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    Le Thé d'Ania
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Thé d'Ania" et de son tournage !

    Algérie ma douleur

    Said Ould Khelifa évoque le tournage en Algérie, avec de nombreux collaborateurs locaux : "L'équipe technique est constituée en majorité d'Algériens, des rescapés, en quelque sorte, de la décennie noire qui a coûté à ce peuple des dizaines de milliers de morts et autant de disparus... Il était important après cette macabre "diète" de leur remettre le pied à l'étrier (...) Les (rares) tournages en extérieurs m'émeuvent terriblement. J'enfouis ce sentiment. Mais je ne peux l'ignorer devant tant de gentillesse de la rue algéroise. Constamment disponible et patiente. Et dire qu'il y a peu, sortir un appareil photo dans Alger pouvait signifier tout "simplement" la mort. Aujourd'hui, il y a comme une fierté de nous accueillir ici, comme si l'on nous remerciait de les faire exister ainsi aussi ! Sous cet aspect. Loin de toute barbarie."

    Ascaride, de l'autre côté de la mer

    Le réalisateur se souvient avec émotion de l'arrivée d'Ariane Ascaride sur le tournage, en Algérie : "C'est dans cette atmosphère d'intense labeur (12 à 15 heures par jour) -la production n'ayant concédé que 28 jours de tournage- que débarque Ariane Ascaride. Un César de la meilleure actrice à Alger ! Un événement ! Mais Ariane, même sans Marius, est la même, l'humilité chevillée au corps. Les actrices algériennes, Rym Takoucht et Sonia Koudil, sont fières, mais ne se laissent nullement troubler. Ariane a aussi cette manie d'oublier des "choses" à Alger, comme par exemple, un nécessaire de maquillage, tout neuf, qui fera monter les larmes aux yeux de Rachida, la maquilleuse..." L'actrice avait déjà tourné dans un film consacré à l'Algérie : L' Autre Côté de la mer de Dominique Cabrera (1997).

    La terre a tremblé

    Said Ould Khelifa parle d'un événement très particulier, aussi inattendu que douloureux, survenu pendant le tournage, le 21 mai : "L'équipe finissait de ranger le matériel. Une partie de la journée de travail était bouclée (...) Il est 19h30. Dans deux heures, on attaque le tournage de nuit. Je monte au 4e étage de notre immeuble-studio. Et soudain, un vacarme effroyable. Tout vacille. Un séisme ! Quelques secondes. Une éternité. Une fois dans la rue, je retrouve l'équipe technique. On décide d'annuler la soirée (...) Avec ma scénariste Lou Inglebert, on décide de modifier le scénario pour ne pas retourner dans cet immeuble (...) Nous apprendrons que le tremblement de terre, "ezzilzel" comme on dit en Algérie, a fait des milliers de victimes. Nous reprenons le tournage au rythme des répliques, souvent violentes. Mais personne n'a jeté l'éponge. Je saurai, bien plus tard, que la plupart des techniciens algériens, s'étant retrouvés sans murs et sans toit, ont passé les nuits suivantes qui dans une voiture, qui dans une tente, ou carrément à la belle étoile avec leur famille, dans les cours d'école transformées en centres de transit (...) Il fallait terminer ce film pour les victimes du séisme de Boumerdès aussi ! Ce qui fut fait, avec le sourire retrouvé et sans un jour de dépassement !"

    Le réalisateur

    Le Thé d'Ania est le deuxième long métrage du réalisateur algérien Said Ould Khelifa après Ombres blanches, primé au Festival d'Amiens en 1991, mais inédit en salles. Il a commencé par travailler comme journaliste, en Algérie de 1969 à 1989, puis en France. Il est également metteur en scène de théâtre.

    Adaptation

    Le thé d'Ania est inspiré de Sommeil du mimosa, un récit d'Amin Zaoui publié en 1999. Après avoir enseigné la littérature à Oran, cet écrivain est contraint de quitter son pays au milieu des années 90 : il est alors accueilli par le Parlement international des écrivains, à Caen. Depuis, il a pu de nouveau se rendre dans son pays, où il travaille comme conservateur de la bibliothèque nationale d'Alger.

    D'une lumière à l'autre

    Pas moins de trois chefs-opérateurs ont été successivement engagés pour le film, en raison des aléas du tournage. Le réalisateur se souvient : "Avec Jacques Besse, la discussion tourna autour de la peinture scandinave et Michelangelo Antonioni. Jacques ne savait pourtant pas que dans ma prime adolescence, j'ai été secoué par La Notte du maestro italien ! Charlie Van Damme, pour sa part, m'emmena vers les sourds rivages de Chostakovitch (...) Et puis boum ! De retour de l'ultime repérage à Alger, Charlie découvre que les efforts (surhumains) prodigués sur un précédent film qu'il venait juste de terminer (entre Tunis et Alger) ont eu raison (momentanément, Dieu merci) de certains de ses ligaments [Le Soleil assassiné d'Abdelkrim Bahloul] (...) C'est donc la panique, à trois semaines du premier clap, le film se retrouvait sans personne à la caméra ! (...) On me glisse un nom, Marc Konninckx ! Il a 24 heures pour donner sa réponse. Il lit. Banco ! Nous partons pour Alger. Marc revient de Syrie, il découvre Alger."

    Chauffe, Marc !

    La musique du Thé d'Ania a été composée par l'un des rois de l'accordéon diatonique : Marc Perrone. Né en 1952, ce fils d'immigrés italiens s'est essayé avec succès à tous les styles du musette au folk en passant pas le jazz. On l'entend -et on l'aperçoit- dans plusieurs films de Bertrand Tavernier : La Vie et rien d'autre et L 627.

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