Dix-sept ans : les secrets du tournage

Le projet a d'abord reçu l'Avance sur Recettes. Didier Nion cherche alors un financement chez Canal Plus, financement qui lui est refusé. Il doit rendre l'Avance sur Recettes, et chercher des fonds à la télévision. Arte soutient le projet et sa sortie en salle, essentielle pour le réalisateur :"C'est important pour moi que ce film sorte en salles. A l'adolescence, alors que j'avais tant besoin de me prouver que j'existais, je disais toujours à l'un de mes amis, 'Je ne ferai qu'un seul film, le plus beau film de la terre...'!".

Didier Nion a d'abord reçu une formation de menuisier, un travail pas si éloigné du cinéma, selon lui :"J'ai été menuisier. (...) On a un contact charnel avec l'outil, avec la matière. On fait chanter les mains. J'essaie d'avoir cette même approche avec une caméra. Un visage est une matière riche, vivante, comme le bois."

Dix-sept ans a vu le jour sur le tournage du précédent film de Didier Nion, Juillet. Le tournage avait lieu dans un camping normand, où le réalisateur a rencontré Jean-Benoît Durand, en vacances avec sa mère.

Le réalisateur, Didier Nion, a vécu également ce dont Jean-Benoît Durand témoigne :"J'ai connu la douleur d'être séparé de ma mère, la violence d'un père... Le fait d'avoir été mis vers l'âge de six ans en pension avec mon frère et ma soeur jumelle, quand mes parents se sont séparés, et les conséquences subies par cet enfermement, dans un univers que je qualifie de carcéral.(...) Je me suis reconnu en Jean-Benoît."

Si le travail de Didier Nion est visiblement documentaire, il préfère le définir plus précisément. Au sujet de son expérience sur Dix-sept ans, il confie :"C'est lui qui a tenu à revenir sur ces falaises pour me raconter un pan de son histoire. Et là, j'ai pris conscience de la portée de ce lieu. Voilà aussi ce qui fait la matière vivante d'un film, sa scénarisation. Je ne fais pas du documentaire, mais du cinéma."