Philippe Harel se souvient : "Olivier Dazat m'a parlé de l'idée qu'il avait en tête. Nous avions déjà travaillé ensemble sur Le Vélo de Ghislain Lambert. Je crois qu'au départ, il n'avait pas l'intention de me la proposer. Il souhaitait d'abord la tester, voir comment je réagissais. Le concept m'a tout de suite intéressé et je lui ai proposé de l'écrire."
Dans Tristan, le tueur en série procède selon un étrange rituel : après avoir séduit ses futures victimes, il leur offre l'histoire de Tristan et Iseut, puis il les conduit vers une mort inéluctable. Le titre du film et le surnom du tueur étaient donc tout trouvés.
Philippe Harel explique : "J'aimais l'idée de tracer un portrait de femme moderne et le fait que le Prince Charmant représente également le danger. A mon sens, l'enquête n'est que le prétexte à une confrontation des personnages, à leur découverte." Philippe Rousselet, le producteur du film, poursuit : "Tristan n'est pas seulement un film policier au sens classique du terme. La recherche de la vérité ne se déroule pas uniquement sur l'écran, elle se place aussi dans l'esprit de ceux qui regardent."
Mathilde Seigner décrit ainsi l'ambiance de Tristan : "ce film est très proche de l'univers de Chabrol. C'est un polar psychologique qui fonctionne bien. Les choses n'y sont jamais ce qu'elles ont l'air d'être, et on plonge sous les apparences."
Philippe Harel se souvient : "la première fois que Mathilde (Seigner) a découvert Jean-Louis (Loca), elle m'a confié qu'il lui faisait peur. Elle le trouvait inquiétant. C'était très bon signe..."
Après Betty Fisher et autres histoires (2001, Claude Miller), Mathilde Seigner et Nicole Garcia se retrouvent dans Tristan (2002, Philippe Harel).
Mathilde Seigner confie : "Il ne s'est pas écoulé beaucoup de temps entre la lecture du scénario et le tournage. Les répétitions n'ont pas été nombreuses. Je n'aime pas le côté "actrice qui travaille les rôles", je privilégie toujours l'authenticité... Je suis une actrice "agricole", je joue les pieds sur terre."
Après l'humour des Randonneurs (1996), le très intimiste La Femme défendue (1996), et la comédie douce amère Le Vélo de Ghislain Lambert, Philippe Harel s'essaie au film policier. Olivier Dazat, chef opérateur de Tristan, met en avant une autre particularité du film dans la carrière du cinéaste : "Philippe a, pour la première fois, filmé une histoire alors qu'il filme généralement des chroniques."