Coach Carter s'inspire de la vie de l'entraîneur Ken Carter qui entra dans la légende du basket-ball le 4 janvier 1999 en consignant la totalité de sa brillante équipe junior pour ses médiocres résultats scolaires. Les producteurs Brian Robbins et Mike Tollin mirent le projet en chantier et contactèrent Carter sitôt après avoir lu un article du L.A. Times sur son geste, aussi provocant qu'inédit.
Ken Carter, qui se décrit volontiers comme "un petit gars du Mississippi", a grandi dans une fratrie de sept soeurs et un frère. Après que sa famille se fut installée à Richmond, en Californie, Carter rallia l'équipe de basket du lycée, au sein de laquelle il joua de 1973 à 1977. C'est ce même établissement qu'il ferait entrer avec lui dans les annales de ce sport, en 1999.
Il avait imaginé un contrat dans l'intérêt des joueurs, afin que ceux-ci se sentent personnellement responsables de leur avenir, et pour leur inculquer le respect du à leurs coéquipiers. L'engagement signé par chaque jeune et ses parents stipulait que le joueur devait assister régulièrement aux cours, être toujours assis au premier rang, porter une chemise et une cravate les jours de match et avoir une moyenne suffisante pour prétendre à une bourse d'athlète.
Le tandem de producteurs Michael Tollin / Brian Robbins est déjà bien rodé dans le domaine des films sportifs, puisqu'on leur doit American boys, Radio, deux longs métrages où il était question de football américain, et Hardball, qui traitait du base-ball.
Le réalisateur Thomas Carter souhaitait se démarquer des stéréotypes communs à la majorité des films "sportifs". "J'ai voulu montrer à la fois les aspects positifs et négatifs du sport au lycée, explique le cinéaste. Le basket peut aider un jeune à se focaliser sur un rêve, mais il risque aussi de l'enfermer dans une vision étroite et irréaliste de son avenir. Pour couvrir toutes les facettes du sujet, il fallait évoquer les destins de chacun des joueurs, leurs aspirations contradictoires et les obstacles auxquels ils se confrontèrent."
Pour rendre hommage au personnage et à ses dons d'éducateur et d'entraîneur, chaque scène de basket devait être d'une authenticité irréprochable. Les producteurs engagèrent à cet effet Mark Ellis, de Reel Sports, une société spécialisée dans la création de séquences sportives pour le cinéma et la télévision, comme coordinateur basket.
La sélection, particulièrement rigoureuse, ne retint que les athlètes les plus qualifiés. "Nous avons choisi 85 jeunes sur 500 candidats, explique Ellis. Le processus dura quatre jours, l'"écrémage" s'opérant à raison de dix candidats par haure. Le joueur retenu était ensuite appelé à suivre un entraînement très strict."
Thomas Carter utilisa régulièrement trois ou quatre caméras pour couvrir les manoeuvres des joueurs et les réactions des spectateurs. "On ne peut plus se permettre de tricher dans ce genre de scène, parce que le public actuel connaît toutes les astuces", souligne Mark Ellis.