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    Othello
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Othello" et de son tournage !

    L'amour du théâtre

    En homme de théâtre, Orson Welles se passionna pour Shakespeare bien avant de se faire réalisateur. Dès 1934, en plein Off-Broadway, on le retrouve au casting de "Roméo et Juliette", d'abord au Martin Beck Theatre à travers le pays lors d'une tournée nationale. En 1939, il produit "Les Cinq Rois", refonte de plusieurs pièces du poète élisabéthain. Othello marque cependant sa consécration théâtrale et lui permet de monter par la suite plusieurs pièces shakespeariennes avec l'aide de Laurence Olivier. Il avait pourtant déjà porté une oeuvre du maître à l'écran, avec MacBeth, en 1948.

    Les alléas des petites productions

    A cause des multiples ruines engendrées par les ambitions cinématographiques d'Orson Welles, la production d'Othello stoppa deux fois et le tournage s'étala sur plus de trois ans. Le cinéaste alla même jusqu'à utiliser la globalité de ses cachets touchés pour Le troisième homme et Échec à Borgia pour financer son adaptation shakespearienne.

    Doublage de marque

    Ce n'est pas Robert Coote mais Orson Welles lui-même qui prête sa voix au personnage joué par ce premier : les dialogues de Roderigo ont donc été enregistrés en post-production, après le tournage du film.

    Une doublure vocale théâtrale

    Suzanne Cloutier, qui incarne Desdémone dans le film, fut doublé selon le souhait du réalisateur par la comédienne Gudrun Ure, qui avait auparavant précisément joué ce personnage sur scène avec Orson Welles dans le rôle d'Othello.

    Changement ultime

    Lea Padovani devait à l'origine incarner Desdémone à l'écran, mais elle fut remplacée au dernier moment par Suzanne Cloutier, qui s'était précédemment fait connaître dans le rôle titre de Juliette ou la clef des songes de Marcel Carné. Quant à Everett Sloane, acteur fétiche de Welles qu'on avait pu voir dans Citizen Kane et La Dame de Shanghai, il fut également remplacé à la dernière minute par Michael McLiammoir pour le rôle de Iago. Ces ultimes changements sont dû au producteur Montatori Scalera qui se retira du film alors même que Welles avait déjà commencé le tournage.

    Deux rôles pour une rencontre

    Michael McLiammoir et Hilton Edwards ont fondé le théâtre de la porte de Dublin (Dublin's Gate Theatre) en 1928, toujours en activité aujourd'hui. Or, McLiammoir, Iago dans le film, et Edwards, Brabantio à l'écran, connurent Orson Welles au sein même de ce théâtre dans la compagnie duquel le réalisateur joua quelques années plus tôt.

    Othello, oui mais lequel ?

    "La tragédie d'Othello, le Maure de Venise", fut initialement écrite par William Shakespeare aux alentours de 1603 et était elle-même basée sur la nouvelle italienne de Cinthio, "Un capitaine maure". Il s'agit d'une des oeuvres du maître du théâtre élisabéthain la plus adaptée sur à peu près tous les médiums artistiques (outre Roméo et Juliette et Hamlet). Au cinéma, Orson Welles est le troisième à porter la pièce à l'écran, après une version muette de 1922, réalisée par Dimitri Buchowetzki et une seconde, parlante, de David McKane, en 1946. Six autres adaptations cinématographiques verront par la suite le jour, sans même compter les films librement inspirés de la pièce et les oeuvres télévisuelles.

    Restauration nécessaire

    En 1991, une société de Chicago se charge de restaurer Othello : transféré en format vidéo pour ce faire, c'est la bande audio qui nécessita le plus gros travail de reconstruction. Complètement réédité en stéréo surround, tous les dialogues originaux (doublages inclus) purent être conservés, mais certains étaient totalement distordus et inintelligibles avant et après restauration. Il fallut neuf mois pour remixer la musique et les dialogues, dont certains furent doublés de sound-alikes pour les rendre compréhensibles. La musique originale en mono fut par la suite réintroduit sur la version finale.

    3 versions d'un Othello wellesien

    Il existe en vérité trois versions différentes du film réalisé par Welles : une version originale sans les nombreux doublages effectués en post-production, quasiment introuvable depuis sa projection au festival de Cannes, la version mono d'origine avec doublages et la version restaurée où certains dialogues durent être refaits du fait de leur détérioration. C'est cette dernière version que l'on trouve le plus souvent sur les différents formats disponibles.

    Retour sur une difficile genèse

    En 1978, Orson Welles réalise son tout dernier film (achevé), qui n'est ni une fiction ni une adaptation d'une pièce de théâtre. Filming Othello est un documentaire sur la genèse du film, présenté par Welles lui-même, en salle de montage, dissertant avec le spectateur de l'importance de ce dernier dans ses films : "Le montage est essentiel pour le metteur en scène, c'est le seul moment où il contrôle complètement la forme de son film". On y apprend notamment que le cinéaste aurait filmé plusieurs scènes pour son film durant son voyage jusqu'à Venise. Celles-ci n'ont jamais été retrouvées.

    Tous à poils

    Othello manqua cruellement de moyens financiers tout au long de sa production, expliquant l'important prolongement de celle-ci. En exemple, on saura que, le jour où l'on devait tourner le meurtre de Cassio, les costumes n'avaient pas pu être payés (ou n'étaient pas arrivés, les versions diffèrent sur ce point), décidant le cinéaste à déplacer sa scène au bain turc, et à n'habiller ses acteurs que d'humbles et simples serviettes pour tout costume.

    Du début à la fin

    C'est, selon André Bazin, lors d'un voyage en Italie avec sa compagne du moment, Lea Padovani, que Welles pose la première pierre à la construction d'Othello. Une fois à Venise, le tournage est prévu pour commencer dès l'été 1948 alors qu'aucune production ne s'est encore présentée. Le cinéaste pait les premières scènes de son film avec son propre cachet. Faute d'argent, le film est majoritairement tourné en extérieur (Pérouse, Rome, Venise) et parvient à se clore pour un budget de 6 millions de lire (soit un million de dollars de l'époque). Le montage final comporte près de 2000 plans, contre les quelques 500 de Citizen Kane.

    Reconnaissance incongrue

    Présenté à Cannes en 1952, Othello remporte le Grand Prix du prestigieux festival, mais pas seul ! Le jury, présidé par l'écrivain Maurice Genevoix, n'a pas su se décider entre ce dernier et Deux sous d'espoir, de Renato Castellani, qui obtint dès lors ex-aequo le prix avec Welles cette année-là. Othello fut par ailleurs primé en tant que film marocain et non italien ou américain du fait de la localisation d'une partie du tournage à Essaouira, l'ancienne Mogador.

    Welles le Souiri

    Récompensé à Cannes par la Palme d'or, Othello n'en est pas moins un film apatride. A défaut, on le déclare marocain, pays alors encore sous protectorat français. Quid alors de l'hymne national censé retentir pour célébrer le film ? Un air oriental d'une opérette française est joué à la place et sacre Othello premier film produit par le Maroc, avant même l'indépendance de celui-ci. Il faudra attendre 1956 et "Le Fils maudit", de Mohamed Ousfour pour véritablement lancer le cinéma marocain. Or, ce dernier a justement débuté comme technicien sur le tournage d'Othello.

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