Les réalisateurs Michel Khleifi et Eyal Sivan ont voulu "arpenter leur terre ensemble, entendre avec l'oreille de l'autre et s'approcher, chacun grâce à l'autre, de ceux que la crainte sépare. Comprendre. Faire la part du voulu et du subi. Distinguer les rêves des hommes et les dossiers politiques. Entendre dire ce que l'on voulait oublier. Se nommer en écoutant l'autre. C'est en cela que ce voyage à la recherche d'une paix possible et d'une vie ensemble est pour tous initiatique."
La parole aux deux cinéastes :"Au-delà des appartenances tribales dans lesquelles nous ne nous reconnaissons pas et forts de notre expérience commune, nous avons décidé ensemble de retourner au pays pour le re-trouver, le re-découvrir et dévoiler la réalité géographique et mentale dans laquelle vivent aujourd'hui les hommes et les femmes de Palestine-Israël. La ligne de démarcation du plan de partage pour la Palestine, dessiné et voté par l'ONU en 1947, est le point de départ du dispositif cinématographique de ce film. Il nous lance un défi documentaire et celui d'une aventure humaine. Le long de cette route qui n'existe pas et que nous avons choisi de suivre au-delà des idées pré-établies, nous désirons filmer les hommes et les femmes, les lieux, les histoires et les géographies, une somme de choses non encore dévoilées. Pris par le hasard des rencontres, nous voulons donner la parole à ceux et celles qui sont les oubliés des discours officiels, mais qui constituent pourtant les bases des deux sociétés, ceux aux noms desquels les guerres se font."
Les réalisateurs ont souhaité construire un "acte filmique, qui résiste à l'idée que la seule chose que puissent faire ensemble les Israéliens et les Palestiniens, c'est la guerre, la guerre jusqu'à ce que l'autre disparaisse."
Eyal Sivan a réalisé en 1999 un documentaire, Un specialiste, portrait d'un criminel ordinaire. Ce documentaire, tiré d'un procès fleuve de plus de 500 heures, évoque l'audition, le jugement et la condamnation d'un hommes clé de l'appareil d'Etat nazi, Adolf Eichmann, capturé en Amérique du Sud et jugé en Israël en 1962.
Le conflit israélo-palestinien a fait l'objet de nombreux documentaires et films, parmis lesquels Intervention divine de Elia Suleiman, Aqabat-jaber, paix sans retour et Izkor du réalisateur Eyal Sivan; mais aussi Le Mur de Faouzi Bensaïdi, présenté en sélection parallèle au Festival de Cannes 2004.