Après avoir réalisé en 2002 Carlo Giuliani, Ragazzo sur la mort du jeune manifestant italien lors du G8 à Gênes, Francesca Comencini récidive dans le cinéma social en traitant cette fois-ci du harcèlement en entreprise avec J'aime travailler, résultat d'un travail d'enquête mené auprès du plus important syndicat italien CGIL.
L'idée de ce film est venue à l'esprit de la réalisatrice, lorsque Daniele Ranieri, une syndicaliste du CGIL, et Assunta Cestaro, une avocate, lui commandèrent un documentaire à l'usage interne sur le harcèlement au travail. Sa rencontre avec des victimes fut déterminante. Francesca Comencini confie : "Avant de rencontrer ces victimes, je n'aurais jamais imaginétoute cette souffrance, ce stress, ce sentiment d'incapacité que ce type de harcèlement peut causer (...) Il n'y a aucune sorte de propagande dans mon film. C'est un film intimiste au sujet d'une personne qui est très simple, sans engagement politique."
Francesca Comencini a écrit son film à partir des récits collectés auprès des victimes de harcèlement. Le syndicat CGIL, devenu "directeur de casting", l'a introduite auprès d'une vingtaine de personnes : des employés, des ouvriers et des syndicalistes, qui, même peu convaincus du sujet, ont accepté de participer gratuitement à ce long métrage.
Le scénario n'avait pas de dialogues prédéfinis, la cinéaste demandant à chacun d'amener sa propre expérience. Le groupe qui s'est le plus identifié au rôle qu'il jouait était celui des ouvriers. Quelques syndicalistes ont pour leur part interprété les membres de la "faction opposée".
A l'époque où Francesca Comencini développait ce projet, le Pinocchio de Roberto Benigni était sur le point de sortir dans les salles italiennes. Ayant vu une très belle photo de l'actrice Nicoletta Braschi dans un journal, elle pensa qu'elle serait parfaite pour le film et la contacta dans le but de lui proposer le rôle d'Anna. La comédienne accepta à la condition d'être payée sur les bénéfices que ferait J'aime travailler.