Que l'on ne vienne pas me rabâcher l'étiquette facile de la " nostalgie " qui devient véritablement la contre attaque à n'importe quel détracteur pour descendre à la fois le film, mais également l'avis du spectateur. Hors, à mes yeux, la nostalgie joue bien un rôle, mais beaucoup plus minime que ce que l'on à tendance à croire, car cette émotion fait partie d'un prisme très grand et varié qui agît avec d'autres émotions. Les juger séparément n'a donc, à mes yeux, ni fondement ni sens.
Mon histoire avec Batman est probablement la seule que j'ai avec les supers héros, n'étant pas un fan du genre en général, surtout face aux dernières productions DC / Marvel qui à mes yeux ne portent plus rien. Le chevalier noir est donc le dernier à aujourd'hui m'intéresse encore, et me faire déplacer dans les salles de cinéma pour découvrir une nouvelle vision du héro. Et pour bloquer encore une fois l'accusation de la nostalgie, je suis de la génération 2005, et donc forcément, mon premier contact avec ce drôle de monstre / humain fût avec la trilogie de Christopher Nolan ( dont, mais ca fera l'objet d'une autre critique, je n'ai jamais vraiment compris le succès ) qui est, certes très bonne, mais qui comporte énormément de défaut à mes yeux. J'ai ensuite visionné les divers autres adaptations, des séries animés à la version de Zack Snyder ( sans commentaire ). Voulant comprendre d'où provenait la noirceur de cet anti-héros à mes yeux, je me suis en tête de découvrir les premières adaptations au cinéma.
Après le visionnage du film de 66, qui aura le mérite de m'avoir diverti, je me suis lancé à la conquête de ce que je considère comme la véritable première adaptation de Batman sous forme du chevalier noir, le film de 1989. Et j'en suis tout simplement tombé amoureux. Déjà, car le cinéaste en charge du projet est quand même Tim Burton ( qui officialise son troisième film ) et dont je suis particulièrement sensible à son cinéma, mais en suite car cette version respecte totalement mon point de vue sur le personnage.
Il faut avant tous noté que la mise en scène est tout simplement prodigieuse. Burton étant un réalisateur dont les talents ne sont plus à démontrer, et dont chaque plan représente véritablement un tableau parfait. Pas mal de scènes sont marquantes, notamment les danses, la scène du musée ou tout simplement la scène de fin, avec un unique plan tout simplement prodigieux. L'auteur de Beetlejuice ( son film précédent ), recrée avec Gotham une cours de récréation, source de folie et de corruption, où Martin Scorses aurait rencontré les maîtres auteurs de l'expressionisme allemand. Les décors, les visuels, tous est beau dans cette adaptation, prouvant que le maître du gothique est également un génie dans le genre de la poésie graphique.
Mais le deuxième point qui à mes yeux représente l'essence même de ce film, en tant que point positif, est la vision que l'auteur à de Batman. En faisant le choix de Michael Keaton, Burton nous prouve une chose, Batman est un animal, mais également une carapace, où en dessous se cache un homme fragile, fissuré, qui se meurt petit à petit, incapable de se détacher de son passé. C'est, à mes yeux évidemment, la version la plus intime et la plus humaniste du personnage. Gotham et son univers est le poids d'un homme naïf, voulant uniquement créer un monde bon, sans corruption.
Mais je pourrais aussi parler des heures et nombreux autres points positifs du projet, comme le personnage du joker, artiste torturé caché derrière un vulgaire sourire et brillamment interpréter par un Jack Nicholson sous acide. On retrouve aussi Danny Elfman qui livre une bande sonore iconique.
Après, évidemment, le film comporte quelques défauts, il représente une époque révolu, d'un cinéma artisanal, d'un Burton jeune à charge de son premier blockbuster, ou également un scénario qui, même efficace, aurait peut être pu allez encore plus loin dans son propos.
Néanmoins, Batman 89, ou Batman 1 comme certains l'appellent, reste un batman classieux, aux prémices visionnaires d'un nouveau cinéma. Et surtout, ce Batman pose les bases du deuxième opus qui, sans spoil dans ma future critique, est le meilleur film de super héro, encore à ce jour.