Avec Alien Vs. Predator, Paul W.S. Anderson écrit et réalise un film réunissant sur grand écran deux créatures emblématiques du cinéma de science-fiction, pour un résultat de bonne facture. L'histoire se déroule en 2004 où un satellite détecte un mystérieux flux d'énergie localisé sur l'île Bouvet, au large de l'Antarctique. C'est alors que Charles Bishop Weyland, un riche industriel, fait enquêter les employés de son entreprise multinationale de communications sur la source de chaleur. L'analyse révèle une gigantesque pyramide recouverte par la banquise. Le dirigeant décide ainsi de recruter une équipe de scientifiques pour explorer et revendiquer ce qui y sera découvert. Seulement, l'expédition va virer au cauchemar lorsque les humains vont se retrouver au cœur d'une confrontation entre Aliens et Predators, isolés sous la glace. Ce scénario se laisse suivre pendant toute sa durée d'un peu plus d'une heure et demie. L'intrigue nous plonge immédiatement dans le bain de sang via son introduction pour ensuite nous embarquer dans cette expédition meurtrière par la suite. Elle se met petit à petit en place au fil des minutes en faisant monter l'attente et la tension avant que la rencontre ne se fasse. Le tout est assez convenu dans sa structure mais cela reste bien mis en pratique avec un bon rythme et une deuxième partie comportant pas mal d'action. Il en résulte des scènes d'affrontements de de mises à morts attendues mais bien ficelées. L'ambiance oppressante et inquiétante mêlant les univers des deux franchises est pour sa part réussie. L'ensemble est porté par des personnages ayant le mérite d'être un minimum développés, et la figure principale interprétée par Sanaa Lathan est appréciable. Le reste de la distribution comprend Lance Henriksen, Raoul Bova, Colin Salmon, Agathe de La Boulaye, Carsten Norgaard ou encore Sam Troughton. Il est tout de même difficile de s'attacher à une bonne partie de ces rôles tant ils ne sont juste présent uniquement pour servir de proies. Tous ces individus entretiennent des rapports basés sur la crainte et l'entraide afin de tenter de survivre. Des échanges soutenus par des dialogues somme toute corrects. Sur la forme, la réalisation du cinéaste britannique se veut plutôt qualitative. Sa mise en scène parvient à nous tenir en haleine dans le dédale anxiogène de ce temple et à bien iconiser les créatures des deux camps. Celles-ci sont d'ailleurs crédibles à la faveur d'animatroniques et d'effets spéciaux convaincants, même s'ils comportent quelques faiblesses par moments. Ce visuel sombre et violent est accompagné par une bonne b.o. signée Harald Kloser. Ses compostions sont puissantes et impactent les images en plus de renforcer l'atmosphère. Reste une fin satisfaisante, bien qu'attendue, venant mettre un terme à Alien Vs. Predator, qui, en conclusion, est un long-métrage tenant sa promesse initiale, même si, au final, l'intérêt de ce duel est plutôt moindre.