Depuis Charleen, son premier moyen métrage - qui traitait d'une native de la Caroline du Nord, dont il est originaire - Ross McElwee produit, réalise et monte ses films, centrés sur son expérience personnelle. Malgré ces moyens réduits, il filme néanmoins ces oeuvres sur des pellicules 16 mm ou 35 mm - des formats cinéma. Il s'est essayé une seule fois à la vidéo numérique, pour le court métrage Curating en 2002.
Le sujet de prédilection de Ross McElwee est sa vie, ou plutôt le déroulement d'une existence : "Backyard montre la fierté de mon père pour le parcours professionnel de mon frère et son scepticisme sur mon choix de réaliser des documentaires "home movie". Il avait l'habitude de me dire : "Pourquoi n'essaies-tu pas de tourner des films sur la nature ?""
Ross McElwee explique ainsi son parcours cinématographique, mêlant "home movie" et films documentaires : "Chacun de ces films permet d'explorer un territoire nouveau pour moi, mais dans presque tous, des membres de ma famille, proche ou lointaine, ainsi que des amis intimes font des apparitions sur une période de 25 années. Cela ajoute, je crois, une dimension supplémentaire à mon travail, en montrant combien ma famille a tout à la fois beaucoup et peu changé au cours des années."
La Splendeur des McElwee a une valeur particulière aux yeux de son réalisateur Ross McElwee. Il a tenu à mêler aux éléments autobiographiques et familiaux une réelle reflexion sur son métier : "La Splendeur des McElwee est une réflexion autobiographique, subjective, sur l'attrait exercé par les cigarettes et leur héritage pour l'Etat de Caroline du Nord. C'est un film sur la perte et la préservation, la dépendance et le refus d'admettre la vérité. C'est aussi une réflexion sur la réalisation - films personnels, documentaires et fictions - alors que le réalisateur joue avec l'héritage d'un film hollywoodien oublié, qui serait inspiré de la vie de son arrière-grand-père."