La Mante est le premier long-métrage du réalisateur Marc Levie. Ingénieur de formation, il s'était auparavant illustré en réalisant plusieurs documentaires et courts métrages à travers sa société "Marc Levie Visuals", créée en 1973. C'est aussi le premier long-métrage pour l'actrice principale Lou Brown.
Le réalisateur Marc Levie revient sur ce qui l'a poussé à raconter l'histoire de La Mante : "C'est l'histoire d'une idée qui dormait au fond de moi depuis très longtemps. L'idée était d'imaginer une femme qui se comporterait comme une mante religieuse. Tout le monde sait que ce charmant insecte dévore son mâle après l'accouplement, moeurs érotico-gastronomique qu'il partage avec certaines espèces d'araignées (la veuve noire, pour ne citer qu'elle). Il y a cependant une différence -, et elle est de taille : au contraire des arachnides qui inspirent la répulsion, la mante religieuse est un animal beau, gracile, élégant. Très féminin en somme. L'idée d'une femme, mante religieuse, alliant beauté et danger mortel recelait donc un potentiel dramatique séduisant."
Le tournage mouvementé de La Mante a été relaté par le réalisateur Oren Nataf dans le documenataire Ne faites pas de cinéma !.
"Sylvia, la femme qui devient mante, ne devait pas être un monstre sans états d'âme, explique le réalisateur Marc Levie. Elle ne serait pas plus une furie meurtrière. Il n'était pas question d'en faire ce qu'en bon franglais, j'appellerais une "serial killeuse". Point d'effusion de sang, de matière cervicale dégoulinante, ni de tripes fumantes, mais de l'émotion, et de la féerie. Les effets spéciaux ne seraient pas proscrits, mais l'accent serait mis sur la beauté et non sur le spectaculaire."
La Mante a, entre autres, été présenté à la Mostra International de Cinema de Sao Paulo en 2003 avant de remporter le prix du meilleur réalisateur à San Jose en 2004 lors du Cinequest Film Festival et celui du meilleur scénario à San Francisco lors du Fearless tale.
Le sujet de La Mante ne pouvant se traiter dans un contexte réaliste, le réalisateur Marc Levie a décidé d'en faire un film fantastique : "Même s'il était risqué, le fantastique est un genre ouvert à la poésie, à la féerie et au rêve, explique-t-il. Les gens ont besoin de rêve et, tant mieux, si ce rêve les fait frissonner.
De plus, la Belgique avec ses Jean Ray, Thomas Owen, Frans Hellens et d'autres, est une terre riche en littérature fantastique de qualité. Sans parler de la peinture où, de Jérôme Bosch à Magritte et Delvaux en passant par James Ensor, la Belgique est reconnue depuis toujours comme " lieu du fantastique ". Si notre cinéma s'est récemment illustré dans un registre réaliste, pour ne pas dire naturaliste, cela ne justifiait pas l'abandon de cette partie de notre imaginaire. Le tout était de ne pas jouer avec les grosses ficelles et la violence gratuite auxquelles un certain cinéma fantastique américain nous avait habitués. Je rencontrai alors un auteur liégeois, Erik Vandebosch, aimant le fantastique et le maîtrisant parfaitement."
Se voyant refuser l'aide financière de la RTBF et de la Commission de sélection du Ministère de la Communauté française, Marc Levie a dû financer le film entièrement sur fonds propres.