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    Carlitos Medellin
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Carlitos Medellin" et de son tournage !

    Carlitos à Medellin

    Medellin est la deuxième ville de Colombie et compte environ deux millions d'habitants. C'est le principal pôle culturel du pays : la ville compte plus de 20 000 étudiants et de nombreux établissements d'enseignement supérieur dont plusieurs universités. Elle abrite également plusieurs musées et des chef-d'oeuvres d'architecture tels que la plus grande basilique d'Amérique Latine. Au centre de la ville se trouve la montagne Cerro Nutibara qui attire de nombreux visiteurs. Malheureusement, plus de 300 000 armes illégales y circulent et les victimes sont principalement des jeunes. Cette situation critique est un exemple de l'extrême violence urbaine présente en Colombie.

    La violence à Medellin

    Plusieurs groupes armés s'opposent en permanence à cause de trafics illégaux. Les victimes de ces affrontements sont tout particulièrement des jeunes. Le principal enjeu de ces groupes est d'obtenir le contrôle de faubourgs, quartiers et autres petits commerces, lieux stratégiques où règnent les trafics d'armes et de drogues.

    Le film évoque notamment le destin des habitants du quartier de Santo Domingo Savio où les jeunes sont amenés à lutter contre les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), le plus ancien et le plus puissant mouvement de guérilla d'Amérique Latine. Il faut savoir que la plupart des enfants que l'on peut voir dans le film ont été assassinés depuis.

    L'origine du projet

    Jean-Stephane Sauvaire voulait tout d'abord réaliser un film de fiction sur les "enfants tueurs à gages de Medellin" : il est donc parti faire quelques repérages dans la ville colombienne (prisons pour mineurs, centres de réinsertion, morgues, ONG...), en compagnie du producteur Nicolas Daguet, "pour connaître la viabilité d'un tel projet". Ils rencontrent de nombreuses personnes dont un garçon qui deviendra le personnage principal du film. "Les gens sont ouverts, réceptifs (...) Je rencontre Mauricio, 13 ans, un gamin bouleversant, plongé au coeur du conflit, à fleur de peau, en survie permanente, qui correspond exactement à l'image du personnage principal du film que j'ai en tête". Mais peu de temps après, c'est le choc : "on apprend que Mauricio s'est fait tué (...) Les gamins nous montrent leurs armes, exhibent fièrement leurs cicatrices comme des trophées, racontent leurs aventures". La situation avait largement évolué. "Un seul endroit nous est fortement déconseillé, interdit, ce quartier s'appelle Santo Domingo Savio".

    Une réalité terrifiante

    Le réalisateur explique que des sujets très exploités au cinéma correspondent à ce qui se passe réellement à Medellin : "La violence, les armes, la drogue, les meurtres, les mafieux, autant d'éléments utilisés par le cinéma, vécus par les gamins de Medellin. Intime mélange entre des clichés hollywoodiens et une réalité terrifiante".

    Un quartier extrêmement dangereux

    L'equipe du film tenait absolument à tourner dans le quartier de Santo Domingo Savio où règne une violence extrême. Les taxis refusent d'entrer dans cette zone et les bus sont hautement surveillés : "postés à l'entrée de leurs quartiers respectifs, les jeunes surveillent qu'aucun ennemi d'une bande rivale ne se cache à bord, sinon, une seule règle, le faire descendre et le buter, là, devant tout le monde..." Le curé du quartier les a longuement mis en garde, alors qu'il venait d'enterrer trois enfants, mais il leur a tout de même présenté celui qui sera leur guide, José, "avec son physique proche de Jésus, José est connu comme être le "père" de tous les gamins".

    Un tournage éprouvant

    Lors du tournage, l'équipe du film a souvent été mise en garde par de jeunes hommes armés. Guidés par José et Davidson, "un gamin du quartier exhibant fièrement son tatouage de la Vierge", ils rentrent dans les maisons et participent aux confessions des familles en deuil. "Pas une seule famille qui n'ait perdu quelqu'un de proche, la douleur est sous chaque toit, dans cette vallée qu'ils nomment eux-mêmes "la vallée des larmes"...", raconte Jean-Stephane Sauvaire.

    Un départ précipité

    Les derniers jours de tournage ont tout particulièrement été éprouvants. Après avoir croisé des miliciens massacrant des jeunes, l'équipe a décidé de précipiter son départ. "Les miliciens dégainent rapidement leurs armes et sautent du bis, tirant sur un jeune homme qui tente de fuir sous l'assaut des balles (...) A ce moment on a compris que le tournage devait s'arrêter On est revenu une seule fois à Santo Domingo Savio, saluer les gens, puis on est parti, avec un certain sentiment de lâcheté, les laissant là, à leur propre sort, après avoir partagé avec eux ces moments si forts, si intimes, sans pouvoir rien faire...", raconte le réalisateur, sans dissimuler un certain malaise.

    Nouvelles de Colombie

    Trois mois après le tournage, en juillet 2001, les miliciens ont finalement pris possession du quartier en l'envahissant avec une artillerie lourde. "Certains ont le temps de s'enfuir, les autres seront assassinés un à un. Leurs morts me font mal. Il faut que tout cela s'arrête. Le seul moyen pour nous de lutter sera de montrer le film. Il doit leur rendre hommage", explique le réalisateur.

    Davidson

    En 2004, le producteur Nicolas Daguet est retourné en Colombie à la recherche du jeune Davidson. Ce dernier va bien et travaille avec son père comme couvreur. "Le film l'a troublé, ému, comme une trace de son enfance qu'il a abandonné là, un souvenir de ses potes disparus, une tragédie qu'il n'oubliera jamais et dont il prend brutalement conscience d'être l'un des rares à avoir survécu", commente le réalisateur.

    Danielle Mitterrand émue

    Le film a reçu le soutien de la Fondation Danielle Mitterrand : "Les mots de Carlitos et de ses voisins m'ont portée avec bonheur et tristesse au coeur de cette Amérique Latine que je connais bien, là où il faut croire à des lendemains qui chantent. Même si la Vierge ne vous répond pas", a déclaré la Présidente de France Liberté.

    A noter : L'association Amnesty International a également soutenu le film.

    Une mission récompensée

    Carlitos Medellin a reçu le Prix du Meilleur Film pour les Droits de l'Enfant 2004.

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