Symboliquement chargé, "My Summer of Love" jouit d’une esthétique solaire et onirique qui culmine, notamment, dans les scènes de la boite de nuit, du jardin, du feu de camp et de la danse sur La Foule d’Edith Piaf, et soutenue par une bande-son enivrante, à savoir le Lovely head de Goldfrapp. Le réalisateur livre une œuvre intense et unique, qui se savoure et qui charme. Tout sonne incroyablement vrai et juste. Rien n’est niais. L’humour n’est jamais loin. L’ensemble est d’une beauté rare. Et, on sent que, malgré quelques maladresses, Pawlikowski met un point d’honneur à nous transporter, à nous livrer un récit authentique qui montre, mais n’explique pas, d’où la légèreté de l’œuvre. Jamais malsain, "My Summer of Love" réussit l’exploit d’être captivant, troublant et incandescent grâce à une réalisation délicate et à un duo d’actrices épatant, avec une Emily Blunt plus magnétique que jamais. Ce qu’elle déploie pour interpréter la troublante Tamsin n’est pas étranger à la sensualité et au charme qui transparaît du film, s’offrant du même coup son plus beau rôle au cinéma. A noter aussi que Paddy Considine (aka. Phil), revu récemment dans "Submarine" et réalisateur de "Tyrannosaur", est une excellente découverte.
Un beau moment de cinéma.