtenir le pardon du père de la victime et de lui épargner ainsi l'exécution. C’est donc tout l’art de la négociation et du compromis que développe le film, tout en n’oubliant pas que la société iranienne est une société où tout se monnaye, se négocie et se calcule. La force des Enfants de Belle Ville est de ne jamais envisager ses personnages comme des blocs qui les rangeraient d’un côté dans celui des bons (le copain et la sœur) et de l’autre dans celui des méchants (la famille de la victime). Ce qui se joue ici est forcément moins simpliste et les enjeux dépassent largement le cercle restreint des protagonistes. Le récit repose sur un suspense qui emprunte aux codes d’un thriller social tout en s’inscrivant au plus près des problématiques du pays. Le système judiciaire de l’État perse est infiniment complexe. Un de ses principes ancestraux consiste au prix du sang, c’est-à-dire une sorte de dédommagement que l’auteur d’un crime peut payer à la famille de la victime pour voir sa peine abolie. On apprend d’ailleurs au passage que le sang d’une femme vaut deux fois moins cher que celui d’un homme. L’argent rentre très vite dans le champ des négociations et s’il n’est pas réuni, il y a toujours moyen de trouver un nouvel arrangement où l’humain finit par devenir un sujet de troc.
Le jeune meurtrier condamné et emprisonné, à l’origine des transactions et palabres, disparait complètement de l’écran après la scène inaugurale de son anniversaire (les 18 ans qu’il atteint rendent envisageable sa condamnation à mort). L’esquisse d’une histoire d’amour entre le copain et la sœur sert aussi à indiquer que rien ne se déroule comme prévu, mais aussi à dresser le portrait d’une jeune femme émancipée divorcée, qui boit et fume, et élève seule son bébé. Les séquences où le trio se déplace dans la métropole pour aller quémander le pardon du père et parfois s’accorder une pause au restaurant sont certainement les plus fortes du film qui, dans ces instants suspendus, dans la douceur à regarder ce qui pourrait aisément apparaitre comme une famille heureuse et unie, font songer au néo-réalisme italien. Si Asghar Farhadi émerveille vraiment par la virtuosité de son scénario, il serait injuste de ne pas évoquer la limpidité de sa mise en scène haletante et tendue, la direction d’acteurs et la lumière magnifique de l’ensemble. On ne prendra guère de risques à annoncer qu’on a dans Asghar Farhadi un très grand cinéaste, formaliste et témoin de son pays, modernisateur d’une production parfois moins accessible, capable de semer le doute dans le jugement fluctuant du spectateur. En cela il perpétue à travers les distances et les cultures l’héritage de Renoir : chacun a ses raisons d’agir.
Moins universel que les deux plus récents du réalisateur, sans coup de théâtre genre "A propos d'Elly". Plutôt les tergiversations qu'on retrouve dans "Une séparation". Quelques scènes étirées sans vraiment apporter de plus si ce n'est l'atmosphère, de constants allers-retours du jeune homme, un bébé ballotté de bras en bras et dont on comprend qu'il incarne la douleur des jeunes générations. Il y a heureusement l'attachante Taraneh Alidoosti et la bonhomie du quotidien, une fois quelques bagarres assouvies. Tous se confrontent, leurs raisons louables seulement en théorie, car qui dit Iran dit entraves. Le collectivisme contrôlant chaque acte, on est vite en dehors du chemin tracé. L'ensemble mène le spectateur, tel un juré obligé de se prononcer, devant deux alternatives. Et là, on est comme à un carrefour impossible à prendre, seule l'abnégation amoureuse séduit. La femme que je suis en a eu assez de cet écheveau du pardon à partir d'un meurtre de femme. Il faut dire que maison, femmes, sauver sa tête ou racheter une existence ingrate se brassent comme au temps de l'âge de pierre dans cette histoire. C'est très inconfortable.
Les enfants de belle ville bénéficie d'un effet rétroactif positif des deux très grands films postérieurs de Farhadi. Sans ces deux films, sortis auparavant (je ne crois pas au hasard), celui-ci serait passé inaperçu tant qu'il est mal maitrisé sur le plan narratif, poussif, un peu ennuyeux et trop roublard. Les acteurs sont il est vrai lumineux et certaines scènes assez émotionnellement prenantes mais on en ressort décu. Tout le monde n'est pas Vittorio de Sica. Un cinéaste qui faisait ici une préparation brouillonne de ses grandes oeuvres à venir, si proches.
Sept ans avant de nous avoir ouvert les yeux sur les juridictions maritales en Iran, Faradhi s’attardait déjà sur un autre aspect de la loi coranique, le prix du sang, dans une œuvre aussi humaniste que kafkaïenne. C’est à travers un drame social accompagné d’une belle histoire d’amour impossible que la situation de des personnages se dresse devant nous et nous fait parfaitement partager leur cause. En donnant ainsi raison à chaque partie, le réalisateur parvient à désarçonner le public, trop habitué à un schéma manichéen classique. C’est également la mise très fine et lumineuse ainsi que la narration en douceur qui donnent au film sa beauté et permettent aux jeunes acteurs d’étaler leur talent avec brio.