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josh
13 critiques
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5,0
Publiée le 12 novembre 2021
Trop aimé ce film : les acteurs, la musique, l'énergie poignante, la réalisation de Fatih Akin dont j'ai aussi aimé " De l"autre côté" "Julie en juillet" "Soul Kitchen" "In the Fade" et me tarde de trouver ceux que j'ai pas encore vus...
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas dans un conte de fées! On traine carrément dans les bas-fonds de l'amour, le caniveau du romantisme, là où ça tâche, ça colle, ça pisse le sang et j'en passe! Pas de gloire, ni de glamour ici... Et pourtant, il en émerge une certaine beauté, une pureté des sentiments, de ceux qui ne cherchent pas à séduire! Il faut accepter de se salir un peu pour aimer ce film, d'être déstabilisé pour en saisir la moelle et goûter pleinement ce désenchantement passionné!
Ours d’or au Festival de Berlin 2004, Head-on (Gegen die Wand) nous embarque dans l’histoire de Cahit et Sibel, deux Allemands d’origine turque que le mode de vie punk et destroy a durablement éloigné des attendus de leur famille. Engagés dans un mariage bidon afin que Sibel puisse gagner son indépendance, l’amour, le vrai, va finalement les rattraper. Parfois un peu long, parfois un peu froid dans sa mise en scène et dans la construction de ses personnages, le film offre néanmoins un regard inattendu et singulier sur la diaspora turque en Allemagne.
Très bon film, le duo d'acteur est excellent, on perçoit comme un investissement à hauteur de leurs histoires personnelles ? Bravo au réalisateur de montrer toute l'hypocrisie de la morale religieuse (et ce toute religion confondue)
Sibel Kekilli, ex actrice pornographique turque rejetée en raison de ça par sa communauté, semble quelque peu incarner ici son propre rôle : celui d'une jeune femme voulant échapper au poids du mariage et des traditions, mais qui en se rebellant semble aller trop loin dans l'excès inverse : sexe, drogue, alcool etc... Ce film part bien dans sa rencontre improbable avec un alcoolique suicidaire qu'elle encouragera à un mariage blanc, et les deux acteurs sont doués. On aurait presque pu croire que les sentiments naissants entre eux poursuivraient une logique constructive et positive formant un tout cohérent. Malheureusement des événements aberrants, voire tordus, cassent une histoire qui sans ça aurait pu sembler nettement plus harmonieuse ou romantique.
Un beau film qui questionne la place des turcs-allemands plus vraiment à leur place dans leur pays d'origine mais pas complètement intégré en Allemagne. Mais si la situation sert de background, qu'on se rassure c'est loin d'être là le plus important. On suit donc le parcours de deux êtres meurtris par la vie qui ont une chance par leur rencontre d'enfin sortir du marasme. Et c'est une belle histoire et un beau portrait de femme ainsi qu'un magnétique premier rôle masculin qui se dégagent de la fange du début du film.
Ce film est vraiment prévisible. Je trouve qu'il faut le diviser en 2: la 1ère partie jusqu'à ce que Cahit aille en prison est chiante et prévisible. Par contre à partir du moment où Sibel part en Turquie, le film devient excellent et à certains moments choquant. Il dénonce les sales mentalités, les difficultés pour une jeune femme qui veut profiter de la vie et qui se heurte aux mentalités arriérées et machistes. Certains passages font vraiment mal au coeur... c'est un film qui vous laisse révolté, en colère. La fin est un peu triste et réaliste.
Un film racé, sanguin, tendu, bouleversant, admirablement mis en scène, écrit, interprété. Un pur joyau au sein du cinéma contemporain, une véritable petite bombe, légitimement récompensée à Berlin.
Pour son cinquième long métrage, Faith Akin va décrocher la timbale avec l'ours d'or au Festival de Berlin en 2004 ce qui lui permettra d'acquérir une réputation de jeune auteur prometteur . Son film est une grande et belle histoire d’amour ayant pour toile de fond la communauté turque allemande et les problèmes d'intégration de ses ressortissants. Cahit est un quadragénaire qui n’arrive pas voir d’autres horizons que sa bouteille de bière depuis la mort de sa compagne. spoiler: Le hasard d’un séjour à l’hôpital va le mettre en relation avec la toute jeune Sibel qui multiplie les tentatives de suicides car elle n’arrive pas à sortir du carcan imposé par sa famille pour vivre librement sa sexualité. Ces deux-là dont les énergies marchent souvent à contre sens vont faire un bout de chemin ensemble suite à un mariage arrangé. La jeune femme vit une sexualité débridée tout en témoignant une affection certaine pour son mari de circonstance. Leur relation platonique va progressivement virer en amour fou, Cahit comprenant au travers d’une jalousie galopante la place prise par la jeune femme dans sa vie. Alors que tout semble devoir les rapprocher définitivement, le drame qui couvait va les séparer pour longtemps. Bannie de sa famille alors que Cahit purge sa peine de prison, Sibel va tenter de se refaire une nouvelle vie avec sa tante à Istanbul. Mais la relation vécue avec Cahit l’a marquée au fer rouge et il lui est désormais impossible de vivre hors de la marge. Après une longue déchéance qui la mènera au bord de la mort la jeune femme rentrera dans le rang . Le retour de Cahit n’y changera rien. Faith Akin réussit grâce à une direction d’acteurs impeccable à nous faire croire à cet amour impossible. Le tour de force est de proposer un mélodrame sans jamais tomber dans les recettes faciles du genre qui consistent à jouer systématiquement sur la corde sensible. On peut comparer “Head-on” au “Sue perdue dans Manhattan” d’Amos Kollek qui charrie les mêmes émotions brutes, propres à nous faire aimer ces personnages en équilibre précaires dont la vie peut basculer à tout instant. Comme Anna Thomson avait été la révélation du film de Kollek, la jeune Sibel Kekilli, allemande d’origine turque, sera le symbole de la libération pour toutes ses compatriotes qui vivent souvent encore plus corsetées que les jeunes filles en Turquie. Etrangement l'histoire de la jeune actrice se confond par certains côtés avec celle de l'héroïne, car pour échapper à son milieu et subvenir à ses besoins elle a fini par jouer dans quelques pornos allemands. Inutile de narrer par le menu les tonnes d'injures et de menaces qui lui sont tombées dessus après le court moment de gloire généré par sa formidable prestation dans le film. Akin dénonce sans coup férir l'hypocrisie de ces positions extrémistes dans une scène où le frère de Sibel avec ses amis, très à cheval sur la vertu de la jeune femme, clament sans vergogne leur goût immodéré pour les bordels où satisfaire leur besoins avec des femmes musulmanes ne les gêne plus dès qu'elles ne sont pas de leur entourage. Enfin pour finir il faut saluer la performance d'Unel Birol comédien expérimenté très touchant avec sa bobine cabossée à mi-chemin entre celle d'Yves Simon et celle de Jean-Louis Aubert. Du cinéma comme ça, on en redemande.
Excellent film que je regrette de n'avoir pas regardé plus tôt! Film passionnant dès les premières minutes avec ces deux personnages atypiques dirons nous! C est ce qui intrigue au début de l histoire quand ils se rencontrent: On se demande bien comment vont ils parvenir à s entendre! Lui est tellement sauvage qu on ne l imagine pas changer et encore moins pour une femme vu comme ils les méprisent! On le sent ensuite de moins en moins indifférent voire même jaloux ce qui le rend attachant, chose inimaginable au début du film! Voila pourquoi j ai adoré ce film, il aura su me prendre par surprise. Le metteur en scène, Fatik Akin en qui j avais entière confiance, m a encore une fois bien bluffé, il a su prendre son temps pour rendre attachants ces deux personnages pour mieux nous émouvoir par cette histoire de mariage arrangé qu on pensait voué à l échec vu la personnalité de ces deux loustics! On en apprend aussi un peu plu sur la population turque en Allemagne et la aussi, le metteur en scène est très pédagogique et ne tombe pas dans la facilité, dans l émotion facile, il laisse le spectateur observer et se faire une idée. Bref, un film admirable de bout en bout ou je n'ai pas vu le temps passer grâce à un scénario vraiment top et à la mise en scène efficace. Admirable je vous dis!
Récompensé d'un Ours d'or à la Berlinale de 2004, "Head-On" est une sorte de romance moderne et réaliste. Pas d'excés ni de niaiserie ici, l'ambiance y est résolument pessimiste et sombre avec deux "tourteraux" loin des stéréotypes à la "Roméo et Juliette". Bien qu'elle fasse parfois du surplace, l'intrigue est bien écrite et les acteurs remplissent parfaitement leurs rôles (mention pour Birol Ünel). Le choc des cultures n'est montré que timidement mais pose une touche bénéfique d'"exostisme" au film. Violent et doux, beau et triste, "Head-on" est un bon long métrage germano-turc.
Sans aucun pathos ,Fatih akine enchaine très habilement les scènes contribuant à faire monter progressivement la puissance du film pour le faire passer de la comédie social au début au mélodrame à la fin. Si l’histoire est doublée d’une description de la situation des Turcs en Allemagne, rien n’est cependant jamais appuyé ou démonstratif et si le poids des traditions turques est montré, le cinéaste ne s’y attarde que le temps nécessaire et pour le besoin de l'histoire du film centrée sur les deux personnages principaux, évitant ainsi d’en faire un pensum sociologique. je reprocherai cependant au cinéaste d’être presque trop efficace et narratif et à son film de manquer un peu de supplément d’âme. Pour faire une comparaison avec un cinéaste français qui pratique le même genre de cinéma et lui ressemble ,Tony Gattlif filme plus de scènes ou il ne se passe pas grand chose sans trop faire succéder les évènements les uns aux autres ( faisant ainsi que ses films dégagent une poésie qui manque un peu au cinéma de fatah Akine)
Jusque-là réalisateur de petits films où dans lesquels il exerçait son style inspiré du néoréalisme, Fatih Akin réalise un long-métrage sur thème qui allait devenir son sujet de prédilection, le choc des cultures turco-germaniques, à travers une histoire d’amour à la dramaturgie somme toute assez classique. Entre Cahit, un quadragénaire ayant intégré la société allemande via sa culture underground punk et devenu dépressif suicidaire, et Sibel, âgé d’une vingtaine d’année et victime du traditionalisme exacerbée de sa famille, la relation va peu à peu passer d’un protectorat presque paternaliste à un amour fusionnel jusqu’à une séparation qui les renverra, malgré eux, vers les destins qui leur semblaient initialement réservés. Si le fatalisme nait dans le dernier tiers du film, c’est aussi malheureusement celui qui est le moins passionnant. Comme ce sera d’ailleurs justement le cas trois ans plus tard dans le très beau De l’autre côté, c’est en effet en envoyant ses personnages en Turquie que son scénario perd toute sa pertinence et s’éloigne de cette problématique si délicate qu’est la modernisation d’une culture conservatrice. Portée par une bande originale mêlant rock’n roll et musiques turques, la passion dévorante entre les deux personnages profite en plus d’une mise en scène ardente, dont l’inventivité s’éloigne des codes classiques et romantiques du genre pour l’intégrer mieux encore dans la violence de la réalité à laquelle sont confrontés ces immigrés.
Fatih Akin veut montrer les trois facettes de l'émigration turque, allemande, germano-turque et turque avec évidemment le poids de la culture confronté à l'occident. Si les 2/3 sont réussies la troisième partie reste la moins aboutie. Le poids des traditions turques n'est qu'à peine effleuré et surtout la conclusion n'est pas très logique. Néanmoins ça reste un beau et bon film, dommage que le côté rock'n roll ne soit pas assumé jusqu'au bout. A voir.