Une comédie hollywoodienne considérée comme un modèle du genre, peut-être la meilleure. Il y a tout d’abord cette idée lumineuse et surprenante de faire intervenir un ange, envoyé du ciel pour essayer de mettre de l’ordre sur terre, et gérer l’envie de suicide d’un humain, notre héros. Le sujet a déjà été abordé au cinéma, mais l’angle d’attaque est très original, très astucieux, et dans la dernière demi-heure devient très profond, voire philosophique. C’est toute la force du film qui démarre comme une comédie légère, un peu déjantée , speedée, assez classique , mais qui bascule dans sa dernière partie vers une réflexion assez profonde :que faire de ses ambitions de jeunesse qui n’ont pas abouties ?, quand peut-on considérer que l’on a raté sa vie ? mais est-ce que l’individu est bien apte à analyser la qualité « intrinsèque » de sa propre réussite .Tous les twists et retournements générés par l’ange sont alors passionnants, parce que finalement on découvre la vérité de ce qu’avait créé et engendré le héros. L’angle de vision est totalement opposé, des actes qui apparaissaient anodins : prêter de l’argent à un aubergiste, sauver la vie d’un enfant qui se noie, deviennent des actes fondamentaux, indirectement, peut -être plus importants que de ne pas avoir le destin que l’on voulait : i.e. ne pas pouvoir faire de grands voyages et découvrir le monde . Le film bénéfice aussi de la formidable interprétation de James Steward, grand dadet déglingué, un air de M. Hulot ou Buster Keaton, qui alterne naïveté, grandiloquence, pantomime, qui tient là son meilleur rôle, avec sa très belle épouse, jouée par la star Donna Reed, un peu oubliée aujourd’hui , mais magnifique, pleine de charme , de gentillesse ,de compassion, et de bienveillance pour son mari stressé et souvent « looser ». Ses regards pleins d’amour et de tendresse, sont un must du genre. Une qualité de réalisation parfaite, une utilisation du noir & blanc à merveille, font effectivement de ce film culte, un « must »