Présenté en sélection officielle dans de nombreux festivals, Au sud des nuages a été primé par le jury jeunes au Festival de Locarno, en 2004.
Au sud des nuages est le quatrième long métrage de Jean-Francois Amiguet, cinéaste suisse qui n'a cessé de voyager : parti en France pour le tournage de La Méridienne avec Kristin Scott Thomas, il est ensuite passé par la Crête pour celui de L'Ecrivain public avec Robin Renucci. Il est également l'auteur d'un court métrage, Cinq corners penalty, sur un bédouin fan de football, qui l'a mené jusqu'en Tunisie. Co-écrit avec sa fidèle scénariste Anne Gonthier, Au sud des nuages a été tourné entre la Suisse, la Russie, la Mongolie et la Chine.
"Le pari de ce film est de montrer une humanité fruste et profonde, celle d'hommes habitués à la solitude des montagnes et dont la dignité, face aux grands deuils de l'existence, consiste à se réfugier dans un silence obstiné (...) L'idée du mutisme obstiné d'Adrien est aussi un défi cinématographique. Le pari du scénario est de montrer son drame autrement que par un récit et des dialogues, mais par d'autres figures narratives qui font de ce drame un secret entouré de pudeur, objet d'une tension et d'une attente qui augmentent tout au long du voyage."
En accomplissant ce grand voyage, le héros du film, Adrien, interprété Bernard Verley, trouver un sens à son existence. Le cinéaste note : "Le scénario construit un dispositif précis dont l'objectif premier est d'isoler le personnage principal dans un pays lointain, pour l'obliger à se retrouver seul face à lui-même. L'ultime voyage des cinq protagonistes principaux sert de schéma à ce dispositif. Le premier ami renonce avant même le jour du départ et sera remplacé par un neveu plus jeune et plus urbain, trop différent pour s'intégrer à l'équipe. Le second renonce à la première étape. Les deux autres s'inventent une excuse pour rebrousser chemin sans perdre la face. Adrien, le cinquième homme, sera le plus tenace. Il ira au bout du voyage."
Le réalisateur explique ce qui le séduit dans l'idée du road movie : "J'avais envie de voyager, de me balader avec des hommes apparemment très différents de moi. Des hommes de la montagne, plus âgés que moi". "Parce que je trouve poétique de placer des hommes qui sont dans la tradition suisse dans des lieux improbables, comme Moscou, Oulan Bator ou Pékin. Tout à coup, il y a une forme d'humour qui naît de ce décalage." Avant le tournage, le cinéaste est parti seul en repérage pendant six semaines. Il confesse pourtant : "Je ne parle pas les langues, j'aime mon confort, j'ai peur partout, j'ai peur d'aller en avion (...) Ce voyage, seul, en train, a été un immense choc. J'ai énormément appris"
Au sud des nuages a été notamment présenté au Festival du film de la Rochelle en 2003. Cette année-là, les spectateurs pouvaient également voir un long métrage intitulé... Au sud des nuages du Chinois Wen Zhu, et dans lequel il est également question du voyage d'un homme en Chine. Explication : l'expression au sud des nuages est la traduction de "Yunnan", nom de la région montagneuse où ont été tournés les deux films...