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inspecteur morvandieu
36 abonnés
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3,5
Publiée le 5 mars 2024
Le film évoque tout à la fois les derniers mois de règne et de vie du président Mitterrand, figure contestée mais incontournable par son éminence tant politique qu'intellectuelle. C'est sans doute un sujet inédit que Guédiguian porte au cinéma, où l'on ne connait guère que des biographies (ou hagiographies) de personnalités historiques, plutôt que politiques, pas très contemporaines. Adapté du livre de Benamou "Le dernier Mitterrand", le film épouse le point de vue d'un journaliste convoqué par un président soucieux de laisser quelque réflexion à la postérité. Ainsi, le film alterne les entrevues entre le Président et Antoine et diverses contingences personnelles du jeune homme sans lesquelles le film eut été un monologue présidentiel, passionnant au demeurant, tant le personnage de Mitterrand est déjà devenu mythique. Guédiguian élude les questions et les personnalités politiques de la fin du second septennat et décline la "pensée" présidentielle suivant les humeurs bien connues de Mitterrand: badin, ironique, brutal, méprisant. L'homme qui se dessine n'est d'ailleurs pas tant l'homme politique finissant que le grand lecteur, l'esthète et surtout le vieillard malade hanté par la mort.
Pour donner corps à ce Mitterrand encore dans toutes les mémoires; il fallait bien un comédien de la stature de Michel Bouquet que son talent, son charisme et sa ressemblance morphologique désignaient d'évidence, sans contraindre l'acteur à verser dans le mimétisme appliqué. Bouquet EST le personnage et sa prestation, risquée, est absolument convaincante.
Un film qui vaut surtout pour l'interprétation magistrale de Michel Bouquet. Pour le reste c'est un peu faible. Jalil L'espère est fade et le portrait de Mitterand est fort complaisant.
- Nul .......... Le cinéma Français dans toute sa prétention ... Il y à pire ... dans le cinéma Français (la femme, le mari et l'amant, dans des appartements immense !!!) Prétentieux et subventionné ... (résume bien le " cinéma " Français ) ... C'est mon humble impression
Oubliant pour une fois Marseille et sa bande de comédiens copains, Robert Guédiguianétablit une longue conversation entre François Mitterand et un jeune biographe alors qu’il arrive en fin de règne et en fin de vie. Et ce film, sans action aucune, nous captive et nous fascine de bout en bout. Pas une minute d’ennui ! Sans doute grâce à la personnalité exceptionnelle du sujet (quoi qu’on en pense), l’émotion du propos (l’imminence de la mort) et la performance exceptionnelle de Michel Bouquet. Par la subtilité de son jeu, sans grimage, il est Mitterand, dernier homme d’État français d’envergure (quoi qu’on en pense), face à la fin et dans la souffrance. Les autres acteurs, pas mauvais, paraissent évidemment insignifiants à côté de cet acteur géant. On en sort subjugué et troublé car on pense forcément à sa propre fin et à sa propre attitude. Mais sur le plan politique, le « sphinx » gardera son mystère !
Ce qui est beau c'est qu'au-delà de cette relation du président et du jeune journaliste, il y a cette vision d'un mourant sur la vie. Comment un homme qui va quitter ce monde semble beaucoup plus serein sur l'avenir que le jeune. Mais est-ce justement parce qu'il a tant vécu qu'il peut philosopher avec tant de sagesse: "sortir par le haut". Le portrait est très beau, le propos intéressant et la promenade vraiment passionnante. Formidable Bouquet
Adaptation du récit témoignage du journaliste Georges-Marc Benamou, Le promeneur du champ de Mars n'en reprend pas le titre qui est "Le Dernier Mitterrand". Le nom de Mitterrand n'est même pas évoqué de tout le film et les autres personnages ont des noms différents. Benamou est Antoine Moreau, le docteur Tarot, autre intime du président durant les derniers moments de sa vie, devient le docteur Jeantot. On voit un président éprouvant une fascination pour la mort et sa volonté de laisser une trace sans tâche dans l'histoire. De son amitié avec René Bousquet, son passé dans le gouvernement de Vichy, on ne saura rien. Mitterrand emportera ses mystères dans la tombe. Plus intéressantes sont ses analyses, toujours d'actualité, sur sa vision de la fonction de président de la république. Avec l'Europe, la mondialisation, il se considère comme le dernier grand président, "ses successeurs ne seront que des financiers, des comptables". Il ne les ménage pas ses futurs successeurs. Selon lui, la gauche n'a pas à s'allier avec le centre. Ses racines sont les ouvriers, les salariés, les pauvres. Alors, le dernier grand président oui sans doute mais le portrait que nous en dépend Guédiguian, homme de gauche, c'est surtout celui d'un homme resté lucide jusqu'au bout sur l'état de la France et du parti Socialiste, satisfait de son œuvre ("il n'y aura pas eu de crises ou de drames sociaux, je n'ai pas été chassé du pouvoir par la rue", allusion claire à De Gaulle) d'une très grande intelligence mais avec ses zones d'ombre pendant la seconde guerre mondiale et, à l'heure de la mort, toujours obsédé par des règlements de compte politiciens. Forcément, on n'est plus trop dans une relation de président/journaliste mais plutôt d'un maître faisant la leçon à un de ses élèves. Captivant, et allant au delà du cinéma, pour celui s'étant un tant soit peu intéressé à la politique à cette période.
Adaptant un livre de Georges-Marc Benamou, Le Dernier Mitterrand, Guédiguian veille toutefois à ne jamais mentionner le nom du Président. Comme pour mieux s'éloigner du biopic traditionnel. Si la mise en scène, sobre, permet de saisir différentes facettes de François Mitterrand, à travers sa personne (intelligente, cultivée, ayant une haute idée d'elle-même) et sa fonction de président de la République, le film ouvre un champ plus large de méditation sur le pouvoir, l'histoire, les illusions, la mort. Si portrait il y a, il se dessine au fil d'un dialogue philosophico-politique, toujours accessible et captivant. Dialogue entre un vieil homme et un jeune "disciple" qui a bien du mal à se défaire de sa fascination pour être objectif. Entre eux : un jeu de dupe et de complicité, de proximité et de distance. Intelligemment écrit, riche en citations littéraires, Le Promeneur du Champ-de-Mars propose un dosage subtil d'intimité et de grandeur tragique. Sa qualité doit évidemment beaucoup à la performance de son acteur principal. Michel Bouquet donne tout son mystère et toute son épaisseur au personnage, sans se laisser écraser par sa stature, sans surjouer, sans souci du mimétisme absolu. Bref, une incarnation consciente de ses limites, à la juste mesure. Du grand art de comédien.
Adaptation du Dernier Mitterrand de Benamou. L'histoire d'une fin de règne et fin de vie, l'heure du bilan et des confidences, magistralement interprétée par l'immense Michel Bouquet, récompensé par le César du meilleur acteur.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire,"Le promeneur du champ de Mars" n'est pas tellement un biopic voilé sur François Mitterrand. Déjà,par ce qu'il se concentre sur les dernières heures de sa vie. Ensuite,parce qu'il relate une rencontre entre un journaliste débutant,donc impressionnable(Jalil Lespert,très bon)et un chef de l'état sur le déclin. Enfin,parce qu'il privilégie les thèmes de la mémoires,de la peur de la proximité de la mort. Une ombre grise plane sur toute cette chronique bavarde. Grâce à l'interprétation impériale de Michel Bouquet,on se prend d'empathie pour cet homme si décrié à son plus haut,on perçoit son côté pathétique,tout en le laissant dans ses pensées mystérieuses. Un film à hauteur humaine,malheureusement sans enjeux politiques.
Voilà une biographie très réussie, prenante, intelligente et sans prise de position. Un portrait touchant d'un Mitterrand complexe et énigmatique campé par un sublime Michel Bouquet. Conquis par cette œuvre.
Le grand Bouquet s’attaque à l’Everest Mitterrand dont la fin de vie a été maint fois relatée depuis 1996. C’est la relation que le président entretint avec Georges Benamou choisit parmi d’autres (Elkabach, Péan,….) que Robert Guédiguian met en scène. On pouvait s’attendre à quelque chose d’ennuyeux tant on croyait tout savoir à force d’avoir vu le président Mitterrand se confier devant les caméras. On se disait qu’il serait difficile de croire à la vérité du personnage du fait du manque de recul historique. Et bien fi de tout ça grâce au talent de Bouquet qui nous campe un Mitterrand plus vrai que nature. Si les deux hommes ne se ressemblent pas vraiment, certains plans lointains sont confondants. On découvre un Mitterrand fidèle à lui-même : fasciné par la mort, aimant citer les grands auteurs grecs et surtout doté d’une versatilité toute monarchique. Ce qui nous fascine en réalité c’est de voir Bouquet s’emparer progressivement du rôle jusqu’à nous faire oublier à la toute fin qu’il est entrain de jouer. Bravo !!!!
Très bon film de Robert Guédiguian qui délaisse pour un temps l'univers marseillais. Michel Bouquet est impérial dans le rôle de François Mitterrand, tour à tour cynique ou malicieux. Parfaitement dialogué dans une mise en scène dépouillée, "Le promeneur du Champs de Mars" montre un homme d'Etat en fin de vie, une forme de bilan introspectif sur une existence consacrée à la politique. Le personnage du journaliste, chargé d'interroger le Président, est joué par Jalil Lespert qui semble trop réservé, écrasé par la performance de Michel Bouquet.
Un film à la fois intéressant et instructif, avec une prestation assez remarquable de Michel Bouquet (et ce, malgré une ressemblance physique et vocale assez moyenne). Mais avec beaucoup de longueur, ce film finit par ennuyer. On pourra également regretter qu'il n'y ait pas plus politique, ni plus de personnalités réelles interprétées, ce qui donne l'impression d'un François Mitterrand seul, qui passait uniquement son temps avec le journaliste/écrivain. Enfin, je reste sceptique sur l'exactitude du point de vue adopté : le côté vieillard sympathique à la fois malade mais dynamique dans ses mouvements n'est pas vraiment l'image que renvoyait l'ancien Président de la République dans la réalité...
Une belle histoire admirablement interprétée par Michel Bouquet. Oui mais il est vrai que pour les générations n'ayant pas connu l'homme en tant que président en exercice, le film perd franchement en intensité. Le témoignage est important, c'est incontestable, mais j'ai peur qu'au final, on ne retienne pas grand chose de ce film, si ce n'est la prestation de l'acteur principal.
Admirable évocation d'un François Mitterrand en fin de deuxième mandat et donc en fin de vie, « Le Promeneur du champ de Mars » est assurément l'un des plus beaux films de son auteur, et comment pourrait-il en être autrement ? J'ai en effet rarement eu l'occasion de voir un portrait aussi nuancé, presque ambigu d'une figure politique célèbre, mettant aussi bien en avant les qualités remarquables d'un homme d'exception qu'un aspect parfois très désagréable, voire antipathique. Cette relation ainsi entretenue avec un journaliste évolue constamment sans que nous sachions très bien où cela va aller ni comment elle va se terminer, tant celle-ci est dense, complexe, passant d'une complicité évidente à une quasi-hostilité en quelques secondes... Mais c'est en parallèle un autre portrait que nous découvrons, celui d'Antoine, fasciné à un tel point par le Président qu'il se demande lui-même parfois pourquoi. Ces deux personnages, Jalil Lespert et surtout Michel Bouquet (dont je ne suis pourtant pas un inconditionnel habituellement) les jouent de manière remarquable, avec toute l'intensité qu'il fallait afin de les rendre aussi passionnants qu'ils ne le sont. Je pourrais encore en parler des heures, que ce soit à travers cette envolée quasiment lyrique, fantastique lorsqu'Antoine rencontre sa future femme, mais cela serait trop long... Je ne peux donc que vous encourager très fortement à découvrir ces deux magnifiques portraits, sans doute l'une des meilleures manières de découvrir sans tricheries l'un des plus grands hommes de la Vème République... Superbe.