Trois fois, sans aucune lassitude! Cela prouve à quel point j'adhère à ce film. Non pas qu'il soit totalement irrésistible, mais plutôt car il cumule parfaitement tous les éléments permettant d'élaborer l'ultime film de divertissement (dans le bon sens du terme): simplicité, action, émotion, rebondissements. Luc Besson l'a très bien compris et nous produit là un film sans concessions ni faux-semblants. Ce film Français tourné à Hollywood a eu la très bonne idée d'intégrer Jet Li à son casting; qui d'autre que lui aurait-mieux interprété Danny, ce fiévreux combattant-né (ou presque) complétement objetisé, réduit à l'état de chien par un mafieux sans vergogne (Bob Hoskins). Mais à travers la machine à tuer se cache les traits d'un humain, d'un Homme timide, humble et aimant. Parvenant à s'échapper, Danny the dog va être recueilli avec amour par un accordeur de piano aveugle (Morgan Freeman) et sa belle fille (Kerry Condon) ... Le film mélange simplicité et atrocité, humilité et violence brute. Les deux facettes de Danny, l'une naturelle et longtemps refoulée, l'autre issue d'un long et douloureux traumatisme. A la recherche de vengeance et de son passé, Danny va trouver sa rédemption auprès de la musique, de l'affection, de l'amour aussi. Ce rite initiatique vers une nouvelle vie va être évidement semé d'embuches sanglantes, son terrible passé n'étant jamais bien loin. Un scénario basique mais diablement efficace, jonglant habillement entre combats et sérénité, joie et colère. Au cœur de l'action, Jet Li s'en sort très bien dans ce rôle assez singulier car humain et plein de contraste, de sentiments. Bob Hoskins est redoutable, Morgan Freeman est toujours terriblement attachant et sincère. La jeune Kerry Condon incarne quant à elle parfaitement l'innocence, la pureté et la compassion. On lui donnerait le bon Dieu sans confession! Du point de vue de la technique, rien n'est à jeter: mise en scène nerveuse et maitrisée, caméras fluides et image aux contrastes souvent oppressants, mais délicieux. La Bande-originale de Massive Attack fait son petit effet, renforçant un peu plus l'atmosphère bestiale des combat, bien violents. Certes, on pourra attaquer l'approche tapageuse de l'histoire, son ambiance peut-être un tantinet guimauve et illusoire, pourtant force est de constater que la recette fonctionne à merveille. Action survitaminée et sentiments amidonnés, "Danny the Dog" est un bel uppercut, puissant et doux à la fois. Moi, j'adore! 16/20