Hôtel du Nord de Marcel carné n'est pas de ces films de postures ! Ici, on parle vrai, non pas pour déclamer de grande vérité, ou pour établir de grands principes, non, on ne pavane pas de cela dans ce coin là. Hôtel du Nord est plutôt du genre à vouloir restituer la splendeur de cette vie de quartier, de son phrasé, de sa gouille, à nouer des destins, le tout, dans une joie et une tristesse folle ...
Pour moi qui aime tant les conversations entremêlés lors de grand gueuletons je suis ici servis, d'entrée de jeu qui plus est. On mange, on boit, on se chambre, on rigole, on cause de nos vies et de celles des autres, certaines associations viennent se graver quelque part, ici et là, un peu comme celle-là : " - C'est pas de la peur, mais des souvenirs ". Que dire de plus ? Toutes les mentions sont là, sans trop en raconté, il y'a tant de justesse dans tout çà.
Je pars un peu dans touts les sens il vrai lors de ses quelques lignes. Car avant d'entrée dans cet Hotel et de nous retrouver autour de cette table, il y'a un autre petit voyage tout aussi somptueux à voir. Je parle bien sur de ce canal, de ce banc, dans ses envolées avec caméra que l'on redécouvrira plus tard, dans son final. Si les personnages sont si étourdissants, le cadre à aussi son mot à dire.
Pour poursuivre vers nos protagonistes, ils et elles ont de la gueules ! Au propre, comme au figuré. La vie passe par la mort et la mort par la vie, personne ne fais de chichi là-dessus, une génération fragile et forte de ses capacités et de ses errances qui ne cessent de se hisser vers des triangulations émotionnels qui dans le sang et la pensée raconte tout un panorama de tronches inoubliables.
Edmond / Paulo / Robert, ou peu importe le patronyme qu'il dessert tiens d'office le pompon à ce petit jeu. Renée, Raymonde, Louise, Adrien et Prosper, comme tout les autres sont également saisissant.
Marcel Carné contemple homme et femme qui émette des souhaits, réprouvent, chutent, se relèvent, qui vivent et qui meurt avec poésie et donc Art, dans une rêverie immortelle car réelle.
" - Le bonheur et vous sa fait deux. "
J'en reviens à sa sincérité, à sa pudeur aussi, jamais un " - Je t'aime " n'aura été aussi soumis à une désinvolture et un à un sens profond pour répondre autant de sa tendresse que de sa tristesse. On esquisse un sourire et voilà qu'un autre sentiment lâche à coté. J'aime que l'on se foutent des convenances, de registre, d'idée en la matière pour complètement embrassé fiévreusement et ceux à bras le corps ce franc parler qui raconte tout. Je me répète, je le sais, mais que c'est beau !
Un classique !