Fan et pseudo "clone" de Claude François, Bernard Frédéric, entouré de ses Bernadettes, reprend du service en vue d'un concours télévisé de sosies de Clo-Clo.
Le sujet de Yann Moix annonce une jolie farce et la présence de Benoît Poelvoorde, le plus franchouillard des belges, augure une composition haute en couleur. Le film ne tient cependant pas ses promesses, loin de là, et même pas dans le domaine du kitsch. En premier lieu, le scénario, tout en péripéties banales, tient à peu de choses: l'exigeant et tyrannique Bernard Frédéric
recrute ses choristes tout en gérant sa crise de couple.
Julie Depardieu est l'épouse, et son talent de comédienne mérite mieux que ce rôle conventionel et que des situations conjugales éculées (dont la moindre n'est pas celle où Bernard, théatral,
tente de récupérer sa femme en direct à la télé).
Au-delà, et malgré quelques scènes isolées où Poelvoorde parvient à imposer son personnage de beauf arrogant, prétentieux et vociférant, sa rhéthorique professorale, son personnage n'est pas convaincant; il est inabouti ou pas vraiment défini. Ce type vaniteux, empêtré dans la médiocrité -la comédie n'est pas sans amertume- n'est pas attachant, manque de nuances et de subtilité. Le réalisateur exploite le tempérament comique de son acteur et laisse le rôle à l'état de caricature insignifiante, notamment concernant l'identification de Bernard avec Claude François.
Yann Moix, quelques années plus tard, avec "cinéman", confirmera qu'il n'est pas un cinéaste.