Les Conséquences de l'amour a été présenté en Sélection officielle, en compétition, au 57e festival de Cannes, en 2004. Le Film a par ailleurs décroché le Grand Prix du Festival du Film romantique de Cabourg.
Dans Les Conséquences de l'amour, il est question de la mafia, un thème maintes fois traité, comme le reconnaît le cinéaste : "(...) l'art américain a exploité jusqu'à la moelle tout l'imaginaire de la mafia américaine, en créant des chefs-d'oeuvre. Quant à nous, en Italie, nous avons refusé d'envisager le seul point de vue qui valait la peine d'être envisagé : le point de vue des mafieux, justement." L'originalité réside donc dans le personnage principal, un homme d'affaires qui travaille pour Cosa Nostra, et que Paolo Sorrentino ne qualifie pas de mafieux, mais plutôt de "sympathisant" : "Ceci m'a permis de le faire vivre dans deux univers à la fois. D'une part, puisqu'il y est culturellement étranger, il est terrorisé par la cruauté de la plus puissante organisation du monde. De l'autre, il en comprend les codes et les mécanismes. Nombreux, complexes et structurés."
Paolo Sorrentino se souvient : "J'étais à Sao Paulo au Brésil. Au bar d'un hôtel cinq étoiles. Dehors, il faisait quarante degrés; Je passais souvent par le bar et j'y trouvais immanquablement un homme d'une cinquantaine d'années, barbu, ventru et buveur de bière. Un homme d'affaires plutôt élégant. A l'extérieur, il y avait le Brésil, mais il ne s'en était pas aperçu. Hébété, il regardait sa bière et le télévision en attendant Dieu sait quel rendez-vous d'affaires. De cette observation est née l'idée du film. D'une curiosité qui devenait obsessionnelle : que font tous ces hommes d'affaires dans les hôtels aux quatre coins du monde ? A quoi pensent-ils durant ces silences infinis, égarés dans des bars faussement accueillants et pourtant hostiles."
Connu en Italie comme metteur en scène et comédien de théâtre, Toni Servillo, dont la composition d'homme d'affaires mystérieux a été très remarquée sur la Croisette, était déjà le héros du premier long-métrage de Paolo Sorrentino, L'Uomo in più. C'est aussi l'acteur fétiche d'un autre réalisateur napolitain, Mario Martone. On retrouve d'ailleurs au générique des Conséquences de l'amour un fidèle collaborateur de Martone, le chef-opérateur Luca Bigazzi.
Le cinéaste a fait appel à deux comédiens au nom mythique : Olivia Magnani et Adriano Giannini. La première, qui avait fait une apparition dans La Vie silencieuse de Marianna Ucria, est la petite-nièce d' Anna Magnani, inoubliable interprète de Rome ville ouverte et Mamma Roma. Le second, aperçu en directeur de musée dans Ocean's twelve, est le rejeton du comédien Giancarlo Giannini, qui tourna notamment dans L'Innocent de Visconti, Lili Marleen de Fassbinder et les films de Lina Wertmüller.
Le cinéaste donne des explications sur le titre de son film, dont l'action se situe dans un paisible hôtel suisse. "La Mafia est ordonnée. La Suisse est ordonnée. L'hôtel est ordonné. Titta di Girolamo vit à l'intersection de ces trois prisons dorées : il ne peut être qu'un homme ordonné. C'est dans des situations pareilles que se présente, ponctuel au rendez-vous, le roi des désordonnés : l'amour (...) les amours se vivent et se surmontent par une trahison douloureuse, tandis que la possibilité d'un amour qui se révèle impossible a d'autres conséquences. des conséquences mélancoliques à condition de posséder une vive imagination. Mais notre Titta (...) n'a pas d'imagination. Dans ces cas-là (...) les choses deviennent tragiques. Et définitives. Ce sont les conséquences de l'amour, quand on n'a rien d'autre à disposition."