En octobre 2003, le Libéria sort d'une guerre de 14 ans. Monrovia, la capitale, est une ville dévastée, contrôlée par l'ONU. Dans le pays, vivent sans contrôle, des bandes d'enfants-soldats. Toutes sont dirigées par des chefs plus âgés, appartenant à deux mouvements rebelles en lutte contre le régime de l'ex-président Charles Taylor : le LURD à l'ouest et au nord, le MODEL à l'est. Dans les villes-fantômes, vidées de leurs habitants, qu'ils ont investies, des enfants surarmés, porteurs de kalachnikovs ou de lance-roquettes paradent et jouent les fiers-à-bras.
En janvier 2004, autour de Monrovia se sont créés les premiers centres de réinsertion pour enfants-soldats. Des éducateurs tentent de les ramener à une vie “normale”.
En partant au Libéria réaliser ce documentaire, Francois Margolin souhaitait répondre à ces questions : "Ces enfants sont-ils des victimes ou des bourreaux ? Sont-ils les héritiers des massacreurs hutus du Rwanda et des Waffen SS des camps d'extermination nazis ? Faut-il porter un jugement moral sur ce qu'ils ont fait ? Faut-il infliger une sanction à ces enfants qui avouent naturellement avoir tué ?" Au cinéaste de rajouter : "Je crois qu'il faut les écouter en se disant que cela ne doit plus se reproduire et qu'il nous faut aider à ce que cela ne se reproduise plus. C'est cela croire en l'avenir de l'humanité."
Après avoir été assistant de Raymond Depardon pour Faits divers (1983), François Margolin réalise un court métrage, Elle et lui, qui obtient le prix Jean Vigo.
Par la suite, il réalise un long métrage de fiction, Mensonge, avec Nathalie Baye et Didier Sandre, mais préfère se spécialiser dans le documentaire, signant notamment L'Opium des Talibans (mention spéciale au FIPA 2001 et World News Award 2001), Derrière le voile (Prix du jury au Festival de Florence 2003) et OAS, une histoire interdite (primé à Locarno, Amiens et Amsterdam).
François Margolin a par ailleurs été producteur de Petite conversation familiale de Hélène Lapiower (Prix Georges Sadoul 2000) et de Dias de campo (2004) de Raoul Ruiz.