Lila dit ça est adapté d'un roman homonyme de Chimo, devenu un classique de la littérature érotique. Le réalisateur déclare au sujet de l'oeuvre : "Pour moi, "Lila dit ça" est avant tout une histoire d'amour entre une personne – Lila – qui débarque dans la vie d'une autre – Chimo – et lui raconte des histoires tellement crûes, osées, provocantes, qu'il ne peut pas s'empêcher d'entrer dans cet univers. Chimo s'embarque pour un voyage dont il ne connaît pas le cheminement. Et sans le savoir, Lila provoque un changement. Elle amène Chimo à changer sa vie. C'est une histoire d'amour passionnelle, mais sans déclaration d'amour au sens classique."
Contactée début 2002 par des producteurs italiens, détenteurs des droits du roman, la productrice Marina Gefter pensa en confier l'adaptation à Ziad Doueiri. Celle-ci s'explique sur son choix : "Tout le monde m'en disait du bien. Il habitait depuis 18 ans aux Etats-Unis, où il avait été le cadreur de Quentin Tarantino. Et avait appris une certaine élégance et une belle maîtrise de la caméra. J'ai vu son film West Beyrouth que j'ai trouvé touchant, émouvant. Je lui ai envoyé le livre et son enthousiasme m'a beaucoup plu."
Le cinéaste préféra transposer l'intrigue du roman, qui se déroulait à l'origine en banlieue parisienne, à Marseille. Il explique son choix : "J'ai vite réalisé que lesbanlieues parisiennes, avec leur code et leur psychologie m'étaient totalement étrangères. Et j'ai préféré aller tourner dans une région méditerranéenne, plus proche de mes racines. Je suis parti pour Marseille, en quête de ruelles étroites, avec des maisons les unes sur les autres et le linge qui pend. C'était aussi un choix esthétique."
Afin qu'ils appréhendent comme il se doit leurs personnages, Mohammed Khouas et Vahina Giocante ont assisté à la projection de trois "films-clés" proposés par Ziad Doueiri : Rusty James de Francis Ford Coppola, "pour la légèreté et l'insouciance des personnages", Leolo de Jean-Claude Lauzon, "un film très lyrique avec une voix off du début à la fin et de la musique partout", et The Ciment garden d'Andrew Birkin, "qui est un film sensuel et étrange". "En regardant ces films ensemble, on a posé la première brique qui leur a permis de construire leur personnage petit à petit. De façon organique et sansméthode à proprement parler" explique le réalisateur.
Cette scène a demandé beaucoup de préparation, comme l'explique Ziad Doueiri. "Dans le livre, c'étaitune bicyclette. Mais à deux sur une bicyclette, cela devenait dangereux (...) J'ai trouvé que le solex avait quelque chose de magique, avec ce moteur-cylindre posé sur la roue avant. Seul problème : c'est petit un solex pour être à deux dessus ! On a donc rallongé le châssis de 25 cm, on a rallongé le siège pour qu'ils puissent s'asseoir tous les deux, on a élevé leguidon et transformé le solex en engin hybride à la Harley Davidson. Ensuite, je voulais que la scène soit entièrement tournée en mouvement, sans un seul moment de caméra statique et en plan séquence (...) On a épuisé le steadycamer qui s'approche et s'éloigne, en zigzagantautour d'eux, pour donner cette liberté. Après, j'ai ajouté la musique de Air qui joue énormément sur l'atmosphère de la scène."