De guerre lasses a remporté le Prix du film de la paix au Festival de Berlin.
Laurent Becue-Renard s'est rendu en Bosnie, la dernière année de la guerre, comme responsable du magazine Sarajevo on line. A l'issue de ce séjour et du conflit, il a rencontré Fika, la psychothérapeute qui allait s'inscrire au coeur du film. Elle l'a invité à assister à une séance de thérapie de groupe qu'elle animait. Et c'est de là qu'est partie l'idée du documentaire.
Au bout de quelques mois, parmi les quinze femmes en thérapie, il n'en est resté que cinq pour lesquelles le cheminement de la parole était un processus en cours et visible. Laurent Becue-Renard se souvient : "Leur relation avec la caméra était totalement naturelle et mutuellement bénéfique. Elles ont donc été filmées jusqu'en fin de thérapie. Au montage, Sedina, Jasmina et Senada se sont imposées. Car chacune de son côté participait à l'ébauche d'une réflexion universelle sur la vie et l'amour, la violence collective, la disparition et le deuil".
Laurent Becue-Renard explique comment lui est venu le titre du documentaire : ""De guerre lasses" s'oppose au "Viva la muerte !" de tous les nihilismes, de tout ce qui nie notre humanité. Alors oui, nous pouvons être las de la guerre, d'une guerre en nous, une guerre pouvant parfois être si ancienne et pourtant demeurer encore tellement présente. Une guerre qui nous mine et que l'on voudrait extirper hors de soi pour enfin pouvoir vivre."