Les deux premiers "Blade" étaient d'excellents films qui proposaient, à chaque fois, une approche différente du personnage et de son univers, mais également une histoire différente, inventive et vraiment originale. Et comme depuis "Star Wars", on ne peut plus terminer une histoire sur une duologie, il faut en faire une trilogie. Parfois c'est bon, très bon même, comme pour les trois premiers "Alien", par exemple, ou encore tous les "Retour vers le futur", alors qu'à d'autres occasions, qui se trouvent d'ailleurs beaucoup plus fréquentes, c'est soit catastrophique soit un gâchis total. On pensera notamment à "Robocop" et à "Starship Troopers". Et c'est bel et bien ce qu'est "Blade : Trinity", un gâchis sans nom. Au début, cela partait vraiment plutôt bien, avec une première scène d'action certes exagérée mais plutôt efficace, et une idée de base assez bonne. Lorsque l'on voit dans quel sens partait la trilogie, avec les "Reapers", l'escouade de vampires et le côté humain de Blade qui prenait le pas sur celui du vampire, on pouvait s'attendre à beaucoup mieux, et à beaucoup plus. Et puis, comme Goyer s'attaque cette fois ci à "Dracula", on ne pouvait que s'attendre à de l'épique et de l'explosif. En fait, on a tout le contraire. Les longueurs sont nombreuses, les scènes d'action mal filmées, et les plans de caméra réellement basiques. On est loin de la mise en scène de Guillermo Del Toro! Pour vous dire le gâchis du tout, je n'ai qu'à vous préciser que Dracula est interprété par Dominic Purcell. Non, mais les mecs, vous savez qui c'est, au moins?! Ce gars, c'est l'un des personnages principaux de "Prison Break", ok, mais c'est aussi le héros de "Vikingdom", ce gros nanar qui, à défaut d'être intelligent, tombe vite dans le ridicule. Et quand on y voit sa prestation en totale roue libre, on ne peut que s'inquiéter de son jeu dans "Blade : Trinity". Sombrement intitulé Drake, surement pour lui donner un côté plus dark, badass et gothique ( sauf que non, en fait, c'est raté ), car Dracula, ça sonnait pas assez dangereux et mystérieux pour eux, Purcell en fera trop et ne se montrera jamais crédible dans le rôle. Non mais les mecs, quand même, Dracula, ce n'est pas un gars accro au bodybuildisme et avec le charisme d'une vache italienne qui broute du gazon dans une "Auberge espagnole", non, lui, il est censé être de la trempe d'un Gary Oldman ou d'un Christopher Lee, pas d'un pauvre mec qui se demande encore ce qu'il fout dans cette galère même après que le tournage soit passé. Ajoutez à cela un Ryan Reynolds en comic releef encore plus insupportable que dans "Green Lantern" ou encore "X-Men Origins : Wolverine", où il massacrait complètement le plus drôle des personnages Marvel avec un naturel et une aisance rares, pour ne pas dire uniques, et vous aurez un chef d'oeuvre du mauvais. Je ne supporte pas cet acteur, mais alors pas du tout! Il joue comme un pied, a le regard d'un ours en peluche vivant ( "Ted ) que l'on aurait mal traité et mêlé à celui du Chat Potté de Banderas, puis se montre à l'écran avec une présence digne de celle du meilleur des acteurs attitrés d'Asylum. Vous l'aurez compris, je ne peut pas me résoudre à l'apprécier. Que voulez-vous? On ne peut pas apprécier tout le monde non plus! Bref. L'humour qu'on lui a conféré afin d'en faire un comic releef minable est totalement insupportable, autant que l'est son personnage, gavant ( il n'y a pas d'autres mots ) et dont on ne veut qu'une unique chose : qu'il ferme sa... bouche? Et c'est cela qui gâche lamentablement "Blade : Trinity" : quelques petits détails qui viennent parasiter le tout et nous laissent, par la même occasion, un horrible goût amer dans la bouche, avec une attristante déception dans l'esprit. Et ce que je viens de vous citer n'est qu'un avant goût de ce qui ne va pas dans ce long-métrage. Plus haut, j'ai dit que la première scène d'action était plutôt pas mal, mais j'ai aussi écrit qu'elle était exagérée. Et c'est cela aussi que contient "Blade : Trinity", de l'exagération en veux-tu en voila qui vous dégoutera totalement. Entre les explosions à tout va et les vampires qui brûlent encore plus ( car oui, dans la trilogie, il y a une réelle évolution lors des meurtres des vampires; dans le premier, ils partent en cendres, dans le second, ils disparaissent dans un mélange des deux, et dans celui ci, ils meurent dans des flammes ), on ne saura plus où se placer. La réelle scène d'introduction, pas celle où l'on aperçoit Blade pour la première fois, est une réelle catastrophe. Car je suis désolé, mais de voir un soldat vampire faire un doigt d'honneur au pilote de l'hélico, c'est vraiment du mauvais goût, pour ne dire de la vulgarité gratuite et d'une inutilité sans nom! Aussi, beaucoup de scènes ne servent à rien ou bien se révèlent d'une nullité affligeante, à l'image de celle où Hannibal King, retenu prisonnier par les méchants vampires, ne veut pas céder à leur interrogatoire et leur révéler les plans de Blade. Une séquence d'une vulgarité et d'une bêtise exemplaires! Jamais je n'avais vu, jusqu'alors dans un film de super-héros, un passage aussi con et stupide. Unique! Ah oui, et puis les dialogues sont aussi désarmants de connerie que les effets spéciaux sont moins bons que ceux du second ée j'y suis, je tiens à dire que je commence réellement à en avoir marre du gros cliché du gars qui lève sa tête vers la caméra, tend ses bras sur le côté et hurle à plein poumon, que ce soit de rage ou de tristesse. Parfois, cela peut bien rendre, comme avec Wolverine, mais ici, c'est vraiment beaucoup trop utilisé, à tel point que j'en suis venu à me demander quand est-ce qu'ils allaient arrêter de l'utiliser à Thor et a travers ( désolé, c'est la première fois que j'ai pu le caser quelque part, et je n'ai pas put résister). Trois fois dans un film, c'est quand même énorme lorsque l'on sait que ceux qui utilisent ce procédé ne le font d'habitude qu'une seule fois! Un odieux ratage que ce "Blade : Trinity", qui se sera révélé vain et inutile, mais qui aura néanmoins servit à nous démontrer que David s. Goyer était largement meilleur scénariste que réalisateur, et qu'il n'était bon dans l'écriture que lorsqu'il se trouvait sous la direction d'un bon metteur en scène. Ils auront tout de même comparé le mythe de Dracula au requin blanc! Balaises, les mecs!