Un Coeur ailleurs : les secrets du tournage

L'idée d'Un coeur ailleurs vient d'une histoire racontée par les parents du réalisateur Pupi Avati. Celui-ci explique que l'histoire en question était "à propos d'un hospice pour aveugles où, une fois par semaine, on organisait des thés dansants pour tenir compagnie aux jeunes filles qui vivaient là. Avec une double intention : leur offrir une possibilité de créer un foyer, et donner à des hommes seuls l'opportunité de trouver l'âme soeur, même diminuée par la cécité. L'idée m'a parue curieuse et intéressante", poursuit le cinéaste transalpin. "Cela introduisait bien ce personnage mal à l'aise avec le monde extérieur mais obstinément tourné vers ses rêves, avec le coeur ailleurs donc..."

Le réalisateur Pupi Avati explique que le titre Un coeur ailleurs est la synthèse de toute sa vie, voire même d'une bonne partie de sa vie d'adulte. "Quelqu'un qui a le coeur ailleurs, c'est quelqu'un qui projette constamment son côté le plus sensible dans une autre dimension, qu'elle soit spatiale ou temporelle. C'est une tendance (qui peut être imprudente, et même dangereuse) à vivre sans cesse en étant tendu vers un rêve et cette tension crée un déséquilibre."

Un coeur ailleurs traite notamment de l'initiation amoureuse d'un trentenaire sans expérience par une jeune avuegle manipulatrice. Mais il se penche également sur le malaise d'un homme rêveur face à un monde matériel. Le réalisateur Pupi Avati avoue avoir vécu lui-même ce malaise, rajoutant même que "la relation entre les deux personnages repose sur des émotions primaires et universelles qu'il est difficile de ne pas avoir traversées dans la vie. "

En 2003, Un coeur ailleurs a rapporté à Pupi Avati le Donatello award du Meilleur réalisateur. Les Donatello awards sont les principales récompenses cinématographiques italiennes, équivalent transalpin des Césars.