Amusant, original et décalé, "Stranger Than Fiction" l'est assurément. Mais son pitch a beau permettre d'aligner quelques scènes cocasses, l'ombre de "The Truman Show" plane impitoyablement sur un film qui n'en demandait pas tant! Parce que bien qu'il aborde le thème de la mort, le film de Marc Foster revendique une certaine légèreté, n'a pas l'envergure des sujets qu'il soulève, ne tente jamais d'effleurer les hauteurs de son modèle. Terriblement complexée donc et écrasée par tout ce qu'elle évoque (outre le chef d'oeuvre de Weir, on pense à Gondry, Jonze, Charlie Kaufman...), c'est finalement une proposition faussement déphasée qui s'empresse de rentrer dans le rang, bien sagement, sans susciter la moindre émotion. Pas désagréable, certes (quoiqu'il ne faut pas être allergique à Will Ferrell) mais peinant à dépasser le stade du sourire amusé...
Original et quelque peu surréaliste : l'écriture d'un roman agit directement sur le personnage principal qui existe vraiment ! On a un quatuor de comédiens humains et attachants dont la belle Maggye Gyllenhall, la pâtissière au charme irrésistible. Après, même si on accepte la part d'irrationnel de ce film, y a vraiment de quoi se demander comment la vie banale d'Harold Crick, ou sa mort toute aussi banale (fracassé par un bus), auraient fait un excellent roman, comme le prétend le personnage de Dustin Hoffman. Bref on avale des couleuvres indigestes que seuls l'excellent jeu des acteurs permet de surmonter.
je m'attendais à tout sauf à ce film. scénario original et casting savoureux. le film met l'accent sur les détails et justement, ils sont en mis en exergue dans ce film qui en lecture au premier pourrait paraître ancrée dans la banalité un film faisant l'éloge de la vie, des rêves. dans ma même veine que walter Mitty. empreint d'une poésie, difficilement perceptible par tous
Un petit bijou, bien sûr le sujet n'est pas vraiment nouveau mais la façon de le traiter est délicieuse, l'évolution du personnage campé par Will Ferell est passionnante, et si Dustin Hoffman reste égal à lui-même c’est-à-dire très bon, que dire du casting féminin partagé entre la malicieuse Maggie Gyllenhaal qui nous avait déjà subjugué dans "La secrétaire" et Emma Thompson qui est décidemment une très grande actrice. Peu d'action, beaucoup de dialogue, mais on ne voit pas passer les 110 minutes de sa projection. La fin souffre d'une certaine ambiguïté ? On se demande si le film a succombé à la tentation hollywoodienne du happy-end ou alors si c'est au contraire une critique du "happy end à tout prix". Disons que cela aurait pu être plus clair. Quasi chef d'œuvre !
Ce film est très original, prenant dès le départ. Les acteurs sont géniaux, notamment Will Ferrell qui marque à la perfection tant le côté comique que le côté dramatique. L'histoire est bien écrite, prenante, touchante. Une fable qui se regarde très aisément, avec plaisir.
"L'Incroyable Destin de Harold Crick", comédie fantastique américaine de Marc Forster, sortie en 2007. Avec Will Ferrell, Emma Thompson, Maggie Gyllenhaal, Dustin Hoffman et Queen Latifah. Un scénario très original de Zach Helm avec une mise en abîme du personnage intéressante. Un film bien réalisé. Une comédie agréable et sympathique.
Ce film est dans la catégorie « comédie » alors qu'il fait vraiment très peu rire. Pourtant, son scénario est plus subtil que bon nombre de comédies. C'est donc un film assez bancal car plus philosophique et moins drôle qu'une comédie pure. Harold Crick subit aussi le manque de charisme de l'acteur principal, Will Ferrell et le personnage joué par Queen Latifah ne sert à rien et n'apporte rien à l'histoire ... et, en plus, l'interprétation de Queen Latifah relève vraiment du service minimum. Au niveau distribution, en revanche, j'ai été comblé par Dustin Hoffman, Emma Thomson et surtout Maggie Gyllenhaal. Cette dernière est pleine de charme et l'histoire d'amour de son personnage avec Harold Crick est la grande réussite du film. La réalisation inventive de Mark Forster (souvenez-vous l'excellent « A l'Ombre de la Haine » avec Halle Berry, c'était lui) est novatrice et intéressante. Malheureusement, le film manque trop de rythme (le film dure 1h45 alors que cette version du scénario aurait tenue en 1h20) et la fin est vraiment trop calibrée « Projection-Test » et pas du tout en phase avec le reste du film. En somme, une bonne idée de départ qui aurait pu être mieux exploitée.
Harold Crick est un personnage banal d'inspecteur des impôts à la vie bien réglée, jusqu'au jour où il entend une voix féminine dans sa tête qui commente chacun de ses faits et gestes et finit par annoncer sa mort prochaine. Harold est en fait contrôlé par une romancière qui a pour habitude de faire mourir ses personnages et se décide donc à la retrouver. L'idée de base est très intéressante mais elle est en plus bien développée. En forme de mise en abîme, Harold comprend qu'il doit changer de style de vie pour changer le genre de son roman de tragédie en comédie, et par extension le genre du film en lui-même, alternant entre le drame, la comédie et la romance. En effet, Harold se lie d'affection pour Ana, la fille dont il est chargé de contrôler les finances. D'abord très maladroit dans sa relation, il se libère petit à petit. Par la mise en scène, on a également l'impression que le film s'écrit en même temps qu'il se joue, ouvrant différentes possibilités sur la fin que la romancière peut écrire à son personnage, car si elle sait quel funeste destin elle veut faire connaitre à Harold, elle ne sait pas encore comment. Que le grand critique me croque, "L'incroyable destin de Harold Crick" est une vraie claque.
Je l'ai vu il y a quelques jours et si j'ai laissé du temps au temps pour en écrire la critique, c'était volontaire. Fable philosophique. Comédie. Drame. Romance. Je ne sais pas vraiment. Ça m'a rendu perplexe pendant un moment. C'est d'abord un portrait de notre vie contemporaine d'une vacuité abyssale. Le trait est exagéré. Personne ne compte le nombre de passage de la brosse sur chaque dent. Le nombre de pas qu'on peut faire dans une journée. Ou les minutes passées à attendre le bus. Mais quand même. Cette mode de vie urbaine où les gens ne prennent plus le temps de respirer, de se parler, de prendre du plaisir au quotidien. Où tout est minuté à le seconde près. Ça fait peur. Nos parents et nos grands-parents ne fonctionnaient pas comme ça. Et auront vécu aussi bien si ce n'est mieux que nous. Jusqu'au jour où cet Harold Crick, dont le destin n'avait jusque là rien d'incroyable, rencontre une jeune boulangère dont il va tomber amoureux. Ce n'est qu'un détail. Mais le voir savourer toutes ces pâtisseries, ces cookies, ces entremets, ces meringues, qu'on voit dans les vitrines, j'ai trouvé ça incroyablement sensuel. Et appétissant. Il ne faut pas abuser du sucre au risque d'être diabétique ? On s'en fout. On mange. On se régale. On se fait plaisir. Au diable les nutritionnistes rabat-joies vendus aux grandes marques. Et c'est assez touchant de voir ce fonctionnaire des impôts tout faire pour rattraper le temps perdu. Sa vie perdue. Comme quoi, ça peut arriver à n'importe quel âge. A n'importe quel moment. Et dans n'importe quel lieu y compris un endroit aussi banal qu'une boulangerie-pâtisserie dans laquelle on est déjà entré des dizaines, des centaines, des milliers de fois pour finir par même ne plus s'en rendre compte. Et si tout était écrit ? Et si nous n'étions que des marionnettes avec un je ne sais qui tout en haut pour tirer les ficelles ? Entre en jeu une galerie de personnages mémorables. Une auteur névrosée à la lourde responsabilité de faire évoluer son récit et de décider du destin de ses personnages : Emma Thompson, une des rares personnes à qui les yeux rouges, les cernes, les clopes, vont bien. Dustin Hoffman en professeur d'université en théorie littéraire. Je ne savais même pas que ça pouvait exister. Maggie Gyllenaal craquante en cuisinière anarchiste. C'est la vie condensée dans un film avec sa routine morne, ses joies, ses peines, ses attentes, ses déceptions, ses espoirs, ses regrets. La difficulté de communiquer. D'aborder les gens. De se faire entendre. De se faire aimer. Un film qui fout le cafard et qui fait se sentir bien. Une comédie romantique follement originale. Ça faisait longtemps que je n'en avais pas vu une. Chanceux Harold.