Voilà typiquement le genre de film qui a terriblement mal vieilli. Avec sa réalisation dépassée, sa musique (pourtant signée Maurice Jarre) complètement chip, son interprétation caricaturale (malgré Kevin Costern et Gene Hackman), le film peine à convaincre. Le cœur de l’histoire est pourtant intéressant mais la mayonnaise a vraiment du mal à prendre. La faute déjà à une interminable mise en place parsemée de scènes romantiques typiques des années 80. On se dit que cette longueur va se justifier par l’engrenage qui va en découler. Et, en fait, pas tant que ça.
La deuxième partie, si elle est plus prenante, reste, malgré tout, assez statique. Le jeu du chat et de la souris reste séduisant mais l’ensemble ne s’emballe pas franchement (une course-poursuite qui, curieusement, ne met pas davantage la puce à l’oreille des différents protagonistes ; quelques tensions entre les personnages ; et la mise en lumière des conséquences de la technologie de l’époque). Par-dessus cela, l’intrigue manque, par moments, de clarté.
On mélange ici le film politique, le drame passionnel, l’espionnage et le film d’enquête, mais l’ensemble manque vraiment d’énergie. Le film date de 1987 mais il semble plus vieux de presque dix ans. Le twist final, censé assoir le spectateur, laisse, quant à lui, perplexe. Intéressant à l’époque, le film souffre (c’est plutôt rare) de la comparaison avec ses descendants. C’est mou, c’est lent et ça manque cruellement de tension. Très embêtant pour un thriller…