Lorsque Jacques Bral lui a proposé le scénario et annoncé qu'il fallait tourner immédiatement, Eddy Mitchell s'est lancé dans l'aventure en dépit d'un agenda très serré et d'une tournée en cours. Pendant le tournage il dut mener de front sa carrière d'acteur et celle de chanteur, jouant dans la journée, chantant sur scène le soir.
Le nom de Jean-Pierre Melville revient souvent chez le spectateur d'Un printemps à Paris comme le référence principale du cinéma de Jacques Bral. Le réalisateur donne son avis sur cette filiation:"On cite souvent son nom à propos de ce film. Mais je pense que Jacques Audiard est plus melvillien que moi.(...) Melville n'est pas structuraliste. On me compare à lui peut-être à cause de l'apparence externe. En tout cas, je l'aime beaucoup et je prends ça très bien."
Film criminel, polar, film noir, film policier? A quel genre Un printemps à Paris appartient-il? Réponse de son réalisateur Jacques Bral:"Il ne faut pas confondre polar, film noir et thriller. Un polar raconte l'intrusion d'un élément imprévu dans une vie, un contexte normal. L'individu confronté à cette situation voit sa vie s'enflammer, ce qui révèle les mécanismes obligatoires du contexte social, économique et individuel. J'ai d'abord été consommateur de polars et j'en ai tourné deux: Polar et Un printemps à Paris. Le film noir se situe dans un contexte de polar, mais privilégie les états d'âme, le décalage des individus par rapport à leur contexte, même quand tout va bien, plutôt que l'intrusion du hasard, d'un élément imprévu qui servirait de préambule à un polar. Le thriller est un genre qui englobe les deux autres, de façon plus vaste, en allant plus loin. C'est un mélange des genres dans lequel tout peut s'introduire: comédie, drame, action, humour, burlesque, mélodrame".
Le scénario de Un printemps à Paris a considérablement évolué au fil des réécritures, des changements au cours du tournage puis au stade du montage. Jacques Bral explique ses méthodes d'écriture:"Il y a sept versions du scénario pour s'adapter aux conditions. J'ai improvisé parfois, par rapport à la situation, car il arrive souvent qu'on ait des choses qu'on ne voulait pas et qu'on n'ait pas des choses que l'on voulait. Je passais mes nuits à tout recomposer pour avancer."
Douze ans ont passé entre Un printemps à Paris et Mauvais garçon, le film précédent de Jacques Bral. Le cinéaste explique cette absence:"Durant cette période, j'ai écrit des scénarios. Pour moi et pour d'autres...J'ai toujours fonctionné comme un artisan."
Le film est dédié à Karl-Heinz Shafer, qui fut le compositeur de Jacques Bral d' Extérieur, nuit à Polar. Le réalisateur précise:" Pour Un printemps à Paris Karl-Heinz nous ayant quitté, j'ai, après une expérience malheureuse, contacté un de ses collaborateurs, Michel Gaucher, qui m'a été recommandé dès le départ par Eddy Mitchell. On a composé et monté la musique sur film terminé en un temps record."