Pour Larry Clark, l'idée du film est venue avant celle de Kids. Le réalisateur souhaitait travailler à partir de ses journaux personnels et d'autres éléments qu'il avait collectés. Il a ensuite rencontré Edward Lachman en 1988 et lui a parlé de son projet. Proposant à Harmony Korine, le scénariste de Kids, d'écrire Ken Park, il lui a décrit tous les personnages et leurs histoires pour qu'il en rédige un script.
La plupart des histoires et des personnages vient des collages et des installations vidéo de Larry Clark. Ce dernier s'est également inspiré de gens qu'il a connus. "Le personnage de Peaches m'a été inspiré par une fille que je connaissais et dont les parents étaient de vrais fanatiques religieux ; ils avaient l'habitude de la frapper avec la Bible en la sermonnant sur le péché. Le résultat ? Elle faisait le mur pour retrouver les garçons du quartier" se souvient-il.
Larry Clark ajoute : "L'histoire de Claude est en fait celle d'un de mes amis. On n'y a pas changé grand-chose.L'histoire de Tate vient d'un article que j'ai lu dans le "New York Times". Un gosse avait poignardé sa mère et roué son père de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'article disait qu'il était entièrement nu au moment du meurtre pour éviter d'avoir des tâches de sang sur ses vêtements."
Larry Clark voulait faire jouer de vrais enfants, des visages encore inconnus, comme pour Kids. La plupart d'entre eux ont été repérés dans la rue et notamment au parc de skateboard de Visalia. En revanche, pour les adultes, le cinéaste souhaitait des acteurs professionnels. "Ce sont des rôles complexes et j'ai toujours su qu'il fallait de vrais pros pour les interpréter" explique-t-il.
Ken Park marque la troisième collaboration de Larry Clark avec Tiffany Limos, le cinéaste l'ayant auparavant dirigée dans Bully (2001) et le téléfilm d'horreur Teenage caveman (2002).
Ken Park a été présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise 2002, où il a suscité de nombreuses polémiques par son sujet et ses images.
Ken Park a vu sa présentation annulée au 50e festival de Sydney. La censure australienne a en effet décrété l'interdiction pure et simple de la projection pour cause d'abus sexuel sur mineurs et prise de drogue.
En novembre 2002, lors du Festival de Londres, Larry Clark s'est en violemment pris à Hamish McAlpine, le dirigeant de Metro Tartan, la société chargée de distribuer le film en Grande-Bretagne, suite à quelques propos déplacés de ce dernier au sujet des attentats du 11 septembre 2001. Le distributeur a eu le nez cassé et a failli être étranglé, raisons pour lesquelles Ken Park n'est pas encore visible au Royaume-Uni.