La parole au réalisateur Vincent Pluss: "J'ai toujours été intrigué par une façon de travailler dans l'instant, en acceptant et en intégrant les contraintes, les surprises et les émotions du moment. [...] Nous avons élaboré un scénario de quatre pages, simple et précis, j'aimerais dire essentiel, qui contenait les ressorts narratifs du film. Avec les scénaristes, présents sur le tournage, nous avons surtout cherché à poser des problèmes aux personnages. Avec les acteurs, la mission a été de les résoudre. Je cherchais une manière de travailler proche de la vie, avec l'envie d'être créatif très simplement, avec ce que l'on a à disposition, là, maintenant, c'est-à-dire nous-mêmes, le soleil, notre inspiration, nos doutes et notre lien au sujet du scénario".
Le réalisateur a laissé une grande part d'improvisation et donc de liberté à ses acteurs. Le script était à peine rédigé : un canevas de deux ou trois pages, pas plus. Aux acteurs ensuite de "réagir". "Pendant la préparation, on a été intégrés au processus d'écriture, les scénaristes et Vincent nous proposaient un canevas [...]" déclare Céline Bolomey. "Ils nous ont proposé de réagir à ça: donc on a commencé à poser des questions sur les personnages et leurs réactions, et finalement on les construisait avec eux, avant le tournage. Et un jour, lors d'une séance de travail, on les a confrontés en improvisation par rapport à ce qu'on connaissait de chacun".
La totalité du film a été tournée en DV, d'un commun accord entre le réalisateur Vincent Pluss et Luc Peter, son cameraman. Ce dernier explique ce choix: "je tourne toujours en DV, j'aime bien travailler avec cette légèreté, avec cette discrétion, d'être très vite oublié, et de pouvoir passer partout, d'une voiture à l'extérieur, d'une chambre à l'autre. Elle présente l'avantage d'être aussi lumineuse, et elle a la flexibilité que le sujet demandait.Tout en fait était très vif, très en mouvement".
On dirait le sud a été récompensé par de nombreux prix dans divers festivals. Il a obtenu le Prix du cinéma suisse 2003 comme meilleur long-métrage de fiction; le Grand Prix du Séoul Film Festival 2003; le Grand Prix du jury du Festival International du premier film d'Annonay en 2004.