Under the Skin, le dernier long métrage en date de Jonathan Glazer n'est pas forcément de ceux que je citerai là tout de suite parmi les plus grands " chocs " de ma cinéphilie de ses dernières années. Néanmoins, certaines images persistent et se manifestent dès lors d'un soupçon de souvenir.
Je n'allais pas forcément à reculons pour voir ce film, mais franchement, je ne peux pas dire que j'ai non plus beaucoup couru pour le découvrir. C'est d'ailleurs une rencontre fortuite, 18 ans après sa sortie qui m'y conduis, bien m'en a fait !
Birth est de ces films qui vous attrapent tout de suite pour ne plus rien lâcher de ce qu'il à pris. Son introduction, cette course enneigé viens de suite se graver dans l'esprit, de la manière d'un point de vue qui nous invite à entrée dans cette histoire. L'image est magnifique, la partition musicale et le son plus particulièrement livre au contraire une répulsion et un à la fois un envoutement ... Alexandre Desplats signe d'ailleurs une composition immortelle.
Jonathan Glazer est un artiste au soin de son objet qu'il façonne, polisse et auquel il administre tout une ébauche de son trouble entre croyance et dévotion, dans un geste habile tendancieux et plus qu'ambigu de par la fragilité de ce qu'il en est. Une très grande contribution donc, mais en rien pour l'esbroufe puisque si ce film suscite autant d'ardeur c'est qu'il dérange, et cela ce comprend ...
Si il y'a question, les protagonistes y sont eux aussi pour quelque chose ! Anne Heche, Danny Huston, Peter Stormare, Lauren Baccall, Ted Levine et surtout le jeune Cameron Bright sous nouée à la poutre du bateau qui lutte dans une tempête faisant rage. Ce dernier, danse dans sur un pont ou sa place n'est pas, il rivalise de sureté et prend des tournures immenses ! Vraiment, je suis ébahis par le talent de ce gosse. La scène ou il s'évanouit me viens de suite à l'instant d'écrire ces quelques lignes.
Nicole Kidman, figure de proue de Birth à quand à elle ici se qui s'apparente au rôle de sa vie ! Je déplore cette expression en règle générale, mais là, elle s'impose à moi malgré mes griefs. The Others, To Die For, Eyes Wide Shut sont pourtant de sacrée copie la sublimant mais pas autant que l'importance de Birth dans son total dévouement à la " cause " de cette femme habitée par une douleur quasi mortifère et qui construit dans ses méandres une charge en forme de retour à des désirs qu'elle à tant voulu dissoudre et oublier ... De mémoire, j'avoue ne pas avoir autant connu de sentiments divers devant une telle souffrance calfeutré et qui tambourine autant !
Jonathan Glazer signe de sa main l'un des plus grands films de l'époque, selon moi toujours.