Mon fils à moi a remporté le prix du meilleur film lors du Festival du film de San Sebastian qui s'est tenu du 21 au 30 septembre 2006. Le film de Martial Fougeron est arrivé ex-æquo avec Half Moon de Bahman Ghobadi.
Mon fils à moi est le premier long métrage de Martial Fougeron. Le réalisateur avait réalisé un court métrage en 1998 intitulé Je vois deja le titre.
Martial Fougeron a d'abord écrit le scénario de Mon fils à moi avant de penser aux acteurs. Une fois l'écriture finalisée, le réalisateur a proposé le rôle de la mère à Nathalie Baye qui a immédiatement accepté.
Mon fils à moi est le premier film de Victor Sévaux. Pour son premier rôle, le jeune acteur incarne un enfant dont la relation avec sa mère (Nathalie Baye) est plus qu'ambigüe. De l'amour à la haine, il n'y a qu'un pas...
Martial Fougeron avait une image de Nathalie Baye " très forte, très engagée dans ses rôles, mais également l'image d'un sourire, d'un très beau sourire. " Le réalisateur souhaitait travailler avec l'actrice car il pensait qu'elle serait très convaincante et assez inattendue dans ce rôle très dur. Il avoue ne pas avoir été déçu, et avoir découvert chez elle une vraie violence.
Nathalie Baye a accepté le rôle car l'histoire la touchait beaucoup. L'actrice, qui a fait partie d'une association pour la protection de l'enfance, a pu s'inspirer des rencontres qu'elle y avait faites. Elle y avait notamment rencontré des pédopsychiatres qui lui avaient parlé de ce comportement de mères, et de leur amour excessif, voir destructeur, pour leur enfant. L'actrice précise que " tout le monde a une part de violence, mais certaines mères n'arrivent pas toujours à la contrôler. Elles sont tellement convaincues de leur sentiment, du bien fondé de leur amour pour leur enfant qu'elles ne voient pas le mal qu'elles peuvent faire. " Ce rôle de mère déstructive est une première pour Nathalie Baye qui n'avait jamais incarné un personnage aussi violent et aussi sombre.
Lors du tournage de Mon fils à moi, Martial Fougeron a choisi de rester le plus possible dans la maison avec ses occupants afin d'accentuer le sentiment d'enfermement et la sensation de huis clos. Ce qui renforce la tension tout au long du film.
Le réalisateur, Martial Fougeron, avoue avoir toujours été sensible aux histoires d'amour excessif, et aux histoires de mères dévorantes. Il précise que " Ces débordements découlent d'ailleurs souvent d'un bon sentiment "j'aime mon enfant", "je fais tout pour lui", "il est toute ma vie. Certaines de ces mères sont parfois violentes physiquement avec leur enfant quand il n'atteint pas les objectifs qu'elles ont elles-mêmes fixés. " Mais Martial Fougeron et la coscénariste Florence Eliakim ont choisi de remplacer les agressions physiques par une violence plus discrète, au départ moins palpable, car psychologique et nimbée d'amour, et donc plus difficile à décrypter pour un enfant.
Il existe dans Mon fils à moi, une véritable interactivité entre le film et le public. Le réalisateur ne donne pas d'explications quant au comportement de la mère, c'est au public d'imaginer les raisons, l'avant et l'après. Pour Nathalie Baye, " on découvre l'histoire comme on découvre un fait divers. C'est audacieux. On arrive au moment crucial où le processus de sa folie s'accélère. La mère ne supporte pas que son fils lui échappe. C'est son homme. " Une manière de plonger d'emblée le spectateur dans le film et dans la folie de la mère.