The Party n’est pas le meilleur Edwards selon moi, mais ça reste une très bonne comédie dans la veine de Tati, un de ces films qui a influencé toute une génération d’humoriste burlesque. Le film est très beau. Le technicolor est lumineux, les couleurs flashys rendent à merveille les années 60, années 60 qui transparaissent vraiment dans chaque petit détail du décor qui ont fait l’objet d’un soin particulier. La mise en scène est impeccable, elle est fluide, elle navigue dans l’espace avec une aisance à la Tati, c’est du grand Blake Edwards et d’une modernité rare. Techniquement, il n’y a donc rien à redire. Je serai un peu moins enthousiaste sur le récit. Le scénario est minimaliste, puisque le film raconte une « party », celle du titre bien entendu, mais là n’est pas tant le souci. C’est commun dans les comédies d’avoir un scénario léger. Le souci c’est plutôt certains gags qui s’étirent un peu trop en longueur (dès l’ouverture d’ailleurs), des situations un peu répétitives parfois (notamment avec le serveur saoul), qui donnent au métrage un rythme inégal, quoiqu’appréciable dans l’ensemble. Il y a de vrais moments de drôlerie, une gradation solide dans les gags et la folie, le métrage dégage tout du long un souffle burlesque qui fonctionne clairement et donne le sourire. Il y a aussi une critique authentique d’un certain milieu, des plaisirs superficiels, mais avec une bienveillance constante. Le casting apporte beaucoup à l’intérêt du film, avec un Peter Sellers qui trouve un bon équilibre pour éviter de sombrer dans le surjeu. Son rôle pouvait s’y prêter, mais il insuffle une candeur bienvenue à son personnage et même une touche d’émotion réelle dans sa relation avec Claudine Longet. Les seconds rôles ont tous une vraie place également, ils ont tous leurs gags, leur moment, leurs répliques, et ils évitent tous la caricature facile. C’est un aspect appréciable car ils nous sont, de fait tous sympathiques et parfois, imprévisibles ! A noter également une bande son très présente et, comme souvent chez Edwards, très classieuse et très à propos. La chanson douce de Longet au milieu du film, par exemple, est une respiration dans la folie environnante.
En somme, un chic film comique, raffiné, techniquement très bien et très bien campé. Un peu long sûrement, étirant de trop certains gags, l’ensemble n’en reste pas moins d’un haut niveau et évidemment plus que recommandable. 4