Le Concile de pierre est la troisième adaptation d'un roman de Jean-Christophe Grangé après Les Rivières Pourpres et L'Empire des loups. L'écrivain s'est inspiré ici d'un reportage qu'il a fait à la frontière de la Sibérie en suivant les dernières tribus nomades et leur rituels de magies. Les éléments décrits dans le livre sont purement fictifs, mais représentent tout ce qu'il a vu.
Le réalisateur Guillaume Nicloux n'a pas hésité à trahir le roman pour l'adapter, à commencer par le nom de l'héroïne principal (Diane Thiberge est devenue Laura Siprien). "Je pense que c'est un passage obligatoire si l'on veut imposer et éclairer l'histoire d'un regard neuf" explique-t-il. Une trahison qui plait pourtant à son auteur. "Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je suis pour simplifier beaucoup les livres, notamment les miens qui sont beaucoup trop denses pour faire un film. J'ai toujours pensé que mes livres sont un peu piégés du point de vue du cinéma. Je crois qu'il faudrait retenir dix lignes de mon livre, le pitch, et puis le repenser pour en faire un film. Finalement mes deux premières adaptations étaient un poeu trop chargées, un peu trop "dans " le livre." explique Jean-Christophe Grangé.
Le réalisateur Guillaume Nicloux a été particulièrement sensible au sujet principal du livre: une mère prête à aller jusqu'au bout du monde pour sauver son enfant. C'est ce qui lui a donné envie de se lancer dans l'aventure: "L'intérêt pour moi était de me confronter à une histoire dans laquelle il n'y avait qu'une seule intrigue, et une simplification des péripéties émotionnelles (...) Le Concile de pierre est en cela un film d'ambiance avec une intrigue qui ne cherche pas à embrouiller le spectateur, mais plutôt à lui faire vivre un suspens en essayant de raconter l'histoire de cette femme et son enfant au coeur du danger" . Il voulait livrer à l'écran un drame psychologique, avec quelques petites touches de fantastique et d'action. " Est-il possible de réaliser un film de genre et de prendre l'option d'être plus dans la suggestion que dans l'éclat ? Je crois que c'est l'enjeu principal du film" confie-t-il.
A l'origine c'était la comédienne Sophie Marceau qui devait jouer le rôle de Laura. Mais finalement c'est Monica Bellucci qui a été retenue. Etant elle-même mère d'une fille, l'actrice n'a pas trop eu de problèmes à s'immerger dans ce rôle d'une femme séparée de son enfant. " Partir tourner en Mongolie a été une découverte douloureuse car même si c'était un pays magnifique, c'était aussi la première fois que je laissais ma fille pendant trois semaines. J'étais coupée en deux, ça m'a surement troublée pour travailler, et en même temps, je n'ai pas eu à chercher dans quel état psychologique se trouvait alors mon personnage à la recherche de son fils. C'était mon état d'âme naturel."
Guillaume Nicloux a choisi Monica Bellucci car il avait envie justement d'explorer sa part de fragilité: " J'avais envie de révéler un aspect plus secret de Monica, loin de l'imagerie glamour entretenue par les médias. Elle ne correspond pas aux canons de jeu traditionnel. D'abord elle ne joue pas dans sa langue, et c'est un facteur déterminant et ensuite parce qu'elle est toujours sur le fil, et c'est cet élément de fragilité, de retenue et de délicatesse qui rend son jeu unique."
A la fragilité de Monica Bellucci s'oppose la froideur de Catherine Deneuve dans le film. Le réalisateur était d'ailleurs ému de se retrouver devant ce mythe du cinéma français : " Cela appartient au fantasme autant qu'au mythe. Elle m'a fait beaucoup penser à Michel Piccoli dans sa façon d'observer et d'être dans l'antagaonisme du détachement impliqué". Jean-Christophe Grangé était content que son personnage soit interprété par l'actrice qui a "su exploiter un côté glacial, froid, qui agit comme une sorte de muraille opaque, avec un secret derrière. Elle a su incarner l'effroi".
Guillaume Nicloux a voulu conserver la tonalité fantastique du livre, mais dans un style plus suggestif. "Il fallait plutôt opter pour la suggestion du danger, de la menace, du fantastique" explique-t-il. Il a voulu faire passer cette ambiance iréelle à travers des décors comme celui d'une forêt ou encore de murs qui suintent. Les décors de la Mongolie ont aussi participé à cette ambiance: " Il fallait limiter les images cartes postales. A l'arrivée, il y a deux paysages assez signifiants pour montrer une action au coeur d'un lieu inhabituel et imtemporel (...)" Le réalisateur qualifie même la musique du film de "bermanienne" et d'"atmosphérique".
A la sortie du Concile de Pierre, le dessinateur Philippe Adamov a voulu adapter le roman en Bandes Dessinées. Mais Jean-Christophe Grangé à préféré en profiter pour plus développer le personnage de Sibylle Thiberge qui n'était détaillé que sur deux chapitres dans le livre. Scénarisé par Grangé et dessiné par Adamov, La Malédiction de Zener raconte donc sur trois tomes la vie de Sybille Thiberge (incarnée par Catherine Deneuve dans le film sous le nom de Sybille Weber). La Malédiction de Zener est donc une sorte de préquelle au livre et au film qui développe encore plus l'univers de la magie.