Si en France Stephen Chow ne s'est fait connaitre qu'avec sa comédie d'action débridée Shaolin Soccer, le comique expert en arts martiaux chinois n'est pourtant pas à son premier film. Véritable star à Hong Kong, il livre en 2004 son septième film derrière la caméra, un nouvel hommage à son maître spirituel Bruce Lee. Crazy Kung-Fu raconte donc les tribulations d'un apprenti gangster se retrouvant au cœur d'une guerre entre vrais gangs dans le Shanghai des années 40 dans lequel nous retrouvons aux côtés de Chow tout une partie du casting de Shaolin Soccer comme Lam Chi-chung, Danny Chan, Tin Kai-Man ou encore Chiu Chi-ling. La réalisation jackiechaniesque (ou plutôt celle de Sammo Hung, par ailleurs très impliqué lors du tournage) mêlée à l'absurde bourré d'effets spéciaux propre à Chow donne au final un long-métrage exaltant, merveilleusement bien rythmé, le plus souvent hilarant mais surtout époustouflant, les chorégraphies de Sammo Hung et Yuen Poo-Wing étant visuellement impressionnantes, en témoignent ce combat entre trois guerriers shaolin et une cinquante de sbires, cet affrontement surréaliste contre deux musiciens-tueurs plutôt habiles avec un guqin enchanté ou encore l'affrontement final envers mille hommes à faire pâlir Matrix Reloaded. Véritable dessin animé live, le film est truffé de références au cinéma américain comme Bib-Bip et Coyote, Les Incorruptibles, Shining ou encore Le Parrain et se voit même parfois parsemé de chorégraphies improbables donnant au film un ton indéniablement jovial et décomplexé. Prônant encore une fois les valeurs ancestrales du kung-fu tout en s'amusant, Stephen Chow livre ici un joyeux bordel hilarant, visuellement réussi mais surtout bourré de combats chorégraphiés à la perfection, faisant de Crazy Kung-Fu un divertissement hautement recommandable pour les fans du genre.