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Ricco92
217 abonnés
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4,5
Publiée le 22 octobre 2024
Le Rideau déchiré est un tournant dans la carrière d’Alfred Hitchcock. En effet, il marque la disparition de trois de ses principaux collaborateurs : son directeur de la photographie Robert Burks, son monteur George Tomasini (décédé en 1964) et surtout son compositeur Bernard Herrmann. Ce dernier avait enregistré une partition qui s’est vu refusée par le cinéaste car il souhaitait une musique plus commerciale. En effet, Hitchcock était déstabilisé par le mauvais accueil tant critique que public de Pas de printemps pour Marnie et les "problèmes" rencontrés sur ce tournage. La soixantaine bien avancée, il se sentait sûrement démodé et se retrouva dans la situation d’accepter les volontés du studio concernant la musique et les acteurs principaux pour rester dans l’air du temps. La présence d’un générique montrant des extraits du film un peu à la manière d’une série télévisée peut-il d’ailleurs en être un exemple supplémentaire ? Cela amène souvent Le Rideau déchiré a été déprécié par la critique mais ces reproches sont souvent exagérés. En effet, si John Addison ne possède peut-être pas le génie de Bernard Herrmann, sa partition est entrainante, reste en tête et n’a pas à rougir devant celles qui se trouvaient dans les films d’Hitchcock avant sa rencontre avec Herrmann. Pour ce qui est du duo formé par Paul Newman (qui eut des relations compliquées avec le Maître du suspense lors du tournage) et Julie Andrews, il a certes été imposé par le studio mais il campe parfaitement ce couple de scientifiques-espions. Ainsi, cette histoire d’espionnage est prenante et réussit à retranscrire les problèmes politiques contemporains (chose qu’il n’avait plus faite depuis 20 ans et sa lutte cinématographique contre le nazisme). Il montre aussi que la survie d’espions américains peut se faire au détriment des populations localesspoiler: avec la séquence où les passagers se font tirer dessus (même si on nous dit après qu’ils n’ont été blessés que légèrement et ont tous réussi à s’enfuir, chose difficile à croire) et par l’effondrement des rêves de liberté de la comtesse Kuchinska et son incarcération probable . De plus, le réalisateur réussit une fois de plus à livrer des moments de pure narration visuellespoiler: comme la première séquence et de grands morceaux de bravoure purement hitchcockien tels que la poursuite dans le musée, le meurtre de Gromek illustrant la difficulté de tuer un homme (tous deux jouant d’ailleurs à merveille sur le silence et les sons), l’affrontement à coups de formule mathématiques entre les deux scientifiques, la poursuite en bus et l’évasion de la salle de concert . Ainsi, Le Rideau déchiré n’est certes pas un des plus grands chefs-d’œuvre d’Hitchcock mais il reste un excellent film d’espionnage qui représente bien les affrontements géopolitiques de la Guerre froide.
Dès la première scène, avec ces passagers de paquebot de luxe transis par le froid, brisant la glace formée par l’eau gelée dans leur verre, Hitchcock indique comment il faudra prendre le film : avec distance et avec humour. C’est une nécessité car, après une première partie assez fine où le réalisateur distille le mystère des propos et comportements de Michel, les invraisemblances et grosses ficelles se succèdent, et le cinéaste, comme dans les feuilletons écrits du 19ème siècle, s’amuse à trouver des issues aux situations impossibles dans lesquelles il met ses personnages. Un divertissement distancié où Hitchcock semble se parodier lui-même.
j ai revu ce film après plusieurs années et franchement j ai accrochée bien plus que la première fois. Je l ai vu un peu trop jeune pour tout comprendre alors que là j ai savouré chaque instant. un très grand film comme Hitcock a su nous donner.
Alfred Hitchcock collait à l’actualité avec ce film qui symbolisait la crispation entre les deux puissances mondiales qu’étaient les Etats-unis et l’URSS au milieu des années., la course à l’armement entrainant son lot de paranoïa. Ce qui ne va pas ici est dans ce film est son scénario qui multiplie les invraisemblances et offre une image bien caricaturale des citoyens du bloc de l’Est. Après Hitchcock reste ce metteur en scène de précision qu’il a toujours été, et même avec ce scénario de bas-fonds, parvient à offrir un spectacle de qualité, fluide, ponctuée de scènes mémorables comme le jeu de piste dans le musée ou l’échappée en bus. Le couple Paul Newman Julien Andrews, s’il n’atteint pas non plus certains sommets hitchcockiens, forme un couple tout en élégance. En fait Hitchcock offre un spectacle de qualité mais loin de toute véracité
Ce film date de 1966. Qu'en dire en 2023 ? Le centre de gravité de l'espionnage s'est déplacé vers l'est et l'ambiance a nettement changé. Newman est vraiment un apprenti espion. Il ne parle pas un mot de la langue du pays et n'a pas le moindre jeu de fausses moustaches pour passer inaperçu. Je ne sais pas comment s'est passé le tournage mais il me semble que Hitchcock qui a commencé le film sérieusement a évolué progressivement vers la franche rigolade. Il n'y a que Newman et Andrews qui ne l'ont pas compris. Quand Lila Kedrova en comtesse polonaise fait son sketch de cabaret, ils restent impassibles, presque dubitatifs. Pour ma part j'en ai pleuré de rire. Cela évidemment m'a rappelé la camée reniflante de "razzia sur la chnouf" onze ans auparavant, mais Lila semble avoir rajeuni. Dommage, James Stewart et Doris Day auraient pris cela avec humour. Et justement, la scène de ballets qui suit rappelle beaucoup le concert avec cymbales de "l'homme qui en savait trop". Hitchcock aime beaucoup recycler ses jeux de scène d'un film à l'autre. Les choses commencent à évoluer avec le duel au tableau noir du professeur local à barbiche avec son pendant américain Newman, à coup d'équations fantoches et pseudo mathématiques. Le voyage Leipzig-Berlin en car fantôme est également assez savoureux, avec la petite vieille en noir qui se trompe de véhicule. L'évasion finale dans des caisses en osier est carrément digne de Tintin. Finalement c'est mieux comme ça. Mieux vaut en rire. Le cauchemar est fini. Ce film est sympa.
Les films sur la guerre froide et le rideau de fer ne passionnent plus aujourd'hui. Le suspens est néanmoins présent après le cours du professeur Lindt. Un duel intellectuel dans lequel le professeur Armstrong piége le professeur Lindt. Le professeur Armstrong semble dévoiler un secret en écrivant au tableau des formules savantes. En fait la dérivée seconde d'un vecteur Rs dont ordonnée est probablement une fonction sinusoïdale....Puis quelques formules trigonométrique que le professeur Lindt corrige .spoiler: Le professeur Lindt se laisse piéger et dévoile une formule secrète....Pressé de montrer sa supériorité sur l'Américain. Lindt comprend trop tard qu'Armstrong n'a rien dévoilé et qu'il s'est fait piéger !
Quand il entame le tournage du « Rideau déchiré » sorti sur les écrans américains le 14 juillet 1966, Alfred Hitchcock n’est plus aussi influent et souverain au sein de la Universal. L’échec de « Pas de printemps pour Marnie » avec Sean Connery et Tippi Hedren lui a ôté une grande part de l’autonomie qui lui était si chère. Il perd ainsi deux de ses plus proches collaborateurs avec le chef opérateur Robert Burks et le monteur George Tomasini récemment décédé. Idem pour le compositeur Bernard Hermann avec lequel il va entrer en conflit au sujet de la musique du film qu’il souhaitait plus en phase avec son époque. Enfin les deux acteurs principaux Paul Newman et Julie Andrews lui sont imposés par le studio qui entend miser sur leurs popularités grandissantes alors qu’Hitchcock, sans doute à raison, aurait préféré utiliser encore une fois sur le duo de charme formé par Cary Grant et Eva Marie Saint. Cary Grant venant d’annoncer sa retraite, l’hypothèse semblait de toute façon compromise. Le film s’en ressentira immanquablement qui une fois achevé semble un peu désincarné et sans rythme narratif hormis quelques fulgurances comme la très réussie filature dans le musée d’art de Berlin ou encorespoiler: la très longue et impressionnante scène où le scientifique passé à l’Est interprété par Paul Newman aidé d’une réfractaire au régime exécutent un agent de la Stas i, selon la volonté d’Hitchcock de montrer « combien il est difficile et longuement pénible de tuer un homme ». Mais ce dont souffre le plus « Le rideau déchiré » provient d’un scénario complétement improbable, rédigé par l’écrivain irlandais Brian Moore, au suspense rapidement éventé à cause d’une intrigue à laquelle il semble difficile de croire au-delà de la scène d’ouverture et qui en sus n’est pas soutenu pas une réalisation aussi brillante qu’à l’accoutumée. Âgé de 66 ans, celui qui avait réalisé quelques années auparavant « L’homme qui en savait trop » « et « La mort aux trousses » commence à accuser les effets de ses abus de nourriture et d’alcool au long cours. Il ne lui reste d’ailleurs plus que trois films à tourner dont les deux derniers seront empreints de quelques réminiscences de sa splendeur passée. « Le rideau déchiré », on l’a dit, souffre d’une intrigue abracadabrantesque avec ce scientifique de renom tentant maladroitement spoiler: de faire croire aux autorités communistes qu’il vaut passer de l’autre côté du rideau de fer pour trahir alors qu’il entend au contraire se servir d’un de leurs scientifiques pour enfin mettre au point un alliage précieux qui aidera l’oncle Sam (sic !) . Les communistes si redoutés et présentés comme le diable depuis l’après-guerre par Hollywood semblent ici d’une naïveté sans nom. Les meilleurs films d’espionnage, c’est bien connu, sont ceux où le spectateur ne comprend pas grand-chose de ce qui se trame au sein d’un monde qui lui semble obscur et angoissant mais aussi bien réel. Une règle que semble avoir oubliée Hitchcock qui donne à voir une fable que comprendrait sans peine un enfant de cinq ans. Paul Newman qui ne s’est pas du tout entendu avec son réalisateur prestigieux, tente comme il peut de sauver les meubles mais rien n’est vraiment convaincant. L’heure du grand Hitchcock semblait passée mais on lui pardonnera volontiers tant il innova avec maestria dans l’art qui était le sien.
Un bon film d’espionnage période guerre froide, mais qui s’avère un peu décevant de la part d’Alfred Hitchcock. Il m’a manqué dans « le rideau déchiré » l’humour et le sens du suspens qui font le sel de ses meilleurs films. Reste tout de même le charisme de Paul Newman et un film dans l’ensemble bien exécuté mais sans surprise.
Le cinéaste entre dans une nouvelle phase en laissant le technicolor flamboyant de ses derniers films. Après la Crise de Cuba, le réalisateur semble être poussé à revenir à une actualité qui permet un retour à l'espionnage. La vraie bonne idée est de placer le récit sous le point de vue de la conjointe, malheureusement ça change assez brusquement en milieu de film, il semble que ce changement soit une volonté de la production et de l'aura de la star Paul Newman, ce dernier ayant eu une relation conflictuelle avec Hitchcock. La scène du meurtre reste une séquence marquante du film, les autres scènes importantes sont la fuite en bus et surtout le passage au musée. L'autre bon point réside dans ses dialogues, ciselés et cohérents. Force est de constater, Newman n'est pas investi et semble un peu perdu, il ne tournera plus avec Hitchcock, comme Julie Andrews qui s'en sort pourtant beaucoup mieux que son partenaire. Hitchcock n'a pas eu les coudées franches, néanmoins le film reste prenant et efficace grâce à un scénario tendu et rythmé entrecoupé de séquences mémorables. Site : Selenie
Porté par l’interprétation charismatique de Paul Newman, un thriller d’espionnage en temps de guerre froide, au scénario assez bancal, avec aussi quelques longueurs, mais également des scènes purement hitchcockiennes au suspense haletant. 3,75
Film mineur dans la carrière de Hitchcock, avec un scénario assez faible et sans grand suspens. Toutefois la mise en scène est réussie notamment avec le meurtre dans la ferme et la scène avec le car. Il y a quelques longueurs inutiles cependant on ne s'ennuie pas car l'histoire est agréable à regarder, tout comme le couple Newman/Andrews, avec leur histoire d'amour qui prends juste assez de place sans être dans la surenchère. La fin laisse à désirer, malheureusement on n'as pas la réponse de ce que chercher réellement le professeur Anderson, qui a su sous-tirer les informations au savant Lindt, sans plus d'informations.
Un des meilleurs Hitchcock. Une tension constante, de l'espionnage intense où la peur est omniprésente dans le monde hostile " de l'autre côté du rideau de fer" de l'époque. Hitchcock utilise l'espionnage scientifique ce qui correspondait à une réalité lors de la guerre froide et où un réseau de résistants et de combattants de l'ombre vient en aide aux héros et nous donne des scènes mémorables comme celle du meurtre commis par Amstrong et la fermière et la scène du bus, où on tremble littéralement. Un grand Hitchcock pour moi, même si moins connu que certains autres du maître. De toutes façons, à part les premiers en noir et blanc qui personnellement ne sont pas mes préférés loin de là, du début des années 60 et pendant 15 ans, il n'a enchaîné que des chefs d'oeuvre à part peut- être La main au collet et Qui a tué Harry. Mais de Psychose à Frenzy, son dernier, un sans faute, des oeuvres brillantes, uniques et inégalées et le côté un peu démodé aujourd'hui ne fait qu'ajouter au charme de l'ensemble.
A la manière de "Noth by Northwest", Hitchcock renoue avec le film d'espionnage. On suit ici un éminent scientifique américain, le professeur Michael Armstrong (Paul Newman), chargé d'infiltrer Berlin-Est et de subtiliser leur nouvelle découverte en physique nucléaire. Le film est prenant, une sorte d'aventure où le suspense est intense et quasi permanent. Hitchcock a toujours une mise en scène très efficace, certains passages sont remarquables d'efficacité. D'abord, la scène de filature dans le musée jouant sur le son des pas sur le sol résonnent et stressent grandement le spectateur. Puis la scène interminable du meurtre de Gromek dans une maison de campagne et enfin la séquence du bus vraiment haletante. Hitchcock est toujours brillant et long métrage a été quelque peu sous estimé. En définitive, "Le rideau déchiré" est un agréable moment de cinéma, un très bon film d'espionnage sous fond de conflits internationaux durant la période de guerre froide entre communistes et occidentaux.