Pour Conversation(s) avec une femme le réalisateur Hans Canosa a utilisé le split screen : ce procédé consiste à diviser le cadre en plusieurs parties (ici, deux) pour obtenir une image formée d'élements divers.
Canosa s'est servi de ce système afin d'impliquer émotionnellement le spectateur : il peut en effet entendre les dialogues et voir les réactions des personnages en même temps. De plus, il est ici plongé "dans une histoire d'amour inhabituelle et [le split screen] lui permet de partager l'intimité des personnages, ce qui est impossible en temps normal", confie le réalisateur.
Afin de mettre en place le principe de split screen, chaque scène était tournée par deux caméras. Les deux acteurs principaux, Helena Bonham Carter et Aaron Eckhart, conscients que chacun de leur mouvement, de leur réaction, étaient susceptibles de se retrouver à l'écran, ont dû collaborer comme un duo de musiciens, travaillant leurs dialogues et leurs gestuelles en fonction de l'autre.
Contrairement aux films traditionnels, où l'on peut couper une séquence au montage pour n'en garder que quelques secondes, les scènes de Conversation(s) avec une femme pouvaient durer jusqu'à cinq minutes, et la plupart figurent à l'écran sans avoir être montées. Hans Canosa confie que "pour jouer à ce niveau de performance, les acteurs doivent être dotés d'une énorme force de concentration et d'un grand savoir-faire. Ce défi a finalement beaucoup inspiré Helena et Aaron, qui ont développé un jeu exceptionnel, d'une profondeur et d'une complexité rares".
Sur le plateau, Helena Bonham Carter et Aaron Eckhart s'étaient donnés le surnom d'"acteurs double-face", car ils devaient se concentrer en même temps sur leurs répliques et leurs réactions. Selon eux, voir les émotions opposées d'un même acteur des deux côtés de l'écran donne au spectateur l'impression de voir le conscient et le subconscient du personnage en même temps.
Le producteur exécutif Kwesi Collisson s'est occupé des effets visuels du film. Bien que le film, indépendant, ait un budget très réduit, on dénombre dans Conversation(s) avec une femme quelques 112 plans comprennant des effets spéciaux.