Après le suicide de cinquante-quatre lycéennes, la police japonaise enquête. Est-ce un club de suicide ou est-ce une conspiration bien plus importante ? Repéré dans de nombreux festivals et ayant acquis depuis une réputation de film bien gore et dérageant, ce film réalisé par Sion Sono et sorti en 2001, n'est, plus de vingt ans après, plus aussi choquant. Enfin si, bien-sûr, la scène d'ouverture ne laisse par exemple pas indifférente mais les effets spéciaux ont tout de même bien vieillis. Néanmoins, le film n'est pas qu'effets gores pour choquer le spectateur, non, c'est bien plus que ça, notamment grâce à un scénario qui n'est pas aussi manichéen qu'il n'y parait. Au premier abord, on pourrait pourtant penser que le réalisateur cherche avant tout à faire passer un massage moralisateur dans un pays où le taux de suicide est particulièrement élevé. L'individualisme des jeunes de plus en plus renforcé par la société de consommation les pousseraient au suicide. En réalité, ce n'est pas aussi simple, il faudrait tout d'abord comprendre un peu plus le contexte du Japon du début des années 2000 pour pouvoir pleinement analyser le film, et je ne suis pas là pour ça. Néanmoins, je peux tout de même dire que de nombreux points du film sont très intéressants, même si on ne connait pas ce contexte. En effet, nous voyons des personnages à la dérive pour certains, incapables de gérer une des plus grosses crises que traverse le pays. Des crimes sans être des crimes commis par des meurtriers sans en être non plus. Se suicident-ils en quête d'attention ? Sont-ils influencés par des messages subliminaux à une époque où le téléphone et Internet régissent le mode de pensée de la jeunesse ? Beaucoup de questions, quelques-unes resteront sans réponse mais le spectateur s'en fera son propre avis. Reste que, malgré la complexité de ces sujets, le film traine quelques-fois en longueur et notamment à cause d'un scénario, quelques-fois un peu bordélique, qui aurait malheureusement tendance à perdre son spectateur. "Suicide Club" est donc un film qui aura marqué son époque, de par ses images et ses sous-textes dont les derniers restent toujours autant d'actualité (sans pour autant, je le rappelle, être moralisateurs).