Le monde est beau, tout le monde il est gentil.
Je n'ai pas vu « Kirikou », mais je pense que le côté niais de la foi en l'humanité et l'amitié devait être traité de la même façon !
Ici, on subit un précis de philosophie où l'on doit ingurgiter que les différences, l'amitié virile, l'amour des mères et la méchanceté des bourgeois sont dans l'ordre des choses.
Manque de pot, pour des gamins des Champs Elysées venu avec leur parents du 16ème, le message n'a pas eu l'air de passer, en tout cas moins avec la civilisation arabe qu'avec le gentil petit noir.
Il faut dire que pour les adultes, le message est tellement téléphoné et tellement mis à mal par toutes les actualités (toutes les régions du monde étant concernées, on ne peut parler que d'une certaine mentalité française, qui est sûrement la plus ouverte sur ce sujet !) que le film est carrément nul.
Pour les enfants, les longs monologues en arabe, le (très) peu d'action et l'absence obligatoire de valeur, de suspense ou de compétition (notamment la scène des deux portes) finit par être simplement fade. Sans parler de la lenteur et de la longueur du film, carrément difficile pour un dimanche après-midi. Donc on voyait quelques décrochages, mais les applaudissements de la fin ont du rassurer les fans. A moins que les bambins étaient content de sortir enfin ?
Cela dit, les enfants sont surpris et tenus en haleine par le « look » de l'image de synthèse et l'abondance de couleur omniprésente d'un bout à l'autre. Mais aussi par la voix discordante de Timsit et de son personnage infect (au grand cour évidemment) qui donne un petit relief à cet océan de guimauve.
Techniquement, l'apparence de l'image en 3D « plat » par rapport à de l'animation traditionnelle n'est pas gênante, le réalisateur a gardé son esthétique et sa créativité au point que la scène de l'arbre et de la ville nous donne encore quelques ombres « chinoises ». Seules quelques fonds à l'ancienne et certains mélanges colorés malheureux abîment la poésie de l'ensemble.
Mais le discours général est tellement niais et adulte à la fois que l'on se lasse du spectacle pour entendre la voix monotone des protagonistes tellement démonstrative que l'on a parfois pas besoin de regarder les images. Sans doute un comble pour des images animées. On est loin en tout cas du côté bon enfant de son premier film.
Plutôt décevant et mal tombé.
NOTA : la projection était en numérique, et avec les nombreux aplats ainsi que la finesse « naturelle » de l'image 3D, on prend son pied. Enfin un écran 100 fois plus grand que le meilleur Home Cinema mais 1000 fois plus net ! Sans parler du son carrément spatial.
Le vrai cinéma a encore de beaux jours devant lui.