Ciao, Federico est un documentaire sur le tournage du long métrage Satyricon, réalisé en 1969 par Federico Fellini. A cette époque, le cinéaste italien ne s'est plus manifesté derrière la caméra depuis quatre ans et Juliette des esprits. Satyricon fresque ambitieuse, baroque et démesurée, verra son tournage épique s'étaler sur sept mois. Le film, vision d'une Antiquité décadente et barbare, annonce la période lyrique du cinéaste avec des chef d'oeuvres à venir comme Amarcord ou La Cité des femmes.
La genèse de Ciao, Federico ! remonte à 1965, lorsque Federico Fellini écrit à son fidèle ami Gidéon Bachman, acceptant l'exclusivité d'un "film de télévision d'une heure sur moi et mon travail." Les deux hommes se connaissent depuis 1956, date à laquelle Gideon Bachman héberge le jeune Fellini à New York. Une belle et longue amitié naît alors entre eux : Bachman fait une apparition clin d'oeil dans Huit et demi lors de la scène de la conférence. Et en 1969, le documentaire Ciao, Federico ! est le résultat filmé de cette confiance mutuelle.
Lors du tournage de Ciao, Federico !, Federico Fellini se montra très coopératif. Alors qu'il tournait Satyricon, il portait de manière quasi-permanente un micro-cravate captant toutes les conversations, petit gadget témoin de l'éternelle image truculente, manipulatrice, excessive et chaleureuse du cinéaste transalpin. Gidéon Bachman impressionna en tout seize heures de pellicules et enregistra plus de vingt heures de son !
Si Ciao, Federico ! est bien entendu un hommage rendu par Gidéon Bachman pour son ami Federico Fellini, il est également "dédié à Robert Flaherty et Dziga Vertof, pionniers du cinéma, les premiers à avoir su observer avec un vrai point de vue."